SAFARI-REPAS //

Samedi soir 4 mai, Safari-repas des Maratouristes. Pensez à bien vous inscrire auprès de Philippe et à choisir une étape d’accueil (apéro, entrée, plat ou final…) / week-end des 22 et 23 juin, pique-nique des Maratouristes

mardi 15 octobre 2013

UTMB: le compte-rendu de Thierry, finisher en 38h43'


CR de mon premier UTMB, 2013.

Je suis arrivé mercredi après-midi sous un soleil magnifique, petit tour à Chamonix et direction l’Hôtel « les Mélèzes » aux HOUCHES. Je ne sais pas si je dois faire de la publicité mais nuit à 75 euros et petit déjeuner à volonté à 5 euros. En tous les cas c'est propre.
Je suis dans ma quatrième semaine de vacances, les trois premières se sont très bien passées dans le VAR. J’arrive très reposé mais sans préparation spécifique pour l’UTMB. Il me manque du dénivelé mais j’ai pas mal alterné vélo et course à pied ce dernier mois.
Je prends mon premier repas de pâtes en solo dans une petite pizzeria de Chamonix en début de soirée.

Jeudi matin petit footing de détente entre les Houches et Chamonix sur le parcours de la TDS. J’attends Sophie et Nicolas qui sont dans les derniers kilomètres d’effort. Je les croise sur le chemin du retour. Ils ont encore un visage radieux après 29 heures d’effort. Je les accompagne sur quelques hectomètres avant de les laisser savourer ces moments.
En fin d’après midi, je m’insère dans la file d’attente pour la récupération du dossard, de la puce et le contrôle du matériel obligatoire à mettre dans le sac. Organisation très professionnelle à la limite du militaire. Nous sommes là pour courir pas pour passer un examen. Petit stress pour savoir si je n’ai rien oublié du matériel obligatoire. Après vérification « scrupuleuse » j’ai mon bracelet rouge, tout est OK.

Petite visite des stands du village des équipementiers. Achat d’un tee-shirt souvenir et de quelques gels au cas où.  Second repas à la Pizzeria, toujours des pâtes.

Vendredi matin préparation définitive du sac et de celui qui sera déposé à COURMAYEUR si besoin de se changer.
Je visualise une dernière fois le parcours sur les cartes IGN mais difficile d’apprendre 168 kms lorsque l’on ne connaît pas du tout le parcours.  Je suis déjà venu à Chamonix, mais nous étions en 1995 pour l’ascension du Mont Blanc.. La seconde fois était en juin pour les 80 kms de Chamonix où nous avons fait un grand tour dans la vallée. J’essaye de retenir au moins les postes de ravitaillement. A l’inverse,  ne rien connaître, c’est l’avantage du débutant sur ce genre de course : pas d’appréhension, certains diront de l’inconscience ou de l’insouciance.
Pourtant, j’ai eu le temps de penser à cette course. En 2012, je n’avais pas été tiré au sort et là je le sais depuis le mois de janvier. Pourtant, comme les fois précédentes ( les GRP dans les Pyrénées ou le raid golf du Morbihan), je pars serein avec l’envie de découvrir cette épreuve. C’est le bon terme, je suis dans le même état que si j’allais passer un oral d’examen. Un petit nœud à l’estomac, mais c’est normal. Il durera jusqu’au Contamines.
Dernier repas de pâtes au self des sportifs et je rejoins Eric, Murielle et Nolwenn placés au bout de la première ligne droite du départ. Ils sont là très tôt pour réserver la place mais je comprendrai plus tard pourquoi avec la foule qui envahit le cœur de Chamonix. De voir des amis permet de se détendre un peu. Après la vision de tous ces trailers super équipés et super affutés la pression se fait sentir. Les parapentes de North Face tournent autour de chamonix.
Je me dirige sur la ligne vers 15 heures, soit une heure trente avant le départ. De nombreux coureurs sont déjà assis à même le bitume. Il fait beau, voire très chaud, sur cette place de l’église. Peu de français autour de moi, mais des italiens, des espagnols et des japonais ou japonaises. Les speakers montent l’ambiance progressivement chez les coureurs mais également dans le public en faisant taper dans les mains.
Juste avant le départ, la musique «  Conquest of Paradise » de Vangelis est lancée. Je l’avoue grosse émotion à la limite de la larme à l’œil. j’ai l’impression de participer à un super événement. Depuis que Stéphane et Jean-Yves tous les deux finishers m’ont parlé de cette course, il fallait que je participe. C’est maintenant, je ne peux plus reculer et j’en ai pas envie. Il y a une ambiance de folie dès que le départ est donné. On sent que les coureurs même s’ils appréhendent, sont heureux d’être là et veulent en découdre, participer à la fête.

