LE DERNIER POUR UNE PREMIÈRE
|
au départ les trois Maratouristes |
|
Les mêmes avec Tony membre de l'organisation de l'Ut4M |
Après six Opinels au Grand Raid 73, j'ai eu envie de changer et d'aller voir le trail des Allobroges déjà fait par Henri. Surtout qu'il était placé le week-end de Pentecôte contrairement au GR73 qui aurait encore imposé un week-end speed.
Voyage cool et sympa avec Pascal et Danye. Arrivée dans l'après-midi, visite chez le charcutier local, retrait des dossards, rencontre avec Tony un des organisateurs de l'Ut4M, retrouvailles avec Mickey et son fan-club, Margot et Corinne.
Un peu de soleil dans le ciel, de la neige et de la boue sur le sol sont prévus pour la course.
Départ 5 heures. Il fait frais et c'est parti par 5 km assez roulant plutôt descendant. Puis la première bosse arrive, genre "dré dan'l pentu" ! Pascal est juste devant moi. Mais je m'arrête enlever une couche.
Forcément, c'est raide, on a des jambes alors le dénivelé passe vite. Arrive la première descente, c'est Holliday on Ice... Glissante, plein de coureurs tombent devant, derrière, cela me fait encore ralentir. Ça dure un moment. Arrive une nouvelle montée, régulière, moins raide. J'ai un bon rythme. Presque en-haut, j'aperçois Pascal sur qui je reviens.
|
la montée sur le belvédère d'Hermonne le long du chemin de croix. Au fond dans la lumière, Pascal. |
Il m'attend au sommet près d'une chapelle où le panorama est magnifique sur le lac Léman et tout le Chablais. On fait des photos, le ciel est gris mais pas menaçant.
Inévitablement, Pascal me lâche dans la descente. Pas de souci, je continue à mon rythme et j'arrive 4 minutes après lui au premier ravito (km20) près du terrain de foot de Reyvroz On repart ensemble pour la partie la plus périlleuse, la traversée du Brévon, glissante, rocheuse, raide, dangereuse, pas facile... Une descente et une remontée pas très longues mais usantes.
|
au ravito de Reyvroz avec Pascal |
|
Reyvroz c'est là-bas. On en vient après être descendu bien bas traverser le Brévon |
La longue montée qui suit est agréable. Je vois Pascal au-dessus, je ne cherche pas à le rejoindre.
La suite est assez sauvage, dans la neige, jusqu'à une crête. Le soleil arrive avec moi en-haut. Joli panorama. Quelques hectomètres sur un plateau découvert et arrive la plongée vers le ravito du km28. Au moment où j'allais m'élancer dans le raidard, une fusée, le leader du 38 km, me passe. Le temps de dire ouf et il est en bas du mur ! Impressionnant. Je le suis (moins vite) et après un gros kilo sur une route forestière, me voilà au ravito de Buchille. Il est
10h54 (barrière horaire à midi). Pascal est là depuis 8 minutes avec Danye. Il a froid et il repart. Je me restaure.
|
au chalet de Buchille |
|
Danye m'annonce 2° au thermomètre de la voiture. Il est 10h55. Brrrr, pas chaud ! |
Puis je repars sur 1 km de route en descente avant de mieux remonter. Je sais qu'il y a 11 km avant la prochaine barrière de
15 heures. J'ai
3h45 devant moi, ça va aller même si je sais que montées et descentes vont se succéder.
Il y a 1100 m+ à se taper. On traverse les premiers névés. Arrive un col où une joyeuse bande de bénévoles font tinter leurs clarines et me servent un verre de rosé. Pas raisonnable ou pas, je le bois.
Les paysages superbes se suivent, les photos aussi avec de magnifiques vallons enneigés perdus. Belle remontée le long d'un torrent avec une succession incroyable de cascades. Descente roulante sur une route forestière et grimpette vers un joli plateau couvert de rochers.
Là, longue descente vertigineuse, ça bouchonne par endroits mais on arrive sur une longue route forestière qui mène en faux-plat montant au col avant le lac du Vallon (ravito barrière de
15 h).
