Après l'échec frustrant du Grand raid 73, j'avais très envie de réussir cette MH 60, montrer que je pouvais encore avaler un 5000 m+ ! Je connais le parcours par coeur, ce peut être un handicap quand on n'est pas bien. Mais quand on est motivé et en forme, rien ne peut nous arrêter. Ce fut mon cas ce samedi-là.
Pour une fois, pas de voyage éclair depuis Dreux après l'école. Au contraire, une semaine cool en Savoie pour bien récupérer sans courir du Kv et du cross du Mont Blanc en compagnie de Guyguy, Christine et Danye.
Une semaine avant au cross du Mont Blanc,
François, Henri et Philippe, les dinosaures du Mont Blanc
La veille de la course, direction Saint-Nicolas de Véroce en début d'après-midi. Je voulais récupérer mon dossard tranquillement avant France-Uruguay. Mais voilà quand on ne lit pas le règlement... Les dossards c'est après 18 heures ! On reviendra.
Ce que nous faisons après une belle victoire française. Je retrouve Stéphane et Jérôme les deux Raids Dingues qui seront sur ma course. Stéphane qui se refait une santé (morale et physique) après son arrêt à Annecy va être prudent, Jérôme devrait aller plus vite. Je verrai si je suis avec eux.
Je suis de toutes façons dans leur voiture pour aller au départ samedi matin. Avec leur copain Charles sur la MH60 lui aussi. Il fait nuit mais au départ il va faire jour.
Charles, Stéphane, Jérôme et Philippe au départ
avec Luc ancien Drouais aujourd'hui près de Saumur
Dès le départ, je râle et je ris un peu (intérieurement). Le règlement (enfin bien lu la veille) interdit les bâtons pendant 5 km. Mais la moitié des coureurs les a déjà sortis !!! On se demande à quoi sert d'écrire un règlement !
1ère montée au-dessus de Saint-Nicolas
on voit bien les bâtons "interdits"
Pas de souci, je pars tranquillement, la route est longue. Je suis avec Jérôme, Stéphane est derrière, Charles devant.
en-haut de la 2ème bosse avant de plonger sur le ravito du km15, le soleil apparaît et nous dévoile un peu du passif du Mont Blanc
Au ravito du 15ème, je vois passer notre ami chartrain Christophe P. dans le groupe de tête du 40 km parti une heure après nous. En quinze bornes, il nous a mis une heure ! Ouf !
Christophe à la poursuite des gars en tête du 40 km
Je fais le plein et c'est parti. Le soleil est de plus en plus présent, ça chauffe et ça monte sur le Prarion. Je vais bien. Jérôme a un coup de moins bien et me laisse partir.
Photos au sommet. Quel panorama et on file sur le ravito de Bionnassay.
Dans la descente je reprends un gars du 40 km qui m'avait doublé peu avant, complètement cassé. Je lui dis de me suivre. Il restera avec moi jusqu'au col Tricot. Il se refait la cerise à mon rythme et finira fort dans les 50 premiers du 40 km! "Si tu n'avais pas été là, je m'assois et j'attends la mort !" me dit-il. C'était son premier trail long (!). Parti trop vite, il n'a pas su gérer. En vieux briscard, je lui donne des conseils.
A Bionnassay, je vais encore bien, je vois arriver Jérôme qui n'a pas trop la pêche. Je pars avec Assim.
Photos de l'organisation prises au-dessus de Bionnassay sur la route du col Tricot
Christophe P.
Philippe et Assim
Luc L.
Stéphane G.
Comme je connais presque chaque lacet, je décris le parcours à Assim, le prévient quand la pente se durcit. Cela lui convient et il reste avec moi. On arrive à la passerelle sur le torrent qui vient du glacier de Bionnassay. D'habitude on ne passe qu'un par un, là on peut être plusieurs si on ne court pas.
Dans la montée qui suit, Assim a besoin de souffler, je continue. J'ai vu qu'il avait du jus et me rejoindra sans mal. Mais il est bien entamé et doit s'asseoir plusieurs fois avant le col Tricot.
Dans la montée finale du col Tricot, on marche sur un énorme névé. Il y a plus de 35 ans que je suis passé ici pour la première fois en rando et c'est la première fois que j'y vois autant de neige en une vingtaine de passages, randos et trails. Sauf en 2012 quand j'avais eu une tempête de neige lors du final de la TDS...
En-haut du Tricot, photo classique de la suite du parcours avec le refuge de Miage, les chalets du Truc, le refuge de Tré-la-Tête et la montée sur l'épaule du Mont Joly (c'est bon ? vous avez tout repéré ?)
Dans la descente, Assim qui sent l'écurie (il ne fait que le 40 km) part devant. Je le verrai quitter le ravito de Miage quand j'y arriverai.
