La forte pluie m’a bousculé et empêché de me ravitailler correctement aux Contamines. Résultat, j’ai eu un gros coup de mou dans la montée du Mont Joly. La descente qui suivait sur des sentiers glissants et dangereux a cassé un peu plus ma détermination. L’idée de débuter la nuit très fatigué, sous les orages et sur des chemins glissants m’a poussé à l’abandon au km63.
Pourtant tout avait bien commencé.
La veille de la course, le retrait des dossards s’était fait dans une excellente ambiance conviviale, beaucoup de coureurs se connaissant. On dénombrait une belle majorité de finishers UTMB ou de courses majeures (Fortiche, Cro-Magnon, …) parmi les 250 inscrits. Dernière incertitude, Stéphane se demande s’il doit mettre une polaire pour le départ tôt le matin. « Ne t’inquiète pas, vu le profil, en deux minutes tu seras en nage. » Courte mais bonne nuit après la pasta-party avec Christine la femme de Jean-Yves, Danye et Mumu dans le restau de Saint-Nicolas.
Juste avant le départ, un petit café et quelques photos avec Stéphane et Jean-Yves avec qui on a décidé de faire course commune. Une minute de silence pour les trailers du Mercantour (au fait on ne connaît toujours pas l’explication de leur décès, froid ? orage ?) et c’est parti. 50 mètres de plat, on tourne à gauche et dré dan’l pentu ! Olivier 91, l’organisateur, doit avoir des gènes pyrénéens. Il ne connaît pas les lacets ou très peu.
C’est pas grave, on prend notre rythme. Premier contrôle à mi-pente et on arrive en haut. La descente sur Bionnay se fait tranquille malgré quelques glissades (il a plu la veille au soir) et chutes sans gravité devant nous. En traversant le torrent, il est 6h15, on range les lampes et on attaque la première montée sévère de 800 m+. Là, on transpire à grosses gouttes. Sans forcer, je lâche mes partenaires et je double un gars qui a vu qu’il était plus fort en descente et moi en montée. « A tout à l’heure. » Effectivement, on se suivra jusqu’à Notre dame de la Gorge.
Jean-Yves estime qu’avec son entraînement, il n’a qu’une chance sur trois de finir. Stéphane reste avec lui. Ensemble, ils reviennent sur moi au fil des photos et des bavardages avec d’autres gars. L’un d’eux m’arrête. « C’est pas toi qui n’arrête pas de faire le cross du Mont Blanc ? Je te prends en photo. » Et voilà que ça continue comme à Chamonix la semaine avant où une demi-douzaine de personnes m’ont interpellé dans les magasins de sport. Jacques était soufflé de voir ça. Décidément, ce DVD 2007 a eu du succès et ceux qui l’ont vu sont physionomistes.
Arrivé en haut de la belle bosse, dans les alpages, je marche. Mes potes arrivent et on descend ensemble cool. Le gars de tout à l’heure repasse devant. 1er ravito aux Toilles. On refait le plein, on mange un peu, quelques photos et un MMS à Carole et Eric pour mettre sur le blog en direct. La montée sur le Prarion est en deux parties. En sous-bois vers le col de la Forclaz, un peu gras puis raide dans les rhododendrons vers le sommet. Là encore plus de 750 m à grimper. Je fais montée commune avec un gars barbu que je connais. Il était serre-fil au Grand Raid 73 et comme les responsables du GR73 prennent du recul, il se chargera de l’organisation en 2010. Il me donne même la date, samedi 22 mai. Et il me raconte des anecdotes du trail savoyard et me parle de son programme, 6 jours d’Antibes et une semaine de vélo dans les cols des Dolomites en juin, la Mill Kil’ en août. Quelle santé !
A mi-pente, je redouble le gars Michel et on s’amuse de se retrouver encore. Arrivé au sommet du Prarion je refais des photos, repensant à nos précédents passages ici en rando, avec Danye sous la pluie (notre première rando en 1984) puis avec les Hénaff en 2001 sous l’orage. Là, ciel bleu et soleil. Pour rejoindre l’hôtel, je marche et me fais doubler. Stéphane et Jean-Yves me rejoignent au moment de redescendre sur le ravito de Bionnassay où est Danye. Belle descente raide en sous-bois et le gars, Michel, repasse devant. « Ma femme m’attend à Bionnassay, elle s’appelle Danye. Dis-lui que Philippe arrive. – OK. »
Je joue à l’ancien combattant en relatant mes passages sur ce sentier lors de la Montée du Nid d’Aigle. Sur un blog de coureur, j’avais lu que les planches de la passerelle sont otées en hiver. Ouf ! Ils les ont remises avant la course. On fait la queue, cela plombe notre moyenne (blague !), deux minutes, car on ne passe qu’un par un et en marchant.
