Hier soir j'ai vécu mon plus gros kiff de commentatrice radio depuis le 4 x 400 m des championnats du monde de Paris Saint-Denis 2003. La course de Pierre Ambroise Bosse "Le Boss" sur le 800 mètres était tout simplement phénoménale.
Pourtant j'ai vécu aussi une soirée pleine de colère et ce parce que j'ai le malheur de lire les commentaires français et de répondre à mes abonnés et aux auditeurs sur les réseaux concernant les athlètes.
Que d'aigreur! Que de méchancetés, d'insultes, de haine même parfois et de jubilation à commenter les échecs des uns et les défaites des autres. L'élimination d'Alexandra Tavernier après 4 essais en FINALE du marteau ou même du JUNIOR Melvin Raffin en qualification du triple-saut. La quatrième place de Mahiedine Mekhissi. La médaille de bronze de Renaud Lavillénie.
On peut ne pas aimer un athlète mais les propos que j'ai lu, répétés des centaines de fois, montre à quel point nous sommes un peuple de mécréants en ce qui concerne le sport et le soutien à nos athlètes.
Nous sommes les pires supporters - si tant est que ce terme puisse être employé - au monde! Les Français ne connaissent rien à l'athlétisme, sont anti-sportifs et prétentieux quand mais ils se croient légitimes dans leur condamnation du démarrage tardif d'un Mekhissi sur 3000 mètres steeple, estimant qu'"il ne s'est pas sorti les doigts du cul" et que l'athlète qui a le plus gros palmarès de la discipline en France avec des médailles dans tous les championnats du monde et Jeux Olympiques "est un looser comme tous les Français" où quand ils commentent les impasses de la Lavillenie pour rester dans concours jusqu'au bout avec un Kendriks impérial: et là encore c'est "bien fait pour sa gueule" à "la chialeuse"... Cette "chialeuse" cinq fois sur le podium des championnats du monde, champion du monde en salle, champion olympique, recordman du monde et cinq fois champion d'Europe, qui faisait les honneurs de la presse anglaise hier matin.
Nous n'avons décidément rien à voir avec le public anglais qui est au soutien de ses athlètes qu'ils finissent dernier ou premier, et qui se lève aussi pour les autres athlètes, sachant apprécier les efforts et même les défaites. L'ovation fait au jeune français Victor Coroller qui termine son 400 m haies dans la souffrance après avoir chuté sur la troisième haie et s'être relevé pour finir sa course, en est l'exemple parfait.
Il va falloir sérieusement revoir notre éducation sportive et notre fair-play avant Paris 2024 sinon nous resterons toujours ce peuple arrogant et méprisant que les autres détestent.
Aujourd'hui est mon jour de repos. Je vais un peu en profiter pour visiter un peu cette incroyable ville où l'on croise des mamies à cheveux courts, tatouages et piercings, des oiseaux à cheveux roses, des policières en foulard et des policiers en turban sans que cela ne créé de polémiques à longueur de médias et de réseau.
2 commentaires:
Comme elle a raison. On a pu le constater aux JO 2012. Et aussi à chaque fois que je cours en GB. Heureusement que tous les Français ne sont pas comme ça. Vivement la fête en 2024 avec de meilleurs résultats. Stéphane
Il est vrai que certains profitent des réseaux pour déverser la diarrhée qu' ils ont à la place du cerveau mais il ne faut surtout pas penser que "les Français " sont nombreux comme eux . Nous constatons ce phénomène dans de nombreux domaines , malheureusement . Michèle
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