Dès le retour du Vulcain 2023 où, malade, je n'avais pas pu suivre les autres Maratouristes, et où j'avais abandonné au 30ème km, je pensais à ce Vulcain 2024. Je n'étais pas le seul puisqu'au printemps 2023, je rencontrais Mounir qui m'annonçait "j'aimerais bien devenir Maratouriste et l'an prochain je fais le 48 km du Vulcain."
Inscrit très rapidement, il était dans les dix premiers à le faire, Mounir a tenu parole. Je me suis inscris également assez vite, j'ai passé l'info sur le blog, Ronan s'est inscrit également, et conseillé à Luis, qui voulait revenir, de faire de même car les dossards partaient vite. Pas de chance pour lui, il a trop tardé et n'a pas réussi à avoir de dossard. De toutes façons, blessé, il n'aurait pu y aller.
Surveillant la météo les jours avant la course, on a compris que l'on allait courir sous la pluie et avec une température fraiche. De la gadoue, pas de souci.
Arrivés de Savoie avec Danye, on constate qu'il fait 16° à Volvic. 1° prévus pour demain !!! Météo incroyable... On retrouve Ronan, Mounir et Nadège son amie au gymnase des dossards. Ronan s,'est bloqué le dos au travail cette semaine et a hésité à venir. Il veut tenter le coup quand même. Le soir, on croise par hasard près de notre hôtel Thierry le partenaire de Stéphane W. et Jean-Yves le Géant dans la Dream Team 28. Il fait le 77 km où il pense réaliser 10 heures / 10h30.
Il pleut fort toute la nuit et effectivement la voiture affiche 2° en allant au départ où la pluie cesse. Et l'on n'en aura pas de la course. Heureusement ! Mounir a assisté au départ du 77 km retardé de 6 heures à 6h25 pour attendre plein de coureurs bloqués par la neige !!!
Effectivement, au bout de 2 ou 3 km, on monte rapidement au-dessus de Volvic où l'on trouve de la neige. De plus en plus. Ronan est parti vite, sûrement pour tester son dos, je ne le vois plus. Les paysages sont superbes, il fait froid et le vent souffle fort. Sur la neige fraiche et déjà piétinée, on patine pas mal et on doit réduire la foulée. J'imagine que le chrono de 6h30 envisagé sera dur à atteindre. Surtout que quand ça monte, je ne peux doubler autant que d'habitude. En choisissant les chaussures pour la course, j'en ai pris des confortables car la course est longue mais je n'ai pas pensé aux crampons, trop usés sur celles-ci. Me voilà en pneus quasiment lisses ! Normal pour un débutant, ça ira mieux quand j'aurai un peu d'expérience.
Je m'en rend compte sur le premier Puy à grimper, là où il y a un mur dont on voit le sommet tout en haut au milieu des arbres. D'habitude je double, pas ce dimanche.
Je continue donc tranquillement à rythme réduit puisque les descentes, ce n'est pas mieux. Sur terrain sec, ça ne va pas très vite normalement. Alors sur neige souvent verglacée, je suis genre crispé. Deux jours après la course, j'ai mal aux bras comme jamais d'avoir tenu très fort, trop fort, bâtons et branches d'arbres. Inutile de dire que les gens me doublent...
Au 16ème km environ, je retrouve Ronan qui semble m'attendre. Il a trop mal et va stopper à Lemptégy au ravito du 22ème. On fait un bout de route ensemble et je le lâche, il souffre trop. Au ravito, passage éclair, une soupe, deux trois trucs à grignoter dans la poche et je repars. Ronan, arrivé deux minutes après moi, ne me verra même pas. La montée du Puy situé après le ravito va bien, je suis plus en hors piste dans la neige fraiche, 20 cm en sous-bois, impressionnant, que sur la trace glacée et glissante.
Sur la crête, le vent souffle, glacial, le genre d'endroits où tu n'as pas envie de t'arrêter. Faut vite redescendre dans un secteur moins hostile. Vite n'est pas possible. Car là, c'est la débandade dans le peloton. En approchant de la descente, on entend des cris. Soit il y a des loups qui attaquent, soit il y a des chutes. Pas de loup, mais deux cents mètres spécial "Holliday on Ice". Impossible de suivre le mono trace, je descend, comme d'autres, dans les buissons de chaque côté. ça glisse aussi mais on peut se tenir aux buissons solides. Et ça ne va pas vraiment vite. Et ce petit jeu commence à ne plus m'amuser. Une, deux, cinq chutes plus tard, je commence à envisager de stopper à la gare, km35. Il me reste plus de 21 km, je sais qu'il reste des descentes et je n'ai pas envie de me faire mal.
Je continue en essayant de courir le plus possible dès que ça glisse moins. Le temps passe, je vais mettre 9 heures à ce rythme. On passe le Puy avec les séries de marches, verglacées. Frustrant, je ne peux même pas me faire plaisir.
Nouvelle descente impossible mais au fil des minutes je me rends compte que je cours de plus en plus. Plus personne ne me double. Le terrain est plus gadoue que neige. La boue glisse mais moins, je sais gérer. J'arrive donc reboosté au ravito du 35ème. Là aussi passage éclair. Appel à Danye pour m'excuser de l'attente, je serai là dans deux heures. En fait je mettrai moins d'1h45. De toutes mes participations au Vulcain, c'est sûrement ma partie Gare-Arrivée la plus rapide. Je cours tout le temps sauf quand c'est raide et surtout, je double, enfin ! Le terrain est redevenu courable, un peu gras mais ça va. Sauf à un endroit où je veux couper un lacet. Pas de bol, ça a déjà été fait et c'est devenu un raidard boueux glissant. Et vlan je pars à la faute et tombe sur le côté, sur une petite souche. Aïe, dans les côtes. Le coupe-vent pas déchiré mais douleur intense. Trois jours après c'est encore très douloureux. Je repars quand même car c'est chaud et après plus de trente bornes en sous-régime, j'ai du jus, des jambes. Quel pied ! Sur les 3 derniers km, la remontée au Château de Tournoël, le faux-plat montant qui suit et la descente sur l'arrivée, je double au moins dix personnes. Je finis enfin en 8h14. Pas le temps prévu mais finisher ! Mais on a eu de la chance, il aurait pu pleuvoir toute la journée. Cela aurait été encore plus rock and roll…..
Ce n'était pas une année normale. Notre ami Thierry visait 10 h / 10h30 sur le 77 km, il arrivera en 13h05 ! Et pourtant, il se connait, a de l'expérience... Maintenant, bien récupérer et en route pour les 37 km et les 6000 marches d'escaliers à Lyon dans moins de trois semaines.
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