CHAMONIX – LES HOUCHES : 7,9 kms, + 118, -145

Le départ est lancé, je passe rapidement la ligne et un dernier petit coucou à Eric et Murielle avant de prendre la direction des HOUCHES. Il y a une foule compacte sur plusieurs rangs pendant des centaines de mètres qui encourage dans toutes les langues. Des milliers d’appareils photos sont portés à bout de bras.
Les enfants attendent que les coureurs leur tapent dans les mains alors qu’en général cette pratique est organisée vers l’arrivée. La foule est derrière les coureurs pour les encourager, les soutenir. Parents, amis tout le monde sait que cela va être dur. Véritable communion avec le public. C‘est un grand moment.
Passage devant le rocher d’escalade du GAYANT. Je suis parti dans le bon « sas ». Pas de bousculade pas de ralentissement sur les premières montées. Il faut juste que je fasse attention avec mes bâtons pour ne pas faire tomber un concurrent. Le rythme est correct; les participants courent sur le plat et en descente et marchent à vive allure dans les montées. J’ai fait le parcours hier alors pas de surprise. Bon, ma reconnaissance du parcours se limite à 8 kms sur 168 mais c’est déjà ça.


LES HOUCHES – LE DELEVRET : 5,9 kms, +896, - 167

Au premier ravitaillement des HOUCHES, je remplis mon camel-bag, soit un litre et demi dans le sac et une gourde de 50 cl devant. En pratique, je n’utiliserai que la gourde en la remplissant à chaque ravitaillement et plus occasionnellement le camel-bag.
Tout de suite après avoir traversé le centre du village nous entamons la première montée.  Les concurrents me doublent mais je préfère monter à mon rythme. La montée ce n’est pas mon truc, normalement c’est la descente. Je ne tiendrai pas le même discours après 24 heures de course où je n’apprécierai pas les descentes non plus. Dans un virage des enfants offrent des bonbons Haribo. Très sympa  ce petit apport de glucides (même si c’est que pour les enfants).

LE DELEVRET – SAINT GERVAIS : 7,2 kms, +
Dès que le parcours redevient à peu près plat tout le monde relance. Je me surprends même à trottiner en montée. Je profite du panorama au col de Volza pour admirer une dernière fois la vallée de Chamonix. Après le passage du col du DELEVRET (18H31,14 kms,1208, 2H01 de course) des cochons sur le bord du chemin ne semblent pas perturbés outre mesure. La descente est au départ assez technique et rapidement tous les coureurs sont en file indienne. A Saint Gervais, Il y a pas mal de monde pour encourager autour du ravitaillement (19H27,21kms, 1262, 2H57 de course). Presque trois heures pour un semi-marathon. Il fait toujours aussi bon.
En plus de l’eau et du coca, je consomme fromage (Tomme en Savoie oblige), oranges, TUC et  premier bol de soupe. A chaque fois, la soupe sera aux vermicelles. Je me m’attarde pas trop au ravitaillement, cela permet de récupérer les quelques places perdues.