Ce superbe lac bleu-vert où j'ai bien failli noyer mes espoirs de devenir finisher. Je profite de cette montée en marche tonique pour discuter avec un randonneur Suisse qui me pose plein de questions sur le trail en général et les Allobroges en particulier. Puis je file tranquille vers le ravito où j'arrive
à 13h44, vingt-cinq minutes derrière Pascal. Je mange, je bois, j'en remets dans le camel-bag.
|
bien remplir son camel bag avant les 20 derniers km |
du soleil mais j'ai remis le petit coupe-vent du Vulcain car la petite bise souffle
Et c'est reparti, j'ai pile 3 heures pour arriver à la dernière barrière horaire à 10 km. Ça va aller car j'ai mis
2h50 pour les 11 derniers. Je rattrape un coureur. Je décide de le suivre, erreur que j'ai failli payer très cher. On avance bien en trottinant, on fait le tour du lac, on discute et .... on rate un balisage pour tourner à droite près d'une chapelle. On continue au bord du lac et le sentier continue en montant vers la droite. Je savais que c'était la direction, je ne me pose pas de questions. Alors que j'évoquais mes souvenirs des premiers cross du Mont Blanc, une étincelle.... "depuis quand n'a-t-on pas vu de rubalise ?" Aie, on cherche et on décide de redescendre, 190 m+ j'ai vérifié. On revient jusqu'à la chapelle et l'embranchement raté. Environ 35 minutes perdues !
J'aime autant vous dire qu'on était énervé. Ça m'en mets un gros coup sur la tête. Pire sur celle de mon collègue qui, abattu, jette l'éponge et retourne abandonner malgré mes encouragements au ravito du lac.
Les 600 m+ qui suivent ne se font pas sereinement, un peu trop vite sûrement mais je crains la barrière désormais. Puis arrive le vallon juste avant le sommet. Les bénévoles nous encouragent. Je crois qu'on est en-haut. Pas du tout il faut continuer à grimper sur la crête 150 m+. "Puis vous plongez vers l'arrivée. Il y aura juste une petite bosse facile" avaient dit les bénévoles. Les blagueurs ! C'est 200 m+ qu'il faut grimper avant d'avoir le droit de filer vers Megevette où est le ravito barrière de
17 h. Le dernier à passer. Après on est finisher quel que soit le temps mis jusqu'à l'arrivée. Au sommet de la "bosse facile", il est
16h08.
|
la bosse "facile" |
52' pour descendre 5 km et 700 m+. Ça va être chaud après onze heures de course !
Je mets mes jambes sur "sans douleur" et j'essaie de filer. Je prends des temps intermédiaires sur chaque 100 m- pour voir si je suis dans les temps. Je ne faiblis pas. Je me rappelle la descente infernale sur Servoz au TAR. Là aussi je courais après la barrière. Le temps me paraît long mais les minutes défilent vite, trop vite. Au détour d'un lacet, un cri. "Philippe, allez dépêche-toi." C'est Danye venue à ma rencontre, qui a vu l'heure et s'inquiétait pour la barrière. "Viens ne t'arrête pas, suis-moi". Et la voilà qui fait une "Martine" et part en courant. Je la suis et un kilo plus loin j'arrive au ravito
à 16h52 ! Ouf, c'est bon.
|
ouf, un peu cassé le Philippe après ce sprint de 10 bornes pour rattraper cette erreur de parcours... |
|
mais pour être finisher il y a encore dix bornes et il faut sortir de Megevette par ce mur bien raide |
Je prends mon temps, vingt minutes, et j'entreprends la dernière montée, 700 m+ avant la descente finale. Six coureurs arrivés avant et après moi à la barrière partiront de Megevette après moi, avec le serre-file. Je monte cool et un Italien, Fabrizio de Turin, me rattrape, ça me rebooste. On va ensemble au sommet.
A six minutes passent le serre-file et les trois derniers. Dans la descente, Fabrizio souffre donc on marche. Comme les autres trottinent, ils nous rattrapent. Cela relance mon coéquipier et on continue tous les six tranquillement sûrs d'être finishers. On cause avec le serre-file et avec les bénévoles qu'on libère de leur fonction à notre passage.
photos avec Fabrizio de Torino au sommet de la pointe d'Hirmentaz
|
Danye venue à notre rencontre à Hirmentaz |
|
Danye nous retrouve Fabrizio et moi |
Sur le final mes copains de descente accélèrent. Je les laisse. Tant pis je serai dernier pour ma première aux Allobroges. La prochaine pas avant deux ans car en 2017, je retourne au GR73 pour la quinzième édition qui risque d'être la dernière.
|
le final qui passe au pied de la cascade de Bellevaux, ici avec le serre-file qui est devant moi (à droite !) |
|
l'arrivée de Fabrizio |
|
et peu après, la mienne |
|
pas douchés, frigorifiés, Mickey et Pascal m'ont attendu avec nos trois accompagnatrices. Merci à tous. |
3 commentaires:
encore une fois,c'est grâce à Danye que tout le monde est Finisher ! BRAVO Danye ! à quand ta prochaine course? Jacques.
Quand on commence à goûter au serre-file...
Did
T'as eu chaud aux fesses mais tu l'as fait! En trail il faut parfois être concentré sur le parcours même si tu aimes faire de belles rencontres humaines. Bravo à tous et aussi aux filles.
Enregistrer un commentaire