SAFARI-REPAS //

Samedi soir 4 mai, Safari-repas des Maratouristes. Pensez à bien vous inscrire auprès de Philippe et à choisir une étape d’accueil (apéro, entrée, plat ou final…) / week-end des 22 et 23 juin, pique-nique des Maratouristes

mercredi 21 novembre 2018

Le bel automne de Philippe

Ce fut un beau début d’automne, pas tout à fait comme j’avais imaginé mais presque. Dans mon programme, fin août, j’avais mon 3ème Ut4M Challenge. Une semaine plus tard, je visais le 57 km de l’Échappée Belle. Ce doublon Ut4M Challenge / EB, je l’avais déjà bouclé en 2016 et 2017 et cela avait été super, je cavalais de mieux en mieux au fil des km.
Ensuite, comme l’opération d’une hernie à l'aine était programmée le 22 octobre, je trouvais une semaine avant un Trail bien pentu (3000 m+ pour 45 km au Monte Picaru) au sud de Turin où on allait passer une semaine mi-octobre. Je m’inscrivais aussi fin septembre au MUR, le truc de dingues avec 90 AR en moins de 7 heures dans les 270 marches de l’escalier Montmorency au Havre.
Oui mais voilà, un grain de sable s’est coincé dans le biniou ou plutôt dans le genou gauche. Une douleur connue voici quelques années et qui m’avait bloqué un bon mois.
Là, c’est dans le final de la dernière étape de l’Ut4M qu’elle s’est réveillée. Une fois en-haut de Chamechaude, les descentes se multiplient et là ça descend fort et mon genou ça couine fort, de plus en plus. Heureusement sur le plat ça va. Mais je serre les dents et ne lâche rien. J’ai fait trois belles premières étapes, j’ai même devancé Mickey sur la plus longue et plus difficile étape. De peu bien sûr, moins de deux minutes mais comme dit Dominique, « une victoire est une victoire. » Donc si je peux ajouter à ce petit succès un classement final devant Pascal, ce ne serait pas mal. Bien sûr Pascal n’est pas arrivé au mieux sur la course. Mais finir devant lui au final serait une perf. Il a été très sympa de rester un long moment au ravito du Habert avec moi pour partager foie gras, Jurançon... mais j’essaie dans les quinze derniers km de perdre le moins de temps possible. 



Dans les rues de Grenoble, je peux courir et je réussis à finir correctement. Je perds sur cette étape 33 minutes sur Pascal qui reste à 20 minutes au classement final. Nous sommes dimanche 26 août.

Place à la récupération pour l’EB mais une semaine c’est court, trop court. Petit test vendredi mais faut se rendre à l’évidence, pas possible de courir samedi1er septembre.
Le Montmorency Urban Race c’est le 30 septembre. Un mois ça va aller.
Test le 6 septembre. Stop au bout de deux minutes. Re-test le 16, impossible.
Le 20 je me dis que pour le MUR, il me faut quand même grimper quelques escaliers avant, faute de pouvoir courir. Je saute dans les baskets et je file dans les marches de la Sonacotra où je vois Mickey en préparation RÉUNION. 15 allers-retours en 48 minutes, 2650 marches, loin des 23000 du MUR. Loin, très loin surtout que je dois arrêter car le genou recouine, moins mais quand même.
Le 24 à J-6, je retourne dans les escaliers. Je vais forcer en montée et descendre plus cool pour ne pas solliciter le genou. Résultat je fais des AR en 3 minutes et je peux en boucler 20 en une heure, 
59´53 pour 3540 marches. Rassuré mais inquiet: pour finir les 90 AR du MUR en 7 heures, il faudra être sur le même rythme. Comment tenir sans avoir couru un mois ?
Trois jours après, le 27, à J-3, je tente le dernier test. Et je réussis à courir 7 km en 42 minutes. Et c’est plein de courbatures et d'appréhension que je me présente au pied du MUR dimanche 30 septembre. Il y a une quarantaine de relayeurs et treize solos.
L’organisateur François qui bouclera 3 semaines plus tard le GRR en 41h (295/2700 !!!) m’avait confié qu’il avait fini son test grandeur nature des 90 AR en rampant. Faudra bien gérer sans toutefois perdre de temps au début.




