SAFARI-REPAS //

Samedi soir 4 mai, Safari-repas des Maratouristes. Pensez à bien vous inscrire auprès de Philippe et à choisir une étape d’accueil (apéro, entrée, plat ou final…) / week-end des 22 et 23 juin, pique-nique des Maratouristes

mercredi 18 septembre 2013

CCC: le compte-rendu de Anne


Trois petites lettres CCC pour moi ….
Et pourtant une grande aventure partagée !

1) Mais il n'y a personne sur la ligne de départ...

Il y a deux ans Papa me disait « objectif CCC en 2013 », alors c’était écrit la CCC en 2013 !
Entrainement et équipement en conséquence, le vendredi 30 août 9H30 je suis prête et au départ de la CCC ! Et pourtant à ce moment précis, je ne fais pas ma maligne, c’est la gorge nouée et les yeux brillants que je quitte mon fan club pour me positionner dans la vague de départ qui m’est attribuée ! La musique et l’ambiance de Courmayeur me redonnent vite le courage pour prendre le départ de la course !

 Le drap qui aura eu du succès!

Et quel départ, LA TETE DE LA TRONCHE !!! 10kms 1300m D+ pour commencer avec une barrière horaire serrée à Arnuva, je dois prendre un bon rythme ! Je me souviendrais très longtemps de ce premier col, un rythme soutenu avec des arrêts fréquents en raison des étranglements qui nous font tous bouchonner, et une arrivée en haut avec les jambes qui tremblent et le palpitant bien éveillé. Je me demande comment le reste de la course va se dérouler, en haut vous n’auriez pas misé 1 centime sur ma course ! Je me rappelle alors les précieux conseils d’avant course « penser étape par étape », l’objectif est donc de récupérer avec la descente vers Bertone puis Bonatti.

3) La Tête de la Tronche... en zoomant on peut apercevoir les fourmis!

4) Refuge de Bertone Check en avant pour Bonatti

Il fait super beau, chaud, le paysage est magnifique jusqu’à Arnuva. Mais je n’ai pas le temps pour les photos, j’arrive à courir la plus part du temps en m’accrochant à d’autres coureurs. Arnuva arrive et je sais que Maman m’y attend ! Enfin et QUEL BONHEUR de retrouver Maman après 6H30 de course ! On apprend finalement que la barrière est à 16H30, 30 minutes d’avance je suis large ;) !!!! Une photo, un bisou, une barre de céréales et c’est reparti.

5) Ma Mamounette à Arnuva

6) Je quitte Arnuva, prête pour le Grand Col Ferrêt

Direction le Grand Col Ferret, ça grimpe ça grimpe mais je suis bien, je double beaucoup, les coureurs s’arrêtent pour se reposer mais je n’ai qu’un objectif : passer le col et attaquer la longue descente vers La Peule et La Fouly. Le ravitaillement de la Fouly me fait du bien, j’ai besoin de reprendre des forces, un bon thé chaud bien sucré, quelques pâtes et pour la gourmande que je suis un petit sandwich au chocolat quel bonheur !!! J’ai respecté ce même menu à tous mes ravitaillements, la peur des problèmes d’estomac s’éloignent, je m’alimente et m’hydrate bien.

7) La montée du Grand Col Ferret


8) Yeahhh Grand Col Ferret check, les bâtons dans le nez c'est parti pour la descente!
Puis direction Praz de fort, et quel objectif car je sais que Luc et Olivier sont à ma rencontre !!! Je les vois enfin !!!! Et notre trio de choc ne fait que commencer. Nous retrouvons Maman et Méryl qui crient plus fort l’une que l’autre, je vous laisse imaginer ce duo! Les coureurs qui auront la chance de les croiser n’auront pas d’autre choix que de ce mettre à courir !! La relève est assurée avec Mérylou !

