Il m'aura fallu quasiment 1 mois, non pas pour me remettre de la TDS mais pour prendre le temps de faire mon petit CR !
27 août 2014, 4h du mat, le réveil sonne mais je ne dors pas, je dirais même que je n'ai quasiment pas dormi, 2h tout au plus ... ah le stress.
Petit déjeuner avec Mickey qui est venu "squatter" une nuit dans notre chalet pour éviter un réveil encore plus matinal, on se prépare sereinement puis Sandrine nous dépose à l'arrêt des Houches Mairie pour prendre la navette de l'organisation, navette qui nous amène ensuite à Chamonix.
Nous prenons ensuite le bus direction Courmayeur, le départ de celui-ci tarde un peu et du coup, nous sommes légèrement en panique à l'arrivée sur Courmayeur pour poser les sacs qui seront rapatriés sur Chamonix et le Cormet de Roselend.
Ce qui ne m'empêchera pas de prendre quelques photos …
Départ avec Mickey
7h, c’est parti pour 119km et un peu plus de 7000m de D+
L’ambiance est festive, il y a déjà beaucoup de monde dehors pour nous encourager.
Les bâtons sont rapidement sortis pour attaquer la 1ière difficulté, la montée vers le Mont-Favre en passant par Maison Vieille / Checrouit.
Au niveau de Maison Vieille
La montée vers le col Chavanne fait mal aux cannes, j’entends une allemande dire à sa consœur «Ich bin kaput» et elle finit par abandonner en haut du col.
Col Chavanne
Le Col Chavanne nous fait basculer vers une descente que je trouve sympa au début puis interminable avant d’attaquer la remontée vers le ravito du Col du petit St-Bernard.
Col du Petit St-Bernard
Je repars du petit St-Bernard après avoir refait les niveaux, je vois les premiers dépôts de gerbe ici et là, il est 14h30 et la T° monte tout doucement.
Je suis les bons conseils prodigués par Philippe et je tâche de ne pas m’emballer dans la descente qui me fait revenir en France, plus précisément vers Bourg St-Maurice.
Arrivé à Bourg St-Maurice vers 16h45, je casse la croûte et je change de chaussettes après m’être lavé les pieds à la Cristalline :-)
Je repars 30’ plus tard après un contrôle de paquetage (la veste Goretex et le téléphone), direction la terrible montée du Fort de la Platte.
Je discute avec un gars qui m’annonce une T° de 23°C au départ de la montée, c’est vrai qu’il fait bien chaud, je m’hydrate régulièrement mais ça passe de moins en moins, j’essaye de manger un peu mais je sens que ça ne passe pas, je préfère ne pas insister et attendre un coup de mieux.
Montée du fort de la Platte
Les gars que je vois à l’agonie ici et là, avec les couvertures de survie sur le dos me donnent froid dans le dos, j’ai un gros passage à vide malgré les nombreux SMS d’encouragements que je reçois de Sandrine, des amis Maratouristes et d’autres amis encore.
J’arrive au Fort de la Platte après 2h15 de montée non-stop, ça souffle, il y a de nombreux abandons, je me demande ce que je fais là …
Je reçois un SMS de Philippe et lui répond que j’en bave grave, il me passe rapidement un coup de fil, on discute, ça me remonte le moral et je repars en mettant ma veste car je commence à avoir des frissons !
Vers 20h30, la nuit tombe, je passe en mode nuit, je dégaine la frontale, le bonnet et les gants !
Arrivé au passeur de Pra Lognan, les contrôleurs nous conseillent fortement de se libérer des bâtons car la descente qui suit est hyper technique … je confirme, c’était casse-gueule et très glissant, heureusement qu’il y avait une corde dans la première partie pour se sécuriser un peu.
J’ai les jambes qui flageolent un peu en fin de descente, il était temps que ça se termine.
Je prends mon sac d’allègement, je me change de la tête aux pieds, que c’est bon de se retrouver dans des affaires propres et sèches, un grand merci à Sophie H pour le conseil sur les chaussures ;-)
Je fais le ménage dans mon sac à dos, j’y glisse une tenue courte pour le lendemain matin afin d’exhiber mon bronzage cycliste à l’arrivée car c’est décidé, je finirai cette épreuve !!!
Après avoir redéposé le sac d’allègement, je me restaure avec une petite soupe aux vermicelles et croutons puis charcuterie, dessert et café.
Je plie bagages 25 à 30’ plus tard, je suis motivé comme une bête, bien dans la tête et dans les jambes, les kilomètres défilent à vue d’œil, plutôt à vue de frontale, je prends un plaisir fou à courir dès que je le peux, à doubler quand l’occasion se présente.
Je fais un bref arrêt à la Gîte, je discute avec un contrôleur sur ce qui nous attend avant le prochain point de contrôle du col Joly, ce dernier m’indique qu’il y a quelques parties casse-pattes au menu.
Ma batterie de frontale rend l’âme à quelques centaines de mètres du ravito, je là changerai là-bas.
Remplissage des flasques avant, petite soupe aux vermicelles et remplacement de batterie, il est 5h45 environ, j’attaque la descente vers les Contamines, le jour se lève enfin !
Arrivée sur les Contamines, c’est encore sombre ...
7h45, les Contamines ! Sandrine que je venais d’avoir au téléphone juste avant devait m’y retrouvé mais elle a été surprise de ma progression durant la nuit, près de 300 places grappillées au fil des dépassements et des abandons.
Je mange une banane, je bois un coup, je passe en tenue courte, je garde les manchettes et un petit gilet pour attaquer mon ascension vers le col du Tricot (gilet, tricot, …) ;-)
Prêt pour repartir des Contamines
J’arrive au chalet du Truc et je vois une pancarte qui me donne mal aux jambes … col du Tricot 2h.
ça monte le col du Tricot
Arrivé en haut du col, une belle petite descente suivie d’une remontée sur Bellevue m’alerte sur une petite ampoule qui s’allume sous mon pied droit.
La fin étant proche, je laisse en l’état et je descends tranquillement sur les Houches en profitant de ce moment pour regarder la vallée de Chamonix qui s’approche à grand pas …
Ca devient bon !
Je retrouve Sandrine et les enfants un peu avant Chamonix, l’émotion est grande de retrouver sa petite famille après un peu plus de 31h d’effort :-)
Gabin me suit de près …
Je marche d’un pas rapide, Nico, Fred et Mickey m’attendent 7 à 800m avant l’arrivée, ça fait chaud au cœur tout ce monde et cette foule qui gronde dans cette dernière ligne droite …
Je me remets à courir, main dans la main avec Gabin, jusqu’à passer sous l’arche d’arrivée en 31h37’32’’
Une fois la photo de finisher faite, je bois une p’tite bière et je savoure ce moment magique d’avoir fini mon premier Ultra !!!
Un grand merci à Sandrine, Inès et Gabin pour m’avoir supporté durant les mois précédents la TDS (déplacements à droite, à gauche, entrainements en soirée, etc, etc …) !
Un autre grand merci aux Maratouristes pour tous les petits conseils prodigués et nécessaires à la réussite de cette épreuve !
Merci à tout le monde pour les SMS et/ou appels d’encouragements qui font chaud au cœur quand on a un coup de moins bien …
Pascal
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