SAINT- GERVAIS – LES CONTAMINES : 9,7 kms

Le parcours est un peu vallonné jusqu’aux contamines. Le peloton s’étire peu à peu. Il faut à un moment sortir la frontale car la nuit tombe. Comme je suis un couche-tot, il ne faut pas donner de faux espoirs à mon petit cerveau. Le message est clair «  Tu reste éveillé et tu suis la lumière ». J’en profite pour mettre un tee-shirt manche longue et surtout ma veste fétiche achetée à New-York en 2007. Avec elle, je suis toujours allé au bout des courses. Et non je ne suis pas superstitieux.

Il y a une excellent ambiance et beaucoup de monde au  ravitaillement des  Contamines (21H31,31kms,1305, 5H01 de course).
La contrepartie, c’est que la tente est très bruyante et qu’il n’est pas souhaitable d’y demeurer trop longtemps. Même régime alimentaire qu’à Saint Gervais. Il passe bien après 5 heures de course, il n’ y  aura pas de raison d’en changer
A la sortie du village, Murielle est venue m’encourager. Elle m’accompagne pendant un bon kilomètre. Cela fait très plaisir d’avoir un soutien et de parler un peu.

Les CONTAMINES – NOTRE DAME DE LA GORGE – LA BALME : 8,1 kms

La montée vers la BALME est la première grosse difficulté. Il y a beaucoup de monde tout en bas de la montée pour encourager les coureurs. Un brasero est allumé juste après le petit pont. Bonne ambiance.
Passage à la BALME à 23H09,39 kms, 1296 et 6H39 de course. Arrêt express au ravito. L’organisation demande à une concurrente de mettre une veste. Il fait toujours aussi bon même si non montons en altitude.

LA BALME – COL DU BONHOME – REFUGE DE LA CROIX DU BONHOME : 8,6 kms
La montée du col de bonhomme  s’effectue sur le même  rythme. Mes bâtons sont bien utiles.
Le spectacle est superbe avec toutes ces frontales qui montent progressivement. Le ruban est très long devant mais se déroule également très loin derrière.
Passage au refuge de la croix de Bonhomme 45 kms, à 00 :52 en 1295ème position, 8H22 de course.
Je m’engage dans la descente pour atteindre les Chapieux et là première belle chute la tête en avant. Bon il va falloir être vigilant dans ces lacets et ne pas marcher sur les miens.

LES CHAPIEUX .( 01 :45, 50 kms, rang 1260, 9H14 de course): 5,2 kms,
Arrivé au ravitaillement contrôle du matériel obligatoire (lampes de rechange, téléphone, veste) avant de pouvoir se restaurer. Bon pas beaucoup de place pour s’assoir, il y a quelques places dehors mais j’ai peur de me refroidir. Je reste en tout dix minutes.

COL DE LA SEIGNE : 10,3 kms

La suite vers la Ville des glaciers est une longue route de 6 kms en faux plat montant avant d’atteindre le bas du col de la Seigne (04 :12, 60 kms, rang 1139, 11H42 de course). Marche active sur cette portion de route, le ciel est parfaitement étoilé. Pour me détendre un peu les jambes, j’essaye de courir avec la longue montée visible par les lampes qui tracent le chemin.

LAC COMBAL : 4,4 kms

Arrivé au ravitaillement du  lac de Combal (05 :02,65 kms, rang 1119, 12H32), pas de place pour s’assoir afin de boire ma soupe dans des conditions confortables. Alors je repars, il y a quelques kilomètres assez plat dans la vallée mais là je marche afin d’attaquer l’arête du Mont Favre .  Pour tout dire, je n’ai pas vu le lac alors que nous sommes passés tout proche.

