SAFARI-REPAS //

Samedi soir 4 mai, Safari-repas des Maratouristes. Pensez à bien vous inscrire auprès de Philippe et à choisir une étape d’accueil (apéro, entrée, plat ou final…) / week-end des 22 et 23 juin, pique-nique des Maratouristes

jeudi 17 septembre 2015

Ut4M, le compte-rendu de Philippe

Mon Ut4M.
Après avoir été ambassadeur toute l'année (merci à tous ceux, très nombreux, qui ont joué le jeu en faisant des photos ou prenant part à des photos Ut4M), voilà enfin l'heure de la course.
Tout l'été, j'ai bien couru, bien grimpé. Malgré l'échec de l'ITT, j'ai accumulé pas mal de dénivelé, dans les jambes et au classement du blog.
Tout semblait aller parfaitement pour pouvoir boucler sereinement cette épreuve entre 20 et 24 heures, loin des barrières horaires. Tout allait bien jusqu'à ce vendredi soir, 8 jours avant la course. En passant trop vite trop près d'un angle de mur, j'y ai donné un violent coup de pied, involontaire. Le petit doigt de pied prit le mur de plein fouet. Aie ! Aie !
Résultat; pied gonflé, bleu et impossible de mettre une chaussure. Glace, pommade, prières et nous voilà en Savoie le dimanche, en nu-pieds...
Rendez-vous mardi avec les Houdart pour une petite rando sur le parcours de la course. Je mets mes chaussures de rando, larges, sans semelle intérieure pour avoir plus de place. En montant, ça va mais en descente, aie, aie, aie. Je serre les dents et me dis qu'après toute cette année d'ambassadeur, je ne peux renoncer maintenant. Je prends le départ et on verra bien.
Vendredi, dossards, retrouvailles très sympas avec les autres coureurs et leurs supporters, bière à Grenoble. Tout irait bien si.....

prairie d'Uriage, le départ sous le soleil
Denis revient avec nous dormir à Saint-Pierre. Le matin, on retrouve tout le monde dans le soleil d'Uriage. Quelles superbes conditions on va avoir !

presque tous les sportifs de Louvilliers étaient au départ de la course

3 des 4 finishers de l'UTMB 2007 étaient au départ (manque JP)
5 Maratouristes au départ ont déjà fini au moins une fois la TDS
Un petit café et c'est parti. Un grand tour de la prairie du départ, aie, aie, ça va pas vite. J'essaie de faire illusion.

première montée, on est encore groupé, Nico, Pascal, Luis, Denis, Sophie, ça ne va pas durer











Puis on monte un peu, ça va, avant de redescendre refaire un tour de cette même prairie. Là, ça se corse. Denis et Stéphane s'arrêtent pour une pause-pipe. Je continue mais ils me rejoignent aisément tant je suis lent car en descente, aie, aie en courant. La journée et la nuit vont être longues. Pourrai-je continuer ? Je doute mais continue.
La vraie montée débute. Sophie, Mickey, Luis et Nicolas sont déjà loin, Pascal juste devant, Denis et Stéphane juste derrière. Comme j'envisage une course commune avec Denis et Stéphane, je décide d'accélérer dans la longue montée sur Chamrousse. Ils me reprendront vite. En fait, je ne les reverrai plus. Surprenant.
Je rejoins Pascal et on fait la montée ensemble jusqu'à la station.

Pascal arrive à Chamrousse, on est encore à l'ombre
petit selfie double avant Chamrousse

ça c'est sûrement le rajout de parcours au-dessus de Chamrousse

On nous avait prévenus au départ d'un changement de parcours mais pas du rajout de 5 bornes et 400 m+. Pour retrouver le vrai parcours, on doit donc redescendre ces 400 m+ et là, Pascal me lâche. Logique. Mais Denis et Stéphane ne me rattrapent pas. Bizarre, surtout pour Stéphane qui avait enchaîné de belles séances de dénivelé à Chamonix.
Je suis une légende


arrivé au col sous la Croix, vue sur les lacs et le sentier
sur la photo précédente on voit le col d'où est prise cette photo 
le sommet approche
Premier contrôle à l'Arselle. Je rassure quelques coureurs qui y attendait un ravito. "Non c'est plus haut à la Croix, là c'est qu'un pointage..." Juste avant le contrôle, je vois Danye et Joël, Mimi et sa copine. Ils ont eu du mal à venir à cause de la course de voiture.
La montée se poursuit, il fait de plus en plus chaud. Mais c'est de plus en plus beau. On passe de lac en lac avant d'aborder la rampe finale vers la Croix de Chamrousse, un aller-retour dans les cailloux. Presqu'en-haut, je croise Nicolas et Luis. Une photo et je file au ravito où je retrouve nos accompagnateurs avec Pascal. Photos, ravito, le plein d'eau et je repars, doucement, doucement dans la descente.
je suis presqu'en-haut, je croise Luis et Nico qui descendent. Sophie et Mickey sont déjà loin
Luis va faire une superbe course pour son premier ultra. Mais il a souffert et ne semble pas prêt à remettre ça...