Je descends tranquillement. Je ne suis pas un bon descendeur, pas la peine de forcer pour griller inutilement des cartouches. Plein de coureurs me doublent. Mais après le ravito, les rangs s'éclaircissent, la majorité des coureurs filant vers l'arrivée du 40.
Je monte aisément les 300 m+ du Mont Truc et je file vers la Tresse au-dessus des Contamines où m'attend Danye. Quelle chaleur en-bas, comme dans un four.
Très content de la voir. Rv à Notre Dame de la Gorge mais pas avant presque 3 heures d'avancée.
Commence alors l'interminable montée, 800 m+, de la combe d'Armancette. Je prends mon rythme. Une fontaine (miraculeuse ?) est la bienvenue à la fin du premier tiers. Une fois bien mouillé, tête, jambe, bras, bob, je continue. J'ai chaud et ça va moins vite. Je vois une superbe pente couverte de rhododendrons. Excellent prétexte pour s'arrêter et faire quelques photos.
Au-dessus le sommet et des coureurs sur le sentier en balcon qui va vers Tré-la-Tête. J'y arrive finalement. Sur les 2,5 km du sentier en balcon fait de roches, de cailloux, de pierres..., je ne cours pas du tout. Excellent accueil du Bagnard au refuge. Un gars va s'acheter un verre de chocolat glacé. Le veinard ! J'ai toujours des sous dans mon sac mais la semaine dernière, j'ai lavé le camel et j'ai oublié de remettre un petit billet !
La descente Tré-la-Tête/Notre Dame de la Gorge (700 m-), je ne l'aime pas, je la hais. Technique à souhait, des grandes marches, des racines, des rochers... Je me fais encore doubler. Mais j'y arrive.
Notre Dame de la Gorge, pas de Danye. Bizarre. Je l'appelle, elle est au ravito du Pontet à 1 km, une nouveauté 2018.
Au ravito, je profite de tout ce qui m'est proposé, je blague avec quelques coureurs et je trouve un message de Mickey me disant que je suis 3ème V3. Faut donc repartir. Mais le temps de dire au revoir à Danye, un coureur me passe devant, un V3 !!!
Je file sur ses talons avec un Bisontin avec qui j'ai sympathisé depuis le Prarion (c'est loin). Je lui explique que le gars en rouge juste devant nous veut ma place sur le podium ! Comme Luc à Lyon, il me dit "tu veux que je lui pète la jambe ?"
Sur les 3 km de plat avant la bosse, 800 m+ vers l'épaule du Mont Joly, je marche très tonique. Le gars en rouge trottine parfois mais il est cassé alors on revient constamment sur lui. C'est bon, çà !
Arrive la côte, je prends direct un bon rythme, je lâche le gars en rouge puis le Bisontin qui me dit en souriant qu'il va faire barrage de son corps...
Au fil de la montée, je double, je double au moins une douzaine de gars plus ou moins cassés. Un seul me passe mais je le reprends dans la longue descente finale car il a les cuisses explosées.
Arrive déjà le sommet. Quelle montée ! Je regarde derrière, pas de coureur rouge en vue mais faut pas tarder je ne sais comment il descend. Mais cette descente me convient, plutôt roulante. Je file et surprise je double encore. J'en passe une bonne dizaine. Et pourtant je perds des places sur le suivi Chrono Geofp. Bizarre, très bizarre ! Plus de vingt places gagnées sur le terrain depuis le ravito et seulement deux ou trois sur le suivi ! Et c'est sûr, tous n'ont pas bifurqué sur le grand parcours !
Je finis donc à belle allure. Avant la nuit à 21h18 et sur le podium V3, 2ème ! Très content de ma course surtout du final.
podium dimanche après-midi.
Le 1er V3 me met plus de 2 heures ! Une fusée...
Le 3ème dit au 1er qu'il l'aurait presque repris s'il n'avait pas attendu un pote...
3 commentaires:
TRÈS TRÈS BEAU REPORTAGE ET QUE LES PAYSAGES SONT MAGNIFIQUES !!!
ON VOIT QUE TU CONNAIT LA RÉGION SUR LE BOUT DES DOIGTS !!!
ENCORE UN GRAND BRAVO POUR TA SECONDE PLACE !!
BON ÉTÉ ET R.D.V. à L'UT4M CHALLENGE.
BISES à VOUS DEUX.
Mickey.
Bravo pour ce CR
Seb
Salut Philippe,
Avec beaucoup de retard lié à l'organisation de notre première "Course nature du Bioparc", merci pour ce reportage qui me permet de revivre cette magnifique MH60... Bravo pour ta perf ! Pour ma part très heureux déjà de l'avoir finie avec l'entrainement anémique que j'avais au départ!
À bientôt sur une autre course (sauf blessure cette année je serai au départ de l’Échappée belle sur la traversée nord et en principe sur le 24km à Méribel 15 jours avant).
Luc Lortie
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