ARETE DU MONT FAVRE : 4,3 kms
J’arrive en haut au pointage de l’arête du Mont Favre (06 :22, 69 kms, rang 1094, 13H52) le jour se lève à peine. Rapidement le paysage devient magnifique.  Quelques coureurs font une pause pour prendre quelques photos. J’ai renoncé aux photos sur la course depuis l’année dernière avec Stéphane. Nous avions tellement pris de photos et de pauses pour la postérité que nous étions ultra limite pour les barrières horaires. De plus, il y a des professionnels sur le parcours qui prennent de superbes clichés.

COL CHECROUIT – MAISON VIELLE : 4,9 kms

Nous descendons vers le col du Chécrouit et maison Vielle ( 07 :08,73 kms, rang 1082, 14H37). Un duo de japonais en Hoka font le yoyo, la technique de course est un peu différente, ils trottinent par petit pas.


COURMAYEUR : 3,8 kms

Petite pause fromage et TUC avant la descente de 3,8 kms et 800 mètres de dénivelés négatifs vers Courmayeur. Je me lance dans la descente derrière un petit groupe. Nous allons de plus en plus vite jusqu’à l’arrivée à la base vie (07 :54, 78 kms, rang 1083,15H24). La descente est très poussiéreuse mais j’aime bien, je prends même des petits travers tout droit pour doubler. Les premiers spectateurs encouragent à l’entrée du village ce qui oblige à courir dans ces ruelles fort sympathiques.
Je récupère mon sac pour me changer et avaler une assiette de pâtes pas trop cuites (alors que nous sommes maintenant en Italie). Petit problème, je n’ai pas anticipé le beau temps et mon tee-shirt manches courtes d’hier est détrempé et je vous passe le parfum. Ce sera manche longue pour tout le reste de la course.
 Pas de signe de fatigue prononcé, alors je repars au bout de 26 minutes. Si au départ le chemin est goudronné, dès la sortie de la ville la montée se fait en file indienne vers le refuge de Bertone.

REFUGE BERTONE : 4,9 kms ( 09H44, 857, 17H13 de course)
Dès le bas de la montée je me cale derrière une concurrente d’une team et prends son rythme. Je ne suis pas le seul et après une heure, nous sommes une dizaine à monter dans le même pas sans vouloir doubler. Seuls le son des souffles bercent la montée.

REFUGE BONATTI : 7,3 kms ( 11:14, 90 kms, rang 818, 18H43 de course)
Après une petite pause d’environ 10 minutes, direction le refuge Bonatti, j’ai reçu un texto de Stéphane qui me dit que maintenant je peux courir. En fait, je vais alterner marche et course pendant un certain temps. L’alternance n’est pas symétrique, c’est plutôt 1 minute course et 5 minutes marche. Avant de suivre le chemin à flanc de colline, nous dépassons la sortie du tunnel du mont blanc coté Italie. Le chemin est superbe jusqu’au ravitaillement où je me pose un peu plus longtemps. Il est vers 11 heures et j’ai faim, je redemande trois fois de la soupe et double dose de coca.


ARNUVA : 5,2 kms
En repartant, j’alterne marche et course ou plutôt maintenant marche et marche rapide.
Descente jusqu’au ravitaillement du Arnuva (12 H21, 95 kms, rang  835, 19H51 de course).  La descente fait très mal aux cuisses et je commence à avoir mal aux pieds, mais au détour d’un virage, un photographe. J’esquisse un sourire selon moi mais il ne se verra pas sur la photo. Dans la descente, on voit au loin,  les coureurs qui montent au col ferret, ils ont plusieurs heures d’avance sur moi. L’aventure n’est pas terminée….
Au ravitaillement ( non je ne pense pas qu’à manger sur une course), je complète mon régime alimentaire par de la viande de bisons et je double ma ration de fromage. En repartant, compte tenu de la chaleur et des «  difficultés qui vous attendent », les bénévoles conseillent de faire le plein en eau. Je m’exécute.