le sommet est là avec le ravito, le fan-club Maratouriste aussi

Je croise Stéphane, il a déjà chaud

on a connu Denis plus souriant quand il était "invité"

Je croise Stéphane qui arrive et commence à avoir chaud. Même constat pour Denis qui suit à 150 m. Je suis sûr qu'ils vont me reprendre car la suite est surtout descente  et plats rocheux.
Je souffre dans la descente. 

cette descente sur la piste de ski, je ne l'ai pas aimée du tout, aie, aie, aie (au loin les lacs Robert que je vise pour me mettre le pied au frais
Au premier replat des lacs Robert, je m'arrête, me déchausse et trempe mon pied douloureux dans l'eau froide du lac.

ça c'est bon, vraiment bon.
C'est le pied ... le gauche exactement. Je m'essuie, me rechausse et repars. Un peu plus loin, nouveau lac mais là pas de cérémonie, directement le pied chaussé dans l'eau. Ça fait aussi du bien. Je continue. On passe quelques passages "dangereux" signalés. C'est bon.

au fond le Chamechaude que j'atteindrai en pleine nuit...

pas très roulant ce sentier, ça m'arrange je ne peux pas courir...

et oui, un sentier par ici c'est possible. C'est ça les Belledonne...
un ruisseau et cette fois je ne me déchausse pas. Erreur !

on voit au loin dans le soleil la Croix d'où l'on vient

il y a un monde fou dan ce paysage superbe et sauvage car l'on reprend pas mal de gars et filles du 160
passer en course dans de tels paysages, c'est pour cela qu'on s'entraîne toute l'année
Dans cet amas de rocher où montées et descentes se succèdent, je ne vais pas vite. Arrive le refuge de la Pra. 
au loin voilà le refuge de la Pra
encore le pied dans l'eau, ça fait du bien
le refuge est plus près, c'est bon

Je refais le plein et me paie une citronnade dans le refuge, comme un randonneur. Bien fraîche dans un verre, cela change du camel-bag. Et c'est parti pour le Grand Colon, une jolie bosse technique où je m'amuse. Je double quelques gars du 160 qui ont 70 bornes de plus que moi dans les pattes. Chapeau ! Le pied va bien en montée, j'en profite car la descente s'annonce interminable.
le Grand Colon : un énorme tas de cailloux
un dernier petit lac avant la montée, on y voit la ribambelle de coureurs montant au col
plus on avance plus il faut lever la tête pour voir les coureurs au-dessus. Et on ne voit pas le sommet, trop raide...
le plaisir de se retourner et voir les autres dans la pente en-dessous. Quel panorama !
Photo en-haut avec les gendarmes de haute montagne. Quel panorama ! Au fond Chamechaude où l'on sera dans quelques heures...

au sommet du Grand Colon vue sur la vallée où l'on doit descendre
La descente sera finalement moins technique que prévu. Je peux allonger la foulée, entre 6 et 7 km/h, ça avance. Pas assez pour empêcher des coureurs de me passer.
Je calcule mon heure d'arrivée au prochain ravito et ayant retrouvé le réseau au col, j'appelle Danye. Ils sont à Freydières où tous les autres sont passés. Je leur conseille de ne pas m'attendre. J'y serai dans plus d'une heure et je sais que Sophie va les attendre car elle veut se changer à Saint-Nazaire.
La descente continue. Arrive une route forestière. Ça sent le village. Pas du tout, on enchaine les kilomètres, les gars, les filles me doublent car tous, sauf quelques fatigués du 160, trottinent. 
Enfin Freydières, son animation et son ravito sympa, comme tous les autres. Sauf celui du Habert, mon préféré. À cause du feu de bois dans la nuit, de la cheminée qui nous réchauffait dedans et des huitres qui m'y attendront l'an prochain....
A la sortie de Freydières, je m'attends à plonger dans la vallée. Pas du tout, une sévère remontée nous fait gagner quelque dénivelé. Puis enfin la plongée, souvent raide en forêt et parfois agréable dans de petits hameaux sympas. Je retrouve pour la première fois Moussa. On discute, il est en forme mais a de grosses ampoules et ne peut donc aller plus vite que moi en descente. "On ne lâche rien Philou." Sacré Moussa. Comme deux potes de toujours. Il me lâche toutefois dans la descente, je le retrouverai au podologue. "T'es un guerrier Philou. Tu peux pas courir mais t'es toujours là."
Le soleil se couche quand j'arrive au Versoud. Deux quartiers d'orange et je pars à grandes enjambées vers la ravito de Saint-Nazaire.
Coup de fil de Joël. "T'es où ?" Je les croyais partis se coucher à Saint-Pierre. Mais pour Joël, pas question d'aller dormir sans me voir, m'encourager. Merci.
 Après la longue traversée de la vallée dans la nuit tombante et au milieu des mares et bassins pleins de moustiques, me voilà à Saint-Nazaire où je retrouve les supporters. 