Je pars à mon rythme, autour des 4 minutes sur l’AR. Les escaliers sont divisés en paliers de 20 à 40 marches. Je fais dans chaque bloc la moitié des marches deux par deux et l’autre moitié une par une. Et ça enchaîne, 10, 20, 30, 40 AR. De 4 minutes les vingt premiers AR, j’en suis à 4´15 /4’20 les suivants. 





Ça devient dur, on est beaucoup encouragé par les relayeurs, les spectateurs, mon fan-club Danye, Françoise, Daniel. Ça aide. Un bénévole sympa chargé du comptage des tours me prend en charge et me ravitaille au vol tous les deux trois passages. Génial. Il a la veste de la TDS. Blessé il ne peut courir et le fait par procuration grâce à moi.





Et le genou me direz-vous ? Chut, ne le réveillez pas ! Ça va.
Mais au 45ème tour, une belle alerte crampe derrière une cuisse dans une partie deux par deux. Bizarre car j’en n'ai jamais mais normal quand on n’est pas entraîné... J’improvise pendant deux trois montées et je me rends compte que si je veux pouvoir finir les 40 AR qui restent, il faut toutes les monter une par une.




Mais là le chrono baisse, je passe en 5 minutes le tour. Rapide calcul. Il reste 3h20 avant le gong final et je dois encore faire 40 AR. 200 minutes pour 40, cela fait 5 minutes au tour. Pas question de perdre quelques secondes.






Alors je débranche le cerveau et je monte, je monte, je monte. 4’56.  4’58.  4.59, ça va. 5.03, C’est pas bon, 5’01 faut repasser sous les 5’ . Et cette interminable bagarre me fait enchaîner les tours. Plus que 25, plus que 15, plus que dix. Il reste moins d’une heure. Je m’accroche même à la rambarde sur laquelle je tire, je tire. Le genou, les crampes, je n’y pense plus, dans ma bulle qui monte monte monte. Plus que 5 tours et 30 minutes avant les 7 heures. Ça va être bon, je vais être finisher. 




Au fait, deux ou trois gars partis comme des bombes et qui m'avaient mis deux ou trois tours dans la vue, pleurent sur les escaliers, je les passe imperturbable alors qu’ils rampent, complètement cramés et ne seront pas finishers. Plus que deux AR et 14 minutes devant moi. C’est gagné, je profite, j’ai moins mal, les encouragements me poussent, me portent, je tape dans toutes les mains qui se tendent.
Dernière montée, dernière descente, et la délivrance. Les deux derniers tours en 4´30. Finisher du 1er MUR.


Finisher du MUR !

Je vous encourage à venir. Concept un peu déjanté mais que c’est bon. Je ne savais pas si je pourrais. Maintenant je sais car c’est au pied du MUR qu’on voit le mieux le MUR !
5ème sur 13 en 6h55. Plus vieux de la course, 1er V3 bien sûr, il n’y en avait qu’un ! Seulement sept à être finisher (moins de 7 heures).
23400 marches, 90 allers-retours, 28 km, 3500 m+. Quel plaisir !
Vivement l'an prochain où cela ira bien mieux...

Après cette réussite, direction la Savoie puis l’Italie. Un footing de 11,4 km en 1h10 avec 200 m+ le 7 octobre me montre que le genou est guéri. 
Les 45 km du Trail du Monte Picaru le 14 octobre seront longs mais oh combien agréables. Que c’est bon de pouvoir recourir. 



lever de soleil sur la Méditerranée




Je visais moins de 10 heures en Italie. Je passerai finalement, de justesse, sous les 8 heures, 7h59’36. 23ème sur 40. 1er car seul Français. 1er V3 (mais ils ne font qu’une catégorie plus de 50 ans) et plus vieux de la course. 





Après ces deux épreuves réussies, place à l’opération le 22/10 et à une semaine qui suivit pas facile du tout. Heureusement ça allait un peu mieux pour la fête des Soixantenaires début novembre !




 Mais le plus dur maintenant est d’attendre le 22 novembre pour revoir le chirurgien et avoir l’autorisation de recourir. Vivement le 23 !

2 commentaires:

DiCk a dit…

Super Philippe, tu peux être fier de toi!

Anonyme a dit…

Un grand Bravo Philippe pour ces belles épreuves, j'image que 2019 s'annonce tout aussi palpitante....pour ma part en cours de réflexion mais il y a aura j'espère qqs courses à partager.
Stéphane des Raids Dingues, des GO, du Crédit Agricole, bref d'un peu partout mais c'est enrichissant de rencontrer bcp de coureurs.
A+