Puis voilà le col Tricot (900 m depuis le ravito). Tranquillement, je double quelques coureurs dont toujours le même et arrive en haut dix minutes avant mes potes.
MMS à Carole et Eric, photos, et dès qu’ils arrivent on plonge vers le ravito de Miage 600 m plus bas. A Miage, on arrive groupés.
Quelques gouttes mais beaucoup de bénévoles sympas et souriantes. Jean-Yves part le premier pour grimper le Mont Truc (200 m). On le rejoint avant le sommet où de grosses gouttes arrivent. C’est une belle averse qui nous accompagne vers la Frasse au-dessus des Contamines. « Dis à Danye que j’arrive. » Vous devinez à qui je dis cela. Et oui, encore Michel. La pluie cesse et on retrouve Danye.
On est à 100 m du ravito, mais on n’y a pas droit. Il faut encore grimper vers la combe d’Armancette et ses 700 m+. On pointe ensemble et on y va. Peu après le début de la montée, grosse averse. On sort coupe-vent et poncho. Je mets le mien, mal puisque je ferai une heure avec la tête dans une manche et le trou de la tête dans le dos… On se satisfait de la pluie parce qu’en face, au Mont Joly les éclairs frappent plusieurs fois. Dommage pour les premiers, ils n’avaient qu’à aller moins vite.
La pluie se calme et je me retrouve dans les pas d’un grand gars, un jeune qui m’avouera faire là son premier trail. « Je voulais voir si le trail ça me plait. » Pour se faire une idée, il aurait pu choisir plus facile… Au sommet, long chemin en balcon qui amène au-dessus des Contamines. On a une belle vue sur la vallée barrée au fond vers le col du Bonhomme par de menaçants nuages noirs et de nombreux éclairs. Puis arrive la descente vers le ravito. Vivement les pâtes ! Je descends cool, Michel passe. « OK, je préviens Danye… ». Stéphane et Jean-Yves me rattrapent au bout d’un quart d’heure et partent devant sous la pluie qui recommence. Plus je descends, plus il pleut et c’est sous des seaux d’eau que je finis en courant les derniers hectomètres plats (et oui) sur le bitume qui mène au cœur des Contamines. Je retrouve Danye à l’abri sous une galerie marchande. Elle m’accompagne, dans les flaques d’eau vers la petite tente du ravito. La pluie battante crée de véritables cascades tout autour de la tente n’incitant pas à la pause. Je plains les bénévoles les pieds dans l’eau sous cet abri de fortune. Danye m’aide à faire le plein du camel, je vois que Stéphane et Jean-Yves arrivés 5 minutes avant moi sont déjà repartis. Un bout de pain, un bout de banane et je repars confiant, encore très en forme.
Je traîne un peu le long du torrent (à envoyer photos et MMS à Carole et Eric) qui m’emmène aux Meuniers où commence vraiment les 1500 m de grimpette du Mont Joly. Et c’est parti. Je double plusieurs coureurs. Je suis bien. Je passe Michel. « A bientôt dans la descente. »
Au détour d’un lacet, je reprends mes deux amis. Stéphane semble peiner. Jean-Yves avance devant régulier. Je continue tranquillement et je m’éloigne. Plus haut, on sort de la forêt. Je profite de la vue pour voir où ils sont. Loin, déjà.
Je continue plus lentement pour qu’ils puissent me reprendre dans la descente vers les pâtes. Car aux Contamines, à ma surprise, il n’y en avait pas, de pâtes. J’avais mal lu le road-book. Mais je suggérerai à Olivier 91 d’en mettre en 2010. J’arrive sur la crête terminale et là la vitesse baisse nettement, pas volontairement. Je sens mes forces diminuer. Un peu plus haut, je vois Jean-Yves et Stéphane qui, dans cet ordre, se rapproche. Maintenant, je suis très las, sans énergie. Je mange deux barres, bois beaucoup. Rien n’y fait. Michel me passe , … en montée. Pas bon signe. « Je dis à Danye que t’arrives pas tout de suite. » Je suis scotché à la pente qui se redresse vers le sommet. Ils me rejoignent très vite. Jean-Yves passe et continue, Stéphane semble m’attendre puis je vois qu’il peine de plus en plus.