GRAND COL FERRET : 4,5 kms
Dans la montée,  je m’aperçois que j’ai mal visé le bouchon de ma réserve et que j’ai perdu une bonne partie d’eau. Le prochain ravito est dans 16 kms, il va falloir économiser. Cela complique un peu plus la montée, dès que j’ai la bouche très sèche, une gorgée pas plus. Bon je commence à gamberger mais l’avantage c’est que je ne pense plus ni à mes cuisses ni à mes pieds. J’arrive à Grand col ferret (14:02, 99 kms, rang 832, 21H38). Pas de pause et heureusement dans la descente, il y aura une source. On ne m’y reprendra pas. La Fouly est à 9,4 kms.

J’ai du mal à courir dans cette longue descente vers  la Fouly… Elle paraît interminable, seconde chute cette fois sur le dos..  je me relève rapidement et j’en profite pour constater que mon sac est trempé et tout ce qu’il contient. Arrivé en bas,  il faut monter descendre plusieurs fois avant d’atteindre la route qui mène à la Fouly (15:55, 832 et 23H24). 

montée sur Champex


PRAZ DE FORT – CHAMPEX-LAC : 14 kms

Je prends un peu de temps à ce ravitaillement (13 minutes) afin de prendre une nouvelle soupe et une bonne dose de coca. Bon je repars  à  15h55 et je fais la connaissance d’ un jurassien qui est à son deuxième UTMB. Nous restons ensemble jusqu’à Champex où il décidera de faire une pause de bonne demi heure. Je n’ai pas retenu ni son nom, ni son numéro de dossard, mais il connaissait très bien le parcours. Rapidement, nous constituons un petit groupe, nous alternons marche active et course lente.
Nous traversons PRAZ DE FORT où des enfants proposent des boissons gratuites et nous encouragent vivement. Cela doit faire des heures qu’ils sont là et sont toujours aussi motivés.
La montée vers Champex-Lac est agrémentée de statues en bois. Je dépasse un concurrent sans chaussures. Il y en a qui sont très très motivés, j’espère qu’il est allé au bout.
Arrivée à Champex-Lac (124 kms, rang 770 à 18H51, 26H21 de course). Beaucoup de monde à l’arrivée dans le village et pas mal d’émotion (en vrai cela veut dire que je suis fier et heureux).

BOVINE : 9,9 kms

La tente est pleine de vie et après les pâtes (pour changer),  et le changement des piles, je repars tout doucement le long du superbe lac puis sur les allées forestières. Avant la montée, la nuit est apparue et je dois mettre la frontale. Sensation particulière dans la profondeur de la forêt, je suis tout seul pas de lumière devant et je n’entends pas de coureur derrière.  La montée est assez longue vers Bovine 700m de dénivelé et au bout de quelque temps je me retrouve à donner le rythme à un groupe de trois. Nous dépassons une concurrente qui semble avoir vraiment du mal, je n’ose pas lui parler. Elle me redoublera quelques heures plus tard très reboostée. J’arrive en haut à 21H20, 133 kms, rang 686, 28H49 de course.

TRIENT : 6,6 kms
Après le contrôle, cela monte encore un peu puis c’est une longue descente vers Trient , 22H55, 140 kms, rang 673 et 30H25 de course. On voit tout  en bas les lumières de Martigny. Nous passons le long d’une étable et continuons la descente vers le centre du village. J’aperçois en face des lumières qui remontent.

CATOGNE – VALLORCINE : 10,3 kms
 Avec la fatigue, je ne veux pas me refroidir alors le temps de recharger en eau (8 minutes) et c’est reparti pour la montée de Catogne. Et oui,  surprise, le parcours retenu n’est pas plat entre les deux villages de Trient et de Vallorcine, il faut passer par Catogne, à 00 :44, 145 kms, rang 633,32H14 de course. J’aurai du mieux apprendre le parcours. Alors je monte, une jeune concurrente belge parle pour ne pas s’endormir. Dès que le col est passé, elle s’envole avec une autre féminine. Je la rattraperai juste en bas à l’entrée de Vallorcine. On passe par le col de la Forclaz.
J’arrive à Vallorcine il est (02 :02,  150 kms, rang 634, 33H31), bonne musique sur le ravito. Il reste 18 kilomètres, je ne peux plus reculer ou plutôt m’arrêter. Je reste 8 minutes. Pourtant, à la sortie, les choses se compliquent un peu, une grosse envie de dormir me tombe dessus, je décide de poursuivre en marchant. Je dois avoir quelques absences mais pas grave car c’est un faux plat montant. Des coureurs me dépassent mais impossible de les suivre. Certains ont du passer je ne les ai même pas vus.

