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Maratouristes/ Dreux

vendredi 5 août 2011

6000 D à La Plagne: le compte-rendu de Stéphane

"ça plagne pour moi..." comme le dit la chanson...


En fait, ça a été dur, très dur.J'avais déjà fait la 6000D il y a 11 ans: elle faisait alors 55km et 3000m de D+; le nouveau parcours affiche maintenant 60km et 4000m de D+ ( et autant de D-); je pensais donc mettre environ 2h30 de plus qu'en 2000 , où j'avais mis moins de 7h ( j'étais jeune à l'époque).

Je vous passe la route avec les bouchons dans ce week-end de chassé croisé; je vous épargne la nuit dans le dortoir collectif; on s'est bien marré mais on a peu dormi!

Le départ est donné à 7h; normalement, je connais la route; ça monte hyper raide dès le départ ( à 670m) directement à 2100m d'altitude, d'abord dans la forêt puis par les pistes rouges et noires. Et bien, loupé! Le départ se fait par une piste forestière qui monte doucement pendant presqu'une heure; presque tous les coureurs du début de peloton courent; je décide de marcher vite en attendant les pentes plus raides; mais je perds beaucoup de temps et de places; peu importe, je suis en prépa UTMB; mais je m'inquiète un peu de mon classement.Puis , quand on attaque les pistes, je repense à mes filles qui venaient s'exercer sur la piste des Coqs il y a quelques mois; Margaux commençait le surf cet hiver et j'ai pris des photos d'elle à l'endroit où je posais mes pieds en plein été: ça fait drôle de remonter les pistes au lieu de les descendre; ça va me faire cette drôle d'impression toute la journée; au moins, je connais le dénivelé.

Arrivé à Aime 2100, on redescend sur Plagne Centre; je grignote quelques places en courant; ravito express et on remonte les pistes bleues, celles que je prends en raquettes les soirs d'hiver; je me cale dans un groupe, j'alterne course quand je peux et marche rapide; puis, il faut monter fort jusqu'à la Roche de Mio; d'habitude, je prends le télécabine et je trouve ça déjà long; j'essaie de ne pas trop gogiter car je connais la suite !!! On redescend vers le col de La Chiaupe avant d'attaquer la montée au glacier. Là, on croise les premiers qui descendent en trombe; j'entends au ravito que le 1° est passé en haut de l'Arpette: je dois avoir 3 heures de retard sur lui !

J'attaque la montée finale prudemment car on va arriver à 3100m d'altitude, dans un pierrier très glissant; je suis essoufflé et je me laisse passer par des coureurs plus rapides mais qui coincent 50 m plus haut.Je me souviens qu'en 2000, nos amis Jean-Claude et Martine Perrot de Vernouillet étaient montés pour m'encourager; là, il y a un peu de monde, mais il fait très froid; il faut encore monter un peu avant d'entreprendre une descente de folie dans les pierriers et sur les routes de 4X4; j'ai mal aux cuisses, mais c'est dans la descente que je gagne des places. Je continue mon effort sur le plat et dans les sentiers sinueux et descendants, jusqu'au pied du dernier col, l'Arpette; environ 400m de D+ à gravir; je prends mon temps; ça fait longtemps que je n'ai pas avaler quelque chose de solide et je coince dans la montée. En haut je m'arrête 10 minutes pour manger et mettre mon gore tex car je suis gelé; je perds au moins 20 places; comme le toubib me regarde du coin de l'oeil ( je suis le seul arrêté à cet endroit) je repars dans la descente: il y a 24 km à descendre !

En courant, je me rechauffe et j'enlève ma veste arrivé à Belle Plagne; puis je reprends des forces et double des concurrents qui peinent plus en descente qu'en montée; à Bellecôte, j'ai trop chaud ! J'enchaine par une très longue descente ( de 2000m d'altitude à 1300m) à fond; je reprends environ 30 personnes; mais ce n'est pas la même route que par le passé:on s'éloigne de l'arrivée tout en descendant; je commence à en avoir marre; mes cuisses me font souffrir et il reste encore 8 km et 600m de D-.

Le chemin dans les bois est plutôt joli; je suis à fond, j'enrhume des coureurs qui marchent ou qui trottinent: ils doivent se demander qui est ce fou qui passe. C'est dingue comme j'ai la patate! Heureusement, je vais me calmer sur le plat: on arrive enfin sur la piste cyclable qui nous ramène à l'arrivée: 3km de plat. Impossible de courir! Je n'ai ni la force ni l'envie; je reperds quelques places mais je finis en courant dans le village; je suis dans les délais.

Mais je n'en reviens pas de mon temps: je suis surpris d'avoir mis 10h22 car je visais 9h30 - 10h.Je me dis que j'aurais pu gagner 20' en courant au départ, puis 10' dans les montées et encore 10' sur le final; là, ma course aurait été parfaite et pourtant je n'aurais pas approché les 9 heures.

J'en déduis que dans quelques temps, je serai hors délai sur des courses de montagne, tout en faisant une course honorable ( à mon niveau). J'ai été surpris par la facilité du départ et par la longueur du retour; je pense qu'il faut bien connaitre le parcours avant de se lancer car de nombreux coureurs qui étaient avec moi au glacier sont arrivés hors délai ( ou presque) en pensant qu'ils auraient le temps; heureusement que j'ai fait 2 descentes à fond; sinon, pas de tee-shirt finisher !

Voilà, place à l'Utmb dans 3 semaines


Stéph

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