Jean-Yves est déjà reparti quand on arrive en haut.
Dans les nuages et avec le vent, il fait 5° et d’épatants bénévoles et secouristes blaguent et rient dans le vent. Le moral dans les chaussettes, on se change et on entame une descente difficile. Dans les alpages, le sentier glisse beaucoup. Et si tu sors du sentier, l’herbe est encore plus dangereuse, rendue glissante par la terre qu’ont laissée les trailers qui nous précèdent. Le vainqueur racontera qu’à cet endroit, il a subi une averse de grêlons et que le chemin était blanc de … glaçons.
Dans ces conditions, craignant que la nuit devienne une vraie galère, Stéphane et moi décidons de nous arrêter au prochain ravito. Derniers MMS vers nos webmasters d'un jour.
Très longtemps après, arrivés au ravito, réconfortés par un bol de pâtes, on ne retrouvera pas l’énergie, la volonté de continuer la course. Et pourtant, il ne fallait sûrement pas grand chose. Mais avec deux gars démotivés, les baisses de moral ne s’additionnent pas, elles se multiplient. Tant pis, ce sera pour 2010 et le même travail de préparation mentale que pour l’UTMB 2007 réussi.
La suite sera une longue descente dans la nuit qui tombe vers Danye à Notre Dame de la Gorge, puis une nuit réparatrice et enfin l’accueil de Jean-Yves, l’indestructible Jean-Yves. En 2006, Stéphane m’avait dit que Jean-Yves était une bonne assurance pour finir un ultra. Il en apportait une nouvelle fois la preuve. Peut-être aurais-je dû rester tout le temps avec lui …
Philippe
Pourtant tout avait bien commencé.
La veille de la course, le retrait des dossards s’était fait dans une excellente ambiance conviviale, beaucoup de coureurs se connaissant. On dénombrait une belle majorité de finishers UTMB ou de courses majeures (Fortiche, Cro-Magnon, …) parmi les 250 inscrits. Dernière incertitude, Stéphane se demande s’il doit mettre une polaire pour le départ tôt le matin. « Ne t’inquiète pas, vu le profil, en deux minutes tu seras en nage. » Courte mais bonne nuit après la pasta-party avec Christine la femme de Jean-Yves, Danye et Mumu dans le restau de Saint-Nicolas.
Juste avant le départ, un petit café et quelques photos avec Stéphane et Jean-Yves avec qui on a décidé de faire course commune. Une minute de silence pour les trailers du Mercantour (au fait on ne connaît toujours pas l’explication de leur décès, froid ? orage ?) et c’est parti. 50 mètres de plat, on tourne à gauche et dré dan’l pentu ! Olivier 91, l’organisateur, doit avoir des gènes pyrénéens. Il ne connaît pas les lacets ou très peu.
C’est pas grave, on prend notre rythme. Premier contrôle à mi-pente et on arrive en haut. La descente sur Bionnay se fait tranquille malgré quelques glissades (il a plu la veille au soir) et chutes sans gravité devant nous. En traversant le torrent, il est 6h15, on range les lampes et on attaque la première montée sévère de 800 m+. Là, on transpire à grosses gouttes. Sans forcer, je lâche mes partenaires et je double un gars qui a vu qu’il était plus fort en descente et moi en montée. « A tout à l’heure. » Effectivement, on se suivra jusqu’à Notre dame de la Gorge.
Jean-Yves estime qu’avec son entraînement, il n’a qu’une chance sur trois de finir. Stéphane reste avec lui. Ensemble, ils reviennent sur moi au fil des photos et des bavardages avec d’autres gars. L’un d’eux m’arrête. « C’est pas toi qui n’arrête pas de faire le cross du Mont Blanc ? Je te prends en photo. » Et voilà que ça continue comme à Chamonix la semaine avant où une demi-douzaine de personnes m’ont interpellé dans les magasins de sport. Jacques était soufflé de voir ça. Décidément, ce DVD 2007 a eu du succès et ceux qui l’ont vu sont physionomistes.
