SAFARI-REPAS //

Samedi soir 4 mai, Safari-repas des Maratouristes. Pensez à bien vous inscrire auprès de Philippe et à choisir une étape d’accueil (apéro, entrée, plat ou final…) / week-end des 22 et 23 juin, pique-nique des Maratouristes

lundi 30 août 2010

Arrêt de l'UTMB: les explications de Michel Poletti et les messages de deux bénévoles en pleine tempête

Message de Michel Poletti, organisateur, sur le forum de l'UTMB
http://www.ultratrailmb.com/page/77/forum.html
Bonjour à tous,
après 2 nuits blanches, je découvre vos nombreux messages qui traduisent, en particulier pour ceux qui n'ont pas pu prendre le nouveau départ à Courmayeur hier à 10h, beaucoup de déception, mais aussi beaucoup de contrevérités et de jugements à priori. Voici quelques explications. Tout d’abord, il faut savoir qu’il est beaucoup plus facile d’annuler une course que de la laisser partir et de l’arrêter en cours de route : en cas d’annulation, nous sommes assurés, en cas d’arrêt, non et nous devons assumer toutes les charges financières supplémentaires, notamment de rapatriement.
Si le départ de l’UTMB a été donné, c’est simplement et uniquement pour essayer au maximum que la course ait lieu dans son intégralité. Si nous l’avons arrêté aux Contamines, c’est parce que toutes les observations terrain corroboraient la prévision météo : la situation sur les secteurs du Bonhomme et de la Seigne était intenable et cela allait encore empirer durant la nuit.
Faire passer la course dans ces conditions aurait mis gravement en danger la vie de très nombreux coureurs (et je proteste publiquement contre l’irresponsabilité totale – que j’espère due au manque d’information sur la situation réelle – dont relève certains messages lus sur ce forum au d’autres sites/blogs).
Faire partir la TDS aurait relever de la même inconscience. Lorsque cette décision est devenue évidente, j’étais personnellement en train de descendre vers St-Gervais, et j’avais moi-même du mal à croire ce que me disait Catherine au téléphone tant la situation météo semblait « cool ». Sachant que ce gros coup de mauvais temps serait bref, et que le temps reviendrait au beau dès samedi en Italie, puis progressivement en Suisse et en France, nous avons tout de suite imaginé comme solution de repli un départ à Courmayeur samedi matin, que l’on pourrait également proposer aux coureurs de la TDS dont le départ était également impossible. J’ai annoncé cette éventualité à mon arrivée à St-Gervais, mais la situation est devenue ingérable en moins de 5 minutes, tant les coureurs demandaient des informations que j’étais alors évidemment incapable de leur donner. J’ai du reprendre le micro pour annoncer que la reprise de la course à Courmayeur samedi n’était pas d’actualité et que la seule chose à faire pour l’instant était de rentrer sur Chamonix. La priorité fut alors d’organiser le rapatriement des 2300 coureurs et des 1000 accompagnants. Chose faite vers 23h, grâce à l’exceptionnel concours de Chamonix-Bus, de la SNCF et du Tramway du Mont-Blanc.
Nous avons alors travaillé à l’organisation d’urgence du départ à Courmayeur : s’assurer de la situation météo, s’assurer que toutes les communes pouvaient remobiliser leur bénévoles, réorganiser l’informatique, le médical, les secours, organiser les transports, obtenir les autorisations de fermeture de routes à Courmayeur, valider ce plan d’urgence avec les Maires des Communes et les autorités publiques. A 1h26, nous avons envoyé un SMS à TOUS les coureurs, sur le n° que vous avez communiqué dans votre fiche pour votre GSM obligatoire. Dans le même temps, la situation sur la fin de la CCC est devenue critique, avec en particulier des messages d’alerte de nos secouristes en poste sur le secteur de la Tête aux Vents. Il devenait également impossible de laisser s’engager d’avantage de coureurs sans risquer des accidents majeurs. A 2h10, nous avons pris la décision de stopper la CCC à Trient et Vallorcine et avons organiser le rapatriement des 1300 coureurs bloqués et de leurs accompagnants. Mais cela a mobilisé des moyens de transports sur lesquels nous ne pouvions dès lors plus compter pour le départ vers Courmayeur. A 4h02, nous avons renvoyé un SMS à tous les coureurs pour les informer que nous ne disposions que de 1000 places pour le transport vers Courmayeur. Mais malheureusement, nous ne maîtrisons pas la RECEPTION des SMS.
Un mot sur le parcours de repli demandé par certains. Faire l’UTMB, c’est faire le tour du Mont-Blanc. Si certains connaissent un parcours de repli qui évite de passer par le Col du Bonhomme et le Col de la Seigne ou par d’autres cols aussi élevés, dites-nous le d’urgence. Si un parcours de repli consiste à faire une course uniquement dans le Val Montjoie et la Vallée de Chamonix sans s’élever au-dessous de 1600 ou 1700 m, cela nous semble sans aucun intérêt. Dès lors, l’une des spécificité de l’UTMB, c’est qu’il n’existe malheureusement pas de parcours de repli.
Un dernier mot sur le problème de débalisage. Il s'agit d'une mauvaise information qui nous est parvenue. Après vérification, ce problème n'a pas existé.
Vous voilà informés, et vous pouvez maintenant juger, si vous le souhaitez
Michel Poletti

