Marais' night - La chasse au ragondin de Did et JP

En général quand on se sent vaseux le dimanche matin c'est très rarement au sens propre. La Marais'night ramène à la définition première mais pour autant on n'en revient pas propre d'un sens.
Après le forfait de Florence pour cause de côtes frottantes (peut-être un signe de bienveillance du destin), une Marieteam remaniée et 100% masculine arrive à St Georges de Rex pour un 24h réduit des 2/3 pour cause d'une trop faible participation. Du coup on sera 7 équipes au départ des 8h, ça va encore jouer des coudes pour être devant.

Avant, j'étais propre...

 Dès notre arrivée l'organisateur nous remet les cartes du parcours et nous avons 2h pour peaufiner notre stratégie en dégustant nos bières et sandwichs. On définit un itinéraire, on mesure les distances, il n'y a que 59 balises on devrait avoir le temps de tout faire. En plus il n'y a pas de pénalité après les 8h donc pas de pression inutile si on dépasse un peu. 21h, c'est le départ.

1ère carte à pied 

2-26-3-1-18-A, 6 postes avalés en 45' on est bien partis! A la 10 premier accroc, on compte nos pas mais on se trompe de haie, ça doit être la carte qui n'est pas tout à fait à la bonne échelle, 10' perdues. 22 et 14 passées sans encombres, on attaque la 24 qui est notre véritable entrée dans le réseau des conches du marais poitevin. Et tout de suite ça se gâte, on rentre dans la zone par l'est et on se perd dans un réseau de parcelles boisées séparées par des conches dont toutes ne sont pas sur la carte. Nous ressortons du bois et décidons d'attaquer par le nord en descendant plein sud à partir de l'intersection de la ligne à haute tension avec le chemin (tout le monde suit ?). Pas de pot on passe à côté de la balise sans la voir et on arrive sur une grande conche que l'on va traverser deux fois inutilement avec de l'eau jusqu'au dessus du nombril. Il faut y aller prudemment, à chaque pas on sent le pied s'enfoncer dans la vase en se demandant quand il va trouver le dur et il faut le relever ensuite doucement pour ne pas y laisser la godasse. Bref on finit par trouver mais au moins 45' perdues sur cette balise.

M'enfin, elle est où la 24?

B, 21, 23, 13 ,5 ,17, 19, 16, 27, C, 4 les balises sont parfois proches mais nous avons compris la leçon et restons au maximum sur les chemins quitte à faire des détours.

Spiderman en action ?

 La 12 est mal placée, on jardine encore 20'. Il est bientôt 2h du mat et après la 8 on décide d'aller au canoë (départ sur la 2ème carte à pied) pour ne pas faire poiroter trop longtemps les bénévoles.

Canoê sur conches et sèvre niortaise

La carte comporte des balises initialement prévues pour le 24h et qui ont été supprimées. On nous annonce quand même encore une balade de plus ou moins 3h pour 10km de canoë et 12 balises. Avec les 17 balises à suivre sur la 2ème carte à pied on va largement dépasser les 8h ! Tant mieux on verra le jour se lever. On embarque et, divine surprise pour moi, c'est un modèle de canoë ou on est assis plus haut. Moi qui ne sais jamais comment me mettre je suis là comme dans un fauteuil! On va passer 3h30 magiques à glisser dans le silence de la nuit sur les conches et la sèvre niortaise troublant uniquement les activités nocturnes des ragondins, véritable plaie pour les berges du marais. Il faut fréquemment descendre du canoë pour aller chercher les balises parfois éloignées du bord et en remontant un peu brutalement après la 13 j'expédie à la baille mon pauvre JP avec téléphone et appareil photo. Heureusement plus de peur que de mal. Il est 6h quand nous attaquons la 2ème carte à pied. Ce réseau est encore plus diabolique, les conches sont larges et on ne se sent plus de les traverser à la nage. Après la 5 la 14 est à 20m de l'autre côté de la rivière, et on doit se résoudre à faire un détour d'un kilomètre pour aller la prendre, puis de la 14 à la 15 il faut redescendre en bas de la carte! Dans certains champs il y a des vaches avec leur veaux et nous ne sommes manifestement pas les bienvenus.

2ème carte à pied

Le jour s'est levé quand nous revenons sur la première carte. Il nous reste quelques balises que nous avions gardé pour le retour. Mes batteries commencent à faiblir, aussi je laisse mon JP Duracell se charger des derniers pointages 7, 6, 20, 15 et nous rentrons avant 11h et l'arrivée des premiers de la course de 3h.

 Un dimanche sur la terre

13h30 de course au lieu de 8h, on dépasse un peu mais avec la satisfaction d'avoir tout pris. Une autre équipe est dans le même cas et a terminé en 11h. Une épreuve physique et originale, un terrain de jeu unique, des moments forts qu'on n'est pas prêt d'oublier, comme cette balise 13 placée bien visible contre une immense souche, mais de l'autre côté d'un ruisseau de vase de 3m de large que je vais mettre un temps fou à traverser, m'enfonçant jusqu'à la taille. Merci au Bourdet team de nous permettre de vivre de telles aventures!

Did