SAFARI-REPAS //

Samedi soir 4 mai, Safari-repas des Maratouristes. Pensez à bien vous inscrire auprès de Philippe et à choisir une étape d’accueil (apéro, entrée, plat ou final…) / week-end des 22 et 23 juin, pique-nique des Maratouristes

vendredi 31 mai 2013

Grand Raid 73, le compte-rendu de Philippe

Après deux éditions où j'étais arrivé très tôt au kir, pas question de rater ce Grand Raid 73. Quitte à finir de nuit, à rater le kir ou à ne pas partir aussi vite que d'hab' ! Autant dire que j'étais plutôt en mode "motivé" !
Cette année, ce sont les conditions hivernales exceptionnelles pour mai qui m'ont permis ... de ne pas rater le kir.

4h55 à Cruet, les 4 Maratouristes sont prêts

Car ce ne sont pas 73, ni même 70 km que l'on a dû faire. En raison de fortes chutes de neige (au moins 30 cm en moins de 24 heures à 1600 m sur la Galopaz), un gros risque d'avalanche sous le Colombier a contraint les organisateurs à réduire le parcours. Des Aillons, pas question de monter au col de Cochette mais direction la ferme de Morbié après le Mont Pelat où l'on récupère le parcours normal pour finir. Onze kilomètres en moins.

4h15' dans la Papilloune, derniers préparatifs

une petite photo et on y va

Pour la sécurité OK ! Je n'ai vu personne râler pour ces km en moins !
Après une courte nuit (arrivée à minuit à Saint-Pierre, au lit à 0h30, endormi à ? et réveil à 3h30 !!!), petit déjeuner chez moi où je retrouve Nicolas, Sophie et Mickey arrivés la veille et couchés avant 22 heures.
4h40, nous voilà à Cruet. Derniers réglages et c'est le départ. Quelques hectomètres pour se chauffer, se mettre dans la course, dans son coupe-vent (car il pleut), prendre le rythme. Comme pour chaque grosse course, je ne pense pas à tout le parcours mais je vise point par point. Pour commencer, arriver frais au pied de la Savoyarde. Il pleut toujours et la montée débute, sagement, très sagement pour moi. C'est la première fois en course où je ne double pas en montée ! Motivé à aller au bout le gars !
Je reste dans les roues, ça fait drôle.

montée de la Savoyarde, la neige arrive
sommet de la Savoyarde, bravo les bénévoles...
1h07' de course, il ne pleut plus car ... il neige ! Et cette neige ne me quittera pas jusqu'à 12 heures (6 heures de course). C'est même la tempête en-haut de la savoyarde. Photo du sommet mais on ne voit rien. Première descente et début du patinage sur boue/neige fondue, ça passe, ça glisse.

vers Montgelas, de la neige, de la neige...

de la neige comme rarement sur les trails hivernau !


La crête du Montgelas arrive vite, puis on plonge sur le ravito de la Thuile. Dans un pré, on voit des coureurs arriver de la gauche ??? Ils se sont trompés, ont fait un tout droit un peu avant et ont gagné ... quelques minutes.

piste de ski de la Thuile ouverte en mai

derrière moi à gauche la trace de ceux qui ont coupé ! et à droite le bon chemin


un petit bout de plaine avant la Thuile pour se rendre compte du vent qui souffle

là ce n'est pas gelé, c'est la gadoue


A la Thuile, je change de TS et ajoute une seconde couche sous le coupe-vent. On va bientôt monter plus haut et le vent soufflera plus fort. Je vois déjà des gars K.O. attendre le camion pour redescendre. Plus c'est dur, mieux ça me va, je gagne des places. Les autres sont dans le très dur, ça me booste !

ravito de la Thuile, tout sourire les bénévoles. Mais pas tous les coureurs...



et ça monte en glissant après le lac

le petit hameau de la Rondère départ du raidard de la Sauge

Le peloton après la Thuile s'étire. Arrive le Pic de la sauge. Le but est de ne pas y laisser des forces et se préserver pour la montée du Colombier. Mais là, presque personne à suivre alors je grimpe, je grimpe et inévitablement je double, je double. Pointé 205 à La savoyarde et 195 à la Thuile, je serai 165 au Pic de la Sauge finalement moins raide que ce dont je me souvenais de 2012. C'est bon signe, je suis bien.