tiens des têtes connues qui sortent de la nuit, ça fait très plaisir
Avec Mimi, sa copine, Danye et Joël, j'ai une équipe d'assistance au top. Ils me remplissent mon camel, m'apportent la soupe, le ravito et me poussent à aller voir les podologues. Car à force de mettre le pied chaussé dans l'eau, le frottement a entraîné des ampoules plutôt importantes. "Oh, le joli knacki" s'exclame le podologue en voyant mon orteil gonflé et rouge. "Ça, c'est sûrement cassé ou bien fêlé." Dix minutes de soin des ampoules, des bises aux supporters et c'est parti pour le "juge de paix" de ce 90 km, la grosse difficulté à tous les niveaux. La nuit tombe, la fatigue est là, plus de 1500 m+ sont devant nous et surtout on a passé les 3000 m+ cumulés, total à partir duquel je baisse souvent de rythme. Mais ça me soucie moins que la longue descente qui suivra vers Grenoble.

passage chez le podologue
Je pars du ravito avec les "lapins runners" deux jeunes fêlés qui pris de passion l'un pour l'autre et pour la coure à pied enchaînent les courses, les ultras..... Allez voir leur site et leur récit (http://www.lapinsrunners.fr/2015/08/ut4m-4-massifs-2-lapins-et-168-km-demotions/). On discute un peu mais je sens que je ne suis pas sur le bon rythme. Ils sont sur le 160 et montent moins vite. Je les laisse et commence une belle montée. Beaucoup de lacets, des tout-droits très raides, je passe une cinquantaine de coureurs, souvent par grappes de 5 à 10. Souvent des gens sur le 160. Bravo à eux !

ça grimpe, ça grimpe et ça va bien
Arrivé à un col, on doit redescendre dans un alpage où le vent nous refroidit puis un sentier à vaches bosselé et très sec réveille mon orteil. Aie, aie, aie.
Heureusement on arrive vite au Habert de Chamechaude visité quelques jours auparavant avec les Houdart. Là joli feu de bois en extérieur, de cheminée dedans. Un ravito complet, des bénévoles disponibles, serviables, c'est génial. J'y reste un moment, non pas par besoin mais par plaisir. Voir arriver ces coureurs aussitôt pris en charge chaleureusement, efficacement. Un bénévole lance :"que voulez-vous ?" Je réponds, "des huitres". Il me prend au mot, "si tu reviens en 2016, tu en auras." Chiche !
Tout le monde dans le refuge n'a pas le sourire comme ce coureur allongé que l'on a mis sous perf !

ça c'est une perf ! directement (ou presque) branchée sur les saucissons de montagne

l'éternel et inusable Jean-Mi qui semble prier Saint-Chamechaude

agréable le feu de bois devant le habert de Chamechaude et la cohorte de lampes de trailers qui arrivent dans la nuit
 Je vois arriver l'inusable Jean-Michel, un des héros du 160, lui qui me prend en photo sur chaque course depuis des années. Je repars avant lui mais sur le sentier en balcon avant Chamechaude, il me reprend. On fera la boucle du sommet ensemble. Ce tour que l'on croit interminable avec ces lampes là-haut, tout là-haut. Mais ça passe bien, assez vite. Souci: la pluie nous prend au pointage du sommet. La descente est plus dure, les cailloux, les rochers glissent. À la vitesse où je vais, ce n'est pas grave...

et oui il pleut. je fais la photo pensant qu'il ne pleut pas ailleurs et qu'on a eu les seules gouttes de la course...

ça grimpe, ça grimpe mais là il pleut...
Puis longue, douloureuse descente vers le ravito du Sappey. Sur la fin, la lassitude me tombe dessus. Et ça remonte, ça redescend, ça remonte, ça ne m'amuse plus. Ouf, nous y voilà avec le jour levé après une incertitude. Au milieu d'un groupe de coureurs, on se croit perdus et on perd 5 minutes à chercher. Merde, ma moyenne !
Ravito exiguë mais agréable. Je repars après un nouveau bel arrêt sous une petite bruine qui ne dure pas et laisse place au soleil. 

en sortant du Sappey, vue du Chamechaude d'où l'on vient
Dans la montée, raide, vers le Fort de Saint Eymard, Jean-Michel et les lapins runners me passent comme des balles ! Impressionnant car je monte comme il faut.

ils s'amusent dans le coin à peindre les rochers. Sympa !

