Pas facile ce trail de Viana au Portugal. En 2024, Mickey et Luis avaient eu des conditions printanières avec terrain sec, soleil et douceur. En 2025, pas la même chanson. Météo humide et un peu fraîche toute la semaine avant la course, on sait qu’on ne va pas galoper aisément. Luis connaît le parcours et les aptitudes dans les descentes techniques et plusieurs fois il me dira, avant la course, de faire gaffe pour ne pas tomber. Je ne m’inquiète pas, je sais que ce sera long mais je serai prudent.
La météo pourrie nous fait changer nos plans. Les filles devaient nous accompagner au départ puis aller se balader au bord de la mer. Finalement, elle reste à la maison à Ponte de Lima. Une éclaircie leur permettra toutefois de descendre à pied en ville où on les retrouvera à notre retour.
Luis estime pouvoir s’approcher des 4 heures, je prévois donc moins de 5 heures. Au final on sera tous les deux loin des prévisions...
Superbe stade pour le départ où l’on effectue quelques tours de pistes. Échauffement paradoxal puisqu’on ne trouvera à aucun endroit des 30 km un terrain aussi plat et lisse que cette belle piste.😂
Dès le départ, chacun prend son rythme et puis Luis s’échappe légèrement. Au ravito du km 5, il sort du ravito quand j’y arrive. Mais pour y arriver, que de la montée, ça me convient, pas trop raide et de longs passages magnifiques sous des tunnels de mimosas ou dans des forêts d’eucalyptus. Jamais je n’ai couru dans de telles paysages. C’est vrai que c’est plus exotique que d’habitude😉.
Les premières descentes arrivent, racines, feuilles d’eucalyptus, faut faire gaffe, ça glisse. Mais je ne m’en sors pas trop mal jusqu’au km 6 . Aïe la cheville. Petit arrêt vérification et je repars cool. Ça va aller. Ouf ! Bientôt on arrive sur une descente vraiment raide avec des rochers couverts de mousse. J’imagine Luis sautant de caillou en caillou comme un chamois. Pour ma part, je m’accroche aux arbres et je descend quand même. Pas vite mais ça va! Inévitablement, les gars et les filles que je côtoyais depuis le départ me lâchent. J’essaie de calculer mon temps final pour prévenir les filles, qu’elles ne nous attendent pas dans le froid. Je serai plus vers 5h30 de course que 5 heures.
Les km défilent, ça va bien. Dès que ça monte je reprends mon rythme, j’ai de bonnes jambes. Sur les faux-plats et les plats, je cours régulièrement. Mais les descentes plombent considérablement ma moyenne. Tant pis. Je ne me bouscule pas avec les autres coureurs, je ne vois quasiment personne.
On avance souvent dans les nuages, surtout sur les crêtes où un petit vent frais ne nous incite pas à traîner. À plusieurs reprises, j’entends le bruit d’avion au-dessus de moi dans la brume. Je comprends finalement que ce sont les éoliennes qui tournent et font ce bruit. Plus on avance et plus le sol est détrempé. Les ruisseaux sont pleins d’eau, les sentiers aussi par endroit. On a bien fait de se préparer au Raid 28😂.
Au fil des km, on rencontre les différents ravitos, surpris que je leur parle en français😉. Un mot sur le balisage, parfait, très complet. Impossible de se perdre.
On a passé la mi-course et on arrive au pied d’un joli mur. Bel effort, je reprends quatre coureurs qui peinent vraiment en montée. Il y en a même un qui fait demi-tour et renonce. Peut-être pas une bonne idée car l’arrivée est plutôt devant. Sur la barrière horaire du km 22, j’ai 45 minutes d’avance. C’est bon. Je serai finisher.
Il reste 8 km. Et voilà la dernière longue descente, les trois coureurs doublés me reprennent aisément surtout dans les rochers trempés et les patinoires boueuses et filent devant. Ils arriveront de 7 à 15 minutes devant moi. Pas de souci, je continue à mon rythme et j’arrive encore à bien courir à plat.
Je passe le dernier contrôle du km 28, plus que 4. Peu après, Luis me téléphone. Il vient d’arriver et a appris sur la ligne que les pompiers avaient fait plusieurs interventions pour des chutes. Il veut se rassurer. Ça va, j’arrive. « Fais attention, ça glisse sur la fin. » Effectivement, c’est pas cool et 40 minutes après lui j’arrive sur le stade. Ouf, ça fait du bien d’arrêter. Un bonne soupe, une petite bière, je me change et on rentre. Luis est content de sa course, moi aussi.
Au classement, je suis 116ème sur 148 inscrits et 132 partants. Il y a eu seize abandons. Les forts en calcul mental auront vu que je suis donc le dernier classé.
Le soir on se retape avec une délicieuse côte de bœuf. Mais ça ne suffit pas car les cinq jours suivants se passeront avec grosse toux et fièvre. Peut-être un truc chopé dans l'avion à l'aller.
L'objectif est maintenant de récupérer car l'Ecotrail 80 de Paris approche, 6 semaines après Viana !
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