on passe aux choses sérieuses, ça grimpe et je vois mes prochains objectifs en ligne de mire

la photo ne rend pas l'étroitesse et l'extrême glisseté (ou glissitude) du sentier en balcon

là aussi il ne faut pas tomber

La neige continue et plus on monte, plus le vent forcit, les barbelés sont couverts de glace, ma moustache aussi. Il ne doit pas faire chaud ! En sortant des arbres sur la crête, le brouillard (le nuage ?) est là. Il faut être vigilant, aller de fanions en fanions. Le Pic et la petite galop' sont passés, la descentes sur les Côtes Gueulets arrive.

moins d'arbre, plus de vent, le sommet approche

encore un effort dans la poudreuse

suivre les traces, longer les arbres, ne pas se perdre

courageux les bénévoles à 1600 m sur la Sauge. Mais sympas et déconneurs. Bravo les gars !

le traileur a moins envie de rire mais il est content d'être là

la croix en haut de la Sauge

Personne devant, ni derrière. Il ne faut pas se perdre dans ces conditions... Je me revois dans la descente du col Tricot sur la TDS 2012, seul dans la tempête de neige...

les arbres ploient sous la neige... (non Didier, pas de contre-pêterie!)

ça remonte, ça remonte...

le barbelé gelé et couvert de glace

tiens il y avait un coureur devant il y a deux minutes. Tombe dans un trou ? Bouffé par le yéti ???

Arrive le pointage. "Vous ferez 11 km de moins, pas de col de Cochette direct vers Morbié..." J'essaie de comprendre et prends un coup sur la tête. Je ne ferai pas encore le Grand raid 73 cette année ! Après coup, je me dis qu'avec la météo cela faisait déjà une sacrée épreuve. Du reste à l'arrivée, je ne suis pas allé me plaindre des km en moins...
Inconsciemment, la pression tombe et d'ici le ravito des Aillons, je passerai plus de temps avec le téléphone que sans ...

ravito des Côtes Gueulets: on sent que ce n'est pas une édition classique, Danye n'avait jamais raté un de mes passages ici.

des côtes Gueulets aux Aillons, plus de gadoue que de neige au sol mais il neige toujours.

Danye m'apprend que Sophie D. a abandonné. Elle va le regretter. Elle avait froid mais après la Thuile, la Sauge l'aurait vite réchauffée !

arrivée aux Aillons


ravito au chaud aux Aillons, je prends mon  temps

Au ravito je prends mon temps. Je n'ai pas froid mais je me change pour utiliser tout ce que j'avais emmené ! Je mange et c'est parti pour la montée, cool sur une longue route forestière au col de la Sciaz. Danye et Martine connaissent, elles nous attendaient à cet endroit une année où il faisait chaud...

après le Morbié, les routes forestières "roulantes" sont bien grasses

Je continue sur les allées roulantes qui alternent avec des faux-plats montants où je marche.  Pour on retrouve la longue route forestière qui descend sur le col de Marocaz. Je me souviens qu'on y était passé lors de notre premier Grand Raid 73 en 2007. Au-dessus du col, il reste 11 km, je retrouve enfin Danye qui n'a pu venir aux Aillons occupée à récupérer Sophie frigorifiée.

au col de Marocaz, Nico était passé une heure avant moi

me voici une heure après lui

coucou mais oui c'est Danye et Sophie

j'y vais il reste 11 km pas faciles...

ça part dans la gadoue et ça finit dans la gadoue

Après Marocaz, le sentier annoncé difficile vers Montlambert se révélera terrible. J'aimerais bien voir les patineurs d'Holiday on ice sur une glace en dévers ... Glissages, chutes, sorties de route, tout y est. Je réussis même lors d'une glissade que je pensais contrôler à me faire un croche-pied avec un bâton. L'arrivée est à 8 km, je sens la pression qui descend, il n'est même pas 16 heures. Je prends donc mon temps. Pas la peine de taper dedans, il y a d'autres courses bientôt. J'étais à 57' de Nico et Mickey à Marocaz. 11 km plus loin je finis à 1h29' de Nico et 1h09' de Mickey. Il a dû foncer Nicolas !