Je reprend Jean-Mi en descendant vers le col de Vence mais pas les jeunes qui ont trouvé de nouvelles jambes...

vue sur Grenoble. L'arrivée c'est là en-bas...
encore un petit effort et on y est
Col de Vence, ça sent l'arrivée. Ravito sympa au soleil. Petite soupe, comme d'hab, et ça regrimpe sur un long chemin large en faux-plat. Je redouble des gens qui m'avaient passé dans la descente du Fort. Puis ça se complique avec la longue, interminable descente vers le Fort de la Bastille puis Grenoble. Moussa, pas vu depuis un moment, me rattrape. "T'es un guerrier Phil'." On continue en allongeant la foulée, ça papote...
Moussa fait quelques accélérations. 

on se rapproche de l'arrivée
Sur l'une d'elles je me retrouve seul. Dans un lacet du bois qui domine la Bastille, je mets un bâton sur le bas-côté. Pas de bol, un trou. Je bascule, un roulé-boulé dans les ronces et me voilà d'un gros roncier deux mètres sous le sentier. Deux gars qui venaient me doubler m'ont entendu crié. "Ça va ?" Lancent-ils du lacet d'en-dessous.

c'est loin  d'ici que je tombe
Je fais vite le point, rien de cassé, mal nul part. "Oui, c'est bon." En fait du tout car je suis sur le dos la tête en bas, le sac et les jambes pris dans les ronces. Et pas moyen de bouger. J'attends, une, deux, cinq minutes quand arrivent un couple de coureurs.
"Il y a quelqu'un ?" Ouf une réponse. "Regarde, chéri, le monsieur est tombé." Le gars descend et, heureusement il est costaud, m'arrache de ma position très inconfortable.
Je constate les dégâts, je saigne d'un peu partout à cause des griffues de ronces. Même la figure, un peu. "Essuie-toi le visage sinon ta femme aura peur à l'arrivée."
Je reprends ma descente après avoir chaleureusement remercié mes sauveurs. 
Je retrouve Moussa qui m'attendait, s'inquiétait et à qui l'on raconte ma mésaventure. "T'es un guerrier Phil, crie-t-il en voyant les griffures, et mon pote Xavier (car il connaît mon sauveur) t'a sauvé la vie..."

arrivée à la Bastille

pas facile ces escaliers, n'est-ce pas Moussa ?
On finit la descente au milieu des Grenoblois faisant leur footing ou leur promenade dominicale. Tous nous encouragent, nous félicitent. C'est mieux que d'arriver en pleine nuit. Mais il commence sérieusement à faire chaud. Coup de fil à Pascal, de Nico, déjà douchés depuis longtemps. J'arrive.

celle-là on est content de la voir
passage sur l'Isère avec Moussa (à gauche) et Xavier
mon sauveur (juste devant)

Derniers hectomètres. Inévitablement on court, on ne peut faire autrement. Main dans la main avec Moussa, "bravo, avec ton pied et ta chute, t'es un guerrier Phil !", et mes sauveurs, j'en finis avec cette course superbe. Photos, bises, heureux.

Xavier, Moussa et moi, trois heureux finishers

avec Jean-Mi qui est cette semaine sur le Tor des geants
le sourire des finishers
avec Moussa et Rafion un autre ambassadeur (qui a fini 49ème des 140 km de l'Infernal trail des Vosges le week-end-dernier !)
Et assez fier d'inscrire ce nouvel Ultra à mon palmarès (finalement, ça commence à en faire pas mal avec au moins une nuit dehors...). Un parcours pas si facile que ça, des organisateurs sympas, des animateurs "ambassadeurs" (merci Valérie pour le dossard à Denis !) géniaux, des conditions idéales mais une course rendu difficile et très longue par cet orteil. Trois semaines après, la douleur est encore présente, j'essaie de marcher pas mal en forêt pour pallier l'absence de course et cela promet une autre course aux barrières horaires sur le TAR.......
Pour 2016, un gros Ultra (chut ! ne le dites pas à Danye) début ou mi-juillet puis l'enchaînement UT4J (Ut4M en 4 Jours, 4 courses de 40 km par jour) fin août, cela me plairait bien

6 sur 8, c'est un petit peu mieux qu'en 2007 où l'on avait fait 4 sur 7.

fin de cet Ut4M sur cette photo de groupe où l'on reconnaît Sophie, Mickey, Sandrine, Pascal...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

on n'a pas fait un arrêt "pipe"!!! mais pipi;
on n'a pas pu te rattraper car c'était impossible de courir dans ces descentes pleines de pierres ...
bravo à toi
steph