Arrivé en haut de la belle bosse, dans les alpages, je marche. Mes potes arrivent et on descend ensemble cool. Le gars de tout à l’heure repasse devant. 1er ravito aux Toilles. On refait le plein, on mange un peu, quelques photos et un MMS à Carole et Eric pour mettre sur le blog en direct. La montée sur le Prarion est en deux parties. En sous-bois vers le col de la Forclaz, un peu gras puis raide dans les rhododendrons vers le sommet. Là encore plus de 750 m à grimper. Je fais montée commune avec un gars barbu que je connais. Il était serre-fil au Grand Raid 73 et comme les responsables du GR73 prennent du recul, il se chargera de l’organisation en 2010. Il me donne même la date, samedi 22 mai. Et il me raconte des anecdotes du trail savoyard et me parle de son programme, 6 jours d’Antibes et une semaine de vélo dans les cols des Dolomites en juin, la Mill Kil’ en août. Quelle santé !
A mi-pente, je redouble le gars Michel et on s’amuse de se retrouver encore. Arrivé au sommet du Prarion je refais des photos, repensant à nos précédents passages ici en rando, avec Danye sous la pluie (notre première rando en 1984) puis avec les Hénaff en 2001 sous l’orage. Là, ciel bleu et soleil. Pour rejoindre l’hôtel, je marche et me fais doubler. Stéphane et Jean-Yves me rejoignent au moment de redescendre sur le ravito de Bionnassay où est Danye. Belle descente raide en sous-bois et le gars, Michel, repasse devant. « Ma femme m’attend à Bionnassay, elle s’appelle Danye. Dis-lui que Philippe arrive. – OK. »
Il est bon ce sandwich à la tome et au jambon de Savoie pris à Bionnassay. Malheureusement, je n'aurai pas la lucidité de prendre le même aux Contamines.
On refait le plein devant l’auberge de Bionnassay où l’on dormira dans quelques jours en rando, sympa et accueillant. Quelques coureurs sont en triste état et abandonnent déjà. On repart, Danye nous accompagne un peu en portant les bâtons de Stéphane qui a une fuite au camel. On grimpe vers l’Are et la passerelle du glacier de Bionnassay.Je joue à l’ancien combattant en relatant mes passages sur ce sentier lors de la Montée du Nid d’Aigle. Sur un blog de coureur, j’avais lu que les planches de la passerelle sont otées en hiver. Ouf ! Ils les ont remises avant la course. On fait la queue, cela plombe notre moyenne (blague !), deux minutes, car on ne passe qu’un par un et en marchant.
Puis voilà le col Tricot (900 m depuis le ravito). Tranquillement, je double quelques coureurs dont toujours le même et arrive en haut dix minutes avant mes potes.
MMS à Carole et Eric, photos, et dès qu’ils arrivent on plonge vers le ravito de Miage 600 m plus bas. A Miage, on arrive groupés.
Quelques gouttes mais beaucoup de bénévoles sympas et souriantes. Jean-Yves part le premier pour grimper le Mont Truc (200 m). On le rejoint avant le sommet où de grosses gouttes arrivent. C’est une belle averse qui nous accompagne vers la Frasse au-dessus des Contamines. « Dis à Danye que j’arrive. » Vous devinez à qui je dis cela. Et oui, encore Michel. La pluie cesse et on retrouve Danye.
On est à 100 m du ravito, mais on n’y a pas droit. Il faut encore grimper vers la combe d’Armancette et ses 700 m+. On pointe ensemble et on y va. Peu après le début de la montée, grosse averse. On sort coupe-vent et poncho. Je mets le mien, mal puisque je ferai une heure avec la tête dans une manche et le trou de la tête dans le dos… On se satisfait de la pluie parce qu’en face, au Mont Joly les éclairs frappent plusieurs fois. Dommage pour les premiers, ils n’avaient qu’à aller moins vite.