LA TETE AU VENT : 7,7 kms

La montée de la Tête aux vents est un petit calvaire, que des blocs et un chemin sinueux en montée où il faut suivre la rubalise. J’ai fait le parcours inverse lors des 80 kms de Chamonix en juin mais ce parcours ne m’avait pas laissé un si mauvais souvenir (en fait c’était de jour et dans l’autre sens). Bon j’arrive tant bien que mal à la tête aux vents ( 158 kms et rang 618 à 4H45,36H15).

LA FLEGERE : 3 kms

Les bénévoles m’annoncent qu’il reste 3 kms pour la Flégère avec de la descente et de la montée . Il faut combattre le sommeil, les cailloux, les blocs rocheux. J’arrive péniblement à la Flégère à 05 :43, 161 kms, rang 623,37H12. Une heure pour faire trois kilomètres. Je n’ai perdu que trois places mais j’ai l’impression de m’être fait doubler par des dizaines de concurrents. Une dernière soupe et maintenant c’est la fin, il ne reste que 7,8 kms et en descente. Les bénévoles m’encouragent avec ferveur.

CHAMONIX : 7,8 kms
J’ai mal aux  deux pieds avec de belles ampoules sur le coté et une sous la plante du pied droit. A chaque fois que je pose le pied de travers je ressens une vive douleur même si cela reste supportable. Le problème est que je ne pose jamais les pieds droits du fait des cailloux et la douleur devient continuelle. Il faut penser à autre chose, je suis finisher et je vois la ligne d’arrivée dans ma tête. Nous étions trois ou quatre en file indienne et petit à petit , chacun reprend un véritable rythme de course en descente. On ne va tout de même pas arriver en marchant après 165 kms.
Le jour est levé lorsque je rentre dans les premières ruelles de chamonix. Je passe sous un premier porche et m’arrête pensant en avoir fini, encouragé par des italiens. Non, l’arrivée est à un kilomètre, quelques encouragements des premières personnes qui sont levées. J’arrive à 07H13 en 38H43Mns et 16 secondes à la 620ème place et 254ème Vétéran 1 homme. Ma moyenne a été de 4,79 km/h.


Je suis heureux, je lève les bras pour la photo. Une grande satisfaction d’avoir terminé dans de bonnes conditions. Pas de blessures que des petits bobos qui disparaîtront dans la semaine.


Je récupère la veste de finisher, elle est rouge cette année. C’est un véritable signe de reconnaissance, mieux qu’une médaille.

Mon objectif était d’être finisher  en  42 heures de course afin de laisser derrière moi les barrières horaires sans trop de pression. Le temps a été idéal. Le parcours est superbe, il alterne des bonnes montées et des portions sur lesquelles on peut courir. Je n’ai pas du tout dormi sans en ressentir un véritable besoin.

Après la douche, je rejoins Murielle, Eric et Nolwenn sur la ligne d’arrivée pour voir les nouveaux finishers. De nouveau, l’ambiance est indescriptible tellement il y a d’émotion avec les familles, les enfants, les amis. Nous prenons un dernier repas à Chamonix et j’achète l’affiche UTMB qui sera placardée avec les autres dans mon bureau. Je récupère la voiture pour rentrer à chartres où j’arrive vers 22 heures, heureux de retrouver les filles et raconter mon aventure.

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