Je sais que maintenant je ne serais plus jamais seule, Maman et Méryl auront l’occasion de nous retrouver très souvent et Luc et Olivier, mes apprentis trailers qui n’avait jamais couru plus de 12 kms, ont les jambes qui les démangent. Ces vacanciers habillés et équipés en Papa sont motivés pour m’accompagner au moins jusqu’à Bovine.

9) Et c'est parti Champex...

Mais avant tout direction Champex, la nuit tombe, nous trouvons notre rythme, ils me font rires, me changent les idées, ils sont en pleine découverte du trail. Arrivée à Champex, la logistique Mamounette opère, en 10 minutes je suis ravitaillée, changée, prête et motivée pour la nuit, direction Bovine !


10) Avant le changement au ravito de Champex

BOVINE !!!!!!!! Et dire que je ne connaissais pas BOVINE ! En pleine nuit, après 15 heures de course, il faut s’accrocher ! Avant d’attaquer la montée, la nouvelle de l’arrêt de Papa est dure, je suis tellement déçue et triste, les larmes que j’avais renflouée au départ surgissent mais les mots toujours réconfortants de Papa me font attaquer Bovine avec hargne. Et surtout, je sais qu’il sera à Vallorcine pour finir avec moi. On devient plus silencieux en gardant un bon rythme, on gravit les montées qui n’en finissent pas dans les cailloux, les traversées de ruisseaux, et les slaloms entre mesdames les vaches qui ont décidé de nous suivre et de bloquer le passage aux autres coureurs. Cette montée et la longue descente jusqu’à Trient marquent un tournant pour moi. La fatigue et la douleur de mon corps commencent à se faire sentir. Il me faut bien 30 minutes pour passer en mode descente et que mes cuisses acceptent de changer de sens.

Maintenant je le sais, ça va être dur, il va falloir s’accrocher et puiser au fond des mes ressources. Les barrières horaires commencent à être serrées pour moi. Mon petit frère lit en moi et décide de ne plus me lâcher, je suis soulagée. Après un arrêt expéditif à Trient, nous repartons tous les deux, Luc ne me laissera pas m’arrêter ou ralentir, nous enchainons les virages, je suis et ne regarde que ses pieds. La montée vers Catogne est dure, mes jambes ralentissent.

En regardant les étoiles je les trouve extrêmement hautes, je me concentre mais ces étoiles me perturbent… Je demande à Luc de me confirmer que ceux sont bien des étoiles, il me répond « oui oui … ». Nous montons toujours, je les trouve toujours aussi hautes mais je commence à les voir bouger, je m’interroge et doute de ma lucidité, et c’est alors que je me rends compte que ceux ne sont pas des étoiles… Luc ne voulait pas me décourager, mais ces étoiles sont bel et bien les frontales des coureurs, c’est là, là haut que je vais… Les coureurs restent derrière nous dans les montées, ils ne veulent pas nous doubler, notre rythme régulier motive tout le monde. Mais en descente, ils me doublent, je suis lente en descente.

11) Mamounette aux petits soins dans les ravitos

Et enfin nous apercevons les lumières de Vallorcine !!! A l’arrivée Maman et Meryl nous attendent, et une fois dans la tente, je craque. Maman est là, elle s’active autour de moi mais j’ai peur de finir dans un mauvais état... Avec le recul, je comprends que cette réaction est liée à mon manque d’expérience, je ne me connais pas sur cette distance, sur un trail en montagne, sur une durée d’efforts telle. Mon corps tout entier souffre et je sais ce qui m’attend : La Tête au vent… Ma réaction à la peur a souvent été les larmes, alors il faut que ça sorte. Mais je n’ai jamais pensé à l’abandon, jamais, soutenue comme je l’étais, je ne pouvais que finir et offrir à tous cette belle ligne d’arrivée.

12) Col des Montets direction la Tête aux Vents...