La pluie se calme et je me retrouve dans les pas d’un grand gars, un jeune qui m’avouera faire là son premier trail. « Je voulais voir si le trail ça me plait. » Pour se faire une idée, il aurait pu choisir plus facile… Au sommet, long chemin en balcon qui amène au-dessus des Contamines. On a une belle vue sur la vallée barrée au fond vers le col du Bonhomme par de menaçants nuages noirs et de nombreux éclairs. Puis arrive la descente vers le ravito. Vivement les pâtes ! Je descends cool, Michel passe. « OK, je préviens Danye… ». Stéphane et Jean-Yves me rattrapent au bout d’un quart d’heure et partent devant sous la pluie qui recommence. Plus je descends, plus il pleut et c’est sous des seaux d’eau que je finis en courant les derniers hectomètres plats (et oui) sur le bitume qui mène au cœur des Contamines. Je retrouve Danye à l’abri sous une galerie marchande. Elle m’accompagne, dans les flaques d’eau vers la petite tente du ravito. La pluie battante crée de véritables cascades tout autour de la tente n’incitant pas à la pause. Je plains les bénévoles les pieds dans l’eau sous cet abri de fortune. Danye m’aide à faire le plein du camel, je vois que Stéphane et Jean-Yves arrivés 5 minutes avant moi sont déjà repartis. Un bout de pain, un bout de banane et je repars confiant, encore très en forme.
Je traîne un peu le long du torrent (à envoyer photos et MMS à Carole et Eric) qui m’emmène aux Meuniers où commence vraiment les 1500 m de grimpette du Mont Joly. Et c’est parti. Je double plusieurs coureurs. Je suis bien. Je passe Michel. « A bientôt dans la descente. »
Au détour d’un lacet, je reprends mes deux amis. Stéphane semble peiner. Jean-Yves avance devant régulier. Je continue tranquillement et je m’éloigne. Plus haut, on sort de la forêt. Je profite de la vue pour voir où ils sont. Loin, déjà.
Je continue plus lentement pour qu’ils puissent me reprendre dans la descente vers les pâtes. Car aux Contamines, à ma surprise, il n’y en avait pas, de pâtes. J’avais mal lu le road-book. Mais je suggérerai à Olivier 91 d’en mettre en 2010. J’arrive sur la crête terminale et là la vitesse baisse nettement, pas volontairement. Je sens mes forces diminuer. Un peu plus haut, je vois Jean-Yves et Stéphane qui, dans cet ordre, se rapproche. Maintenant, je suis très las, sans énergie. Je mange deux barres, bois beaucoup. Rien n’y fait. Michel me passe , … en montée. Pas bon signe. « Je dis à Danye que t’arrives pas tout de suite. » Je suis scotché à la pente qui se redresse vers le sommet. Ils me rejoignent très vite. Jean-Yves passe et continue, Stéphane semble m’attendre puis je vois qu’il peine de plus en plus.
Jean-Yves est déjà reparti quand on arrive en haut.
Dans les nuages et avec le vent, il fait 5° et d’épatants bénévoles et secouristes blaguent et rient dans le vent. Le moral dans les chaussettes, on se change et on entame une descente difficile. Dans les alpages, le sentier glisse beaucoup. Et si tu sors du sentier, l’herbe est encore plus dangereuse, rendue glissante par la terre qu’ont laissée les trailers qui nous précèdent. Le vainqueur racontera qu’à cet endroit, il a subi une averse de grêlons et que le chemin était blanc de … glaçons.
Dans ces conditions, craignant que la nuit devienne une vraie galère, Stéphane et moi décidons de nous arrêter au prochain ravito. Derniers MMS vers nos webmasters d'un jour.
Très longtemps après, arrivés au ravito, réconfortés par un bol de pâtes, on ne retrouvera pas l’énergie, la volonté de continuer la course. Et pourtant, il ne fallait sûrement pas grand chose. Mais avec deux gars démotivés, les baisses de moral ne s’additionnent pas, elles se multiplient. Tant pis, ce sera pour 2010 et le même travail de préparation mentale que pour l’UTMB 2007 réussi.
La suite sera une longue descente dans la nuit qui tombe vers Danye à Notre Dame de la Gorge, puis une nuit réparatrice et enfin l’accueil de Jean-Yves, l’indestructible Jean-Yves. En 2006, Stéphane m’avait dit que Jean-Yves était une bonne assurance pour finir un ultra. Il en apportait une nouvelle fois la preuve. Peut-être aurais-je dû rester tout le temps avec lui …
Jean-Yves vient d'arriver et il semble regarder derrière lui
tout le parcours qu'il a accompli. Bravo !
Heureusement, Stéphane et moi avons encore un bel objectif pour que cet été ne reste pas un échec, le GRP pour lui et la TDS pour moi. Encore un joli défi à relever. Pas aussi fou que la Montagn’hard mais je m’en contenterai cette année.tout le parcours qu'il a accompli. Bravo !
Philippe
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