6km du but, on voit Cruet en bas


ravito de Montlambert, ça sent l'écurie, plus que 5 km

ravito de Montlambert: une équipe de choc et de charme de bénévoles hyper-compétents-dévoués-serviables, Le Top !

Dernier ravito sympa à Mntlambert. Plus que 5 bornes. Je suis avec trois gars, quand c'est technique et gras, ils passent. Quand ça roule, je cours bien et je suis devant. Sur le final, je prends les devants mais je lève le pied à l'entrée de Cruet pour finir avec un gars qui m'accompagne depuis les Aillons.

à l'arrivée on déferre les bêtes ? non on récupère la puce...

et un qui font quatre Opinels !

Trois douchés et un tout sale...

les mêmes avec notre suiveuse-sauveteuse

11h43' de course, merci les bénévoles de l'arrivée !

et maintenant les vraies choses sérieuses

l'eau férugineuse... j'en ai pas pris

arrête de rire comme ça Nico, on croit que t'as pas mal au genou

alors Sophie, pourquoi t'es-tu arrêtée ? il neigeait, il glissait, il ventait, il froidait, elle tombait, elle moins envie, elle téléphoné Danye...

Humour. Premier kilo. Je reviens en courant sur Mickey qui marche, occupé à bricoler ses bâtons. "Poussez-vous les randonneurs ! Laissez passer les coureurs !" Un gars juste à côté ne sait pas que je connais Mickey, n'a donc pas saisi l'humour et me lance d'un air peu aimable. "On te reverra plus loin le coureur" !

Bâtons obligatoires. Sur un tel terrain boueux, enneigé où les appuis étaient du genre fuyants, les bâtons étaient fortement conseillés. J'ai vu au moins trois coureurs partis sans qui ont ramassé des branches pour essayer de tenir debout !

Ecossais. Un groupe de 4 "Scottish" étaient présents au ravito des Aillons pour animer le passage des coureurs. En kilt (qu'avaient-ils en-dessous ?), ils se semblaient pas très réchauffés.

4° en jupe sans rien en-dessous ? chauds les scottish

Ravitos supplémentaires. Au col de la Sciaz puis au col du Lindar, les bénévoles avaient préparé un barbecue et proposaient cuisses de poulets et diots grillés. Je n'ai pas osé en prendre, il restait encore deux heures de course, mais un gars avec moi a mordu goulûment dans une cuisse bien cuite.

Maxi-Race annulée. La maxi-race d'Annecy que Didier a terminée voici quelques années, 87 km et 5000 m+  autour du lac, était prévue ce dimanche. Mais en raison du nombre d'inscrits (4000 sur 4 épreuves), les secours ont demandé l'annulation des courses, neige et brouillard ne leur permettant pas d'assurer la sécurité de tous. Il est dommage que l'annulation n'ait eu lieu que samedi, la plupart des coureurs étant déjà sur place !

La suite. Une semaine complète de repos et je remets ça, cool uniquement autour d'Ecluzelles (4 séances en dix jours) avant l'Aravistrail (46 km et 3300 m+) en Haute-Savoie le 15 juin. On sait déjà que le passage en-haut de la Tournette (2300 m) ne sera pas possible car il y a de 2 à 4 m de neige sur le sommet où les coureurs sont sur l'herbe habituellement... Je me faisais une fête de cette montée de 1500 m+ de la Tournette, un dénivelé rare... Mais il paraît qu'on aura quand même mal aux pattes !
En attendant, petit week-end chez Roelinger à Cancale pour retaper coureur et accompagnatrice...

merci à mes parents pour leur accueil

et pendant l'apéro, la visite d'un piv vert (ou pic épeiche le débat n'est pas clos)