13) ... sous les encouragements des Houdart, Mamounette et Mérylou

Le jour se lève, Papa, Sophie, Olivier et Joël nous retrouvent à la sortie. Quel bonheur leur présence, leurs encouragements, leurs bisous. Je suis fatiguée et épuisée mais ils me donnent le sourire, l’amour et le soutien pour repartir avec, pour avant dernier objectif, La Tête au Vent.  Et c’est accompagnée de Papa, Luc et Oliv que j’en prends la direction. Les sauts de rochers en rochers sont interminables, Papa me poussent et prend le relais du frangin. INTERMINABLE montée vraiment … une fois en haut, je suis tellement épuisée et j’ai tellement mal à chaque pas que je n’arrive pas à me réjouir. Il me devient difficile de récupérer mon souffle mais nous continuons jusqu’à la Flégère. C’est au tour d’Olivier de nous tirer tous les quatre vers CHAMONIX !

14) ça monte ça monte...

15) ....mais le paysage en vaut la chandelle
Nous ne sommes pas frais tous les quatre, mais nous descendons en suivant Olivier qui est le maître du temps, car je suis beaucoup moins large qu’au début sur la barrière horaire et l’angoisse d’être aussi proche de l’arrivée, d’être aussi lente et de ne pas y arriver est horrible. INTERMINABLE descente… Je ne retrouve le sourire qu’en sortant de la forêt et en apercevant Maman et Meryl qui ont toujours autant de voix !

16) Elle s'arrête quand cette descente!!

Et là JE PROFITE……. Je déambule dans Chamonix avec le sourire aux lèvres, accompagnée de mes 3 champions et mes 3 accompagnateurs de chocs ! Je ne vous remercierais jamais assez pour m’avoir aidée, poussé, tirée, motivée et encouragée. MERCI sans vous je ne sais pas si j’aurais franchi les barrières horaires et cette magnifique ligne d’arrivée avec vous que je n’oublierais jamais ! Quel parcours depuis deux ans, quel exploit ma CCC, et quelle chance que j’ai de vous avoir avec moi.

17) JE PROFITE de l'arrivée dans Chamonix

18) Attention On arrive!!!!!!!!!!

19) 3 petites lettres mais un bonheur partagé d'une une victoire d'équipe

20) Sous les yeux vigilants des parents je franchie THE ligne d'arrivée


21) Sur mon nuage!


22) MERCIIIIIIIIIIIIIIII Vous êtes mes Champions

23) 2 Finisheuses Maratouristes


24) Merci à Thomas (un ancien collègue) et sa femme pour leur présence et encouragements


25) les petits yeux!!! Tout ça à cause d'une bière )
Dédicace à mon Papa, je suis fière de mon papa et de tout ce qu’il a accompli pour nous porter jusque là, à Ma Mamounette, sans elle, le plaisir d’avancer et de se battre ne serait pas là, à mon petit frère, ma Mérylou et Oliv, votre surprise a été le plus beau cadeau que vous pouviez me faire, à Joël & Sophie pour votre soutien et vos bisous.
Merci à tous mes Supporters à distance, à tous les Maratouristes, Amis, Collègues, vous avez suivi ma course depuis le site mais bien plus, vous avez été là depuis deux ans et cru en moi !
Mention spéciale à Ma Gawen (Aurélie) : plus de 26 textos reçus en 26h10 !!!! MERCI MA CHERIE, ton courage et ta force après tes accidents de ski m’ont donnés de belles leçons !
Merci Philippe pour le bel article dans l’Echo Républicain il a eu un succès fou !
Stéphane, merci pour les mots de ton compte rendu, j’y ai pensé et je voulais te dire : j’ai pris beaucoup de plaisir pendant ma course et oui sans ce plaisir on ne peut pas franchir ces montagnes.

Dernières pensées pour notre Didier en course, il a tout d’un géant ! ALLERRRRRRRRRR DIDIERRRRRRRRRRRR

Bisous à tous
Anne

1 commentaire:

Anonyme a dit…

petit commentaire un peu tardif:
ce Cr est émouvant! quelle volonté, quelle rage mais quel soulagement! mille bravos, à toi et à "ton team"!

steph