Message d'un bénévole en poste au col de la Seigne dans la nuit de vendredi à samedi
bonjour,
je faisais parti des benevoles present au col de la seigne dans la nuit de vendredi à samedi.
Nous étions sous une tempete tres impressionnante, coincés dans un abri dont il était tres difficile de sortir. Des vents tres violents soufflaient au col (probablement plus de 80 km/h (quasi impossible d'avancer face au vent et malgré une equipement etanche maximum, une duree d'expo aux conditions exterieures de quelques minutes seulement). De la pluie - des trombes d'eau - tombaient drus : sol inondé, sentiers transformés en torrents de boue et rivieres naturelles gonflées avec immersion au dela des chevilles obligatoires. Des eclairs sont tombés vers 19 h sur les cretes alentours avec de la grele.
Nous n'avons eu a aucun moment de creneau pour monter les tentes destinées à accueillir les coureurs. Notre mission etait simplement impossible à remplir.
En tant que medecin, il etait de mon avis tres dangereux de faire passer des coureurs sans risques potentiellement vital. Peut etre que les champions qui courent dans la montée et redescendent en trombe pouvaient passer sans s'arreter. Mais laisser monter plus de 2000 coureurs aurait été irresponsable.
Merci au PC course d'avoir compris cette situation à distance.

Message d'un bénévole en poste au col de la croix du Bonhomme dans la nuit de vendredi à samedi
Bonjour,
J’étais des bénévoles présents à la Croix du Bonhomme vendredi soir. J’ai été TRES déçue d’entendre parler de débalisage sauvage. Je suis d’accord avec Mr Poletti : « ce problème n'a pas existé ». On a balisé depuis les Chapieux jusqu’au col en partant de la vallée vendredi à 16h. Mais comme on s’est fait prendre dans la tempête de pluie, de grêle et de vent dans la montée, le balisage a pris beaucoup plus de temps que prévu. D’ailleurs on a été bien longtemps inquiet de ne voir revenir nos 2 baliseurs qu’à 22h (avec leurs ponchos de pluie déchiquetés). L’info viendrait juste de secouriste qui venaient du col en direction de la Croix et qui n’ont pas croisé les baliseurs à cause des conditions incroyables. Et ne voyant pas de balises ils en ont tiré de mauvaises conclusion, sans savoir que le balisage n’était tout simplement pas terminé à plus de 20h. Comme l’info du manque de balise est passé sur les radios on s’est vite retrouvé dans la belle saga des débaliseurs masqués. Bref…
Par contre, la course nous paraissait vraiment impossible sans catastrophe. L’année dernière à la Croix du Bonhomme on avait déjà eu deux accidents sérieux avec juste du brouillard. Rien à voir avec cette année avec énormément de vent, de la grêle et des trombes d'eau, avec les ruisseaux à traverser transformés en torrents... Une belle tempête de montagne...
On a juste eu un gros pincement au cœur en démontant la tente et le poste informatique qu’on venait enfin de mettre en place dans ces conditions. Mais en réalité, on était tous très soulagés, surtout le médecin, de ne pas faire passer plus de 2000 coureurs avec ce temps. Pour ceux qui connaissent cette descente de nuit, elle devient vite très dangereuse…
Merci à la direction de course d'avoir pris cette sage décision. Et peut-être à l’année prochaine sous les étoiles…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

certaines explications données sur place le soir même ou le lendemain n'ont pas convaincues certains coureurs que je connais; la faute à l'argent mis en jeu, semble-t-il...
steph