Voilà 2 ans que je participais au festival des Hospitaliers à Nant, je voulais donc réaliser les fameux Templiers à Millau, qui est le championnat de France "officieux" compte tenu de son plateau de qualité (pratiquement toute l'équipe de France de trail, les meilleurs teams, et qques très bons étrangers) et du nombre de concurrents au départ (2800 inscrits et probablement plus de 2500 au départ à 5h15).
Cette course traverse les causses et les vallées à l'est de Millau, en passant par qques curiosités géologiques et de superbes panoramas.
Le départ est assez compact entre les coureurs. Je démarre sur un rythme plus cool que d'habitude. On passe un 1er causse qui permet d'étirer le peloton. J'arrive au 1er ravito (km22) en 2h en dans les 250. Tout roule. Je progresse donc toujours sur le même rythme et arrive au 2ème ravito (km31) en 234ème place. Je ne double pas beaucoup de coureurs, signe du niveau général assez élevé des concurrents autour de moi.Va pas falloir faiblir et bien gérer la seconde partie de la course.
Aprés la mi-course, au 3ème ravito (km50) , aprés avoir assuré dans les descentes car la fatigue s'installe gentiment, je me positionne en sous les 200. Un petit coucou à la famille et à mon père qui assure mon assistance pour la première fois. J'en profite pour changer de maillot, bien trempé par la douceur du jour. Je repars assez serein.
Au bout de qques kms, je comprends que je viens de passer sur un autre carburant! J'ai plus le même jus, je manque de lucidité. Les aliments sucrés commencent également à m'écoeurer. Je trébuche une 1ère fois et chute. C'est pas bon signe. Je lève le pied donc. Cette portion du circuit est assez interminable (normal, je prends moins de plaisir). Je bois pas mal car une certaine chaleur s'et installée, mais côté appétit, c'est pas çà. Je respire beaucoup moins relaché et profondément. J'ai comme une barre qui me bloque les poumons.
J'arrive au pied de l'avant dernière difficulté redoutée par de nombreux coureurs (beaucoup de défaillances sont constatées chaque année). Je débute prudemment. A mi-pente, je me sens faible. Après qques centaines de mètres, je suis à la limite du malaise. J'avertis un concurrent que je suis en détresse car je pense vraiment m'évanouir. Je m'assois rapidement. J'ai très envie de vomir. Je suis complèment désemparé. Faut réagir et je provoque mon estomac plusieurs fois sans succès. Celà me permet toutefois d'atteindre le poste de secours en haut de cette montée. Beaucoup de traileurs m'encouragent à m'accrocher pour parvenir jusqu'au dernier ravito à moins de 1km. Je marche ou trottine péniblement jusqu'à celui-ci. Dans cette montée à moins de 10kms, j'ai vraiment cru abandonner pour ne pas mettre en danger ma santé. Bien sûr, c'est la course et bon nombre de concurrents sont déjà passés lors de ces moments délicats. Pour moi, le but est maintenant de finir car je sais que la famille m'attend à l'arrivée.
A ce dernier ravito (km65), j'avale un coca difficilement. Je préfère repartir tout de suite. Je décide de marcher. J'ai envie de manger une barre de céréale. Ah, peut-être un signe positif. Cà ne cours plus beaucoup autour de moi. Allez, faut tenter de trottiner. Je respire correctement. Encore un autre signe positif. Le moral remonte. Je reprends même qques coureurs dans une descente technique. Les jambes assurent, c'est bon çà!
On me prévient que la dernière montée est aussi terrible que la précédente. Les sensations sont redevenues assez bonnes, je continue donc à doubler. Effectivement, cette dernière est terrible, et il y a pas mal de traileurs assis. Pour moi, çà roule. Le trail, c'est quand même assez incroyable. Je prends énormément de plaisir sur la dernière descente où je rattrape pas mal de conccurents. Je finis en roue libre sur la fin pour apprécier les derniers kms.
Ca y est, c'est l'arrivée, Guillaume et même Quentin m'attendent pour franchir la ligne d'arrivée ensemble et réaliser une super photo. Mon père me montre une banderolle d'encouragement (à l'envers) mais je comprends le message (Merci à Hervé pour la conception, ça va faire des jaloux).
Je termine au final 180ème en 9h50 sur 2000 arrivants (environ 500 n'auront pas franchit la ligne). La place me satisfait amplement au vu du déroulement de la course.
Difficile de comparer les Templiers aux Hospitaliers. Les parcours sont tout aussi superbes, peut-être un peu plus sauvage vers les hospitaliers et la montée du Mont Saint Guiral dans les cévennes. Côté Templiers, la qualité des concurrents permet de connaître sa vrai valeur sur la planète trail en France. Les 1ers réalisent des temps impréssionnants. Un point commun pour ces 2 courses, la qualité de l'organisation. Si il y avait un choix à faire, ce serait tout de même les Hospitaliers, pour le côté "intimiste" avec ces 400 participants et ces kms en solitaire, la vraie aventure.
Maintenant, je pense m'inscrire à nouveau en 2014 aux Templiers. Ce sera le 20ème anniversaire! Ce sera donc aussi pour vous la bonne occasion de (re)découvrir cette épreuve, qui apparait comme la référence française. A vos calendriers!
Dernier gros objectif, la Saintélyon entre Saint-Etienne et Lyon, début décembre, 60ème anniversaire, 75kms de nuit, et 6000 participants!
A+.
David.
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