Ultra-montée du Salève: le compte-rendu de Ronan

Petit « résumé » de « ma course… »

Cela faisait 1 semaine que j’avais vu ce qui m’attendait… Mais de loin, je n’avais même pas été voir le chemin ! Cela allait être une grande première pour moi. Je savais que je ne devais pas partir vite, et avec votre expérience, je me suis dit qu’il fallait que je me cale sur vous.

Etonnement pour ma part, je suis donc parti dans l’arrière du peloton (j’ai la fâcheuse habitude sinon de « faire le départ » avec les premiers…) et partait donc prudemment ; ca y est, on est parti, le plat se passe bien, et là, le premier virage pour commencer la montée. Ca bouchonne, on rigole avec ceux autour de nous, je vous vois a quelques dizaines d’unités derrière (c’est bon, j’ai un petit matelas 😉) et ca monte, doucement, tranquillement, sur cette première montée : il y a 1 ou 2 coureurs qui me double, il y a 2 ou 3 coureurs que je double, mais les positions sont bonnes. J’arrive là haut. Première montée dans les bouchons en 48’50, je me dit que c’est bien et que la prochaine sera peut-être légèrement mieux vu que ca va… Je me faufile dans le hall d’entrée du téléphérique, c’est blindé ! Mais tout le monde est a gauche pour le ravitaillement. Je passe donc à droite car j’ai de quoi me ravitailler sur moi, aller, prochaine benne pour moi. Pascal arrive et on descend ensemble. 

Parmi ces trois coureurs, deux sont Maratouristes et l'autre est champion du Monde de Kv... 

16’21 de descente après, c’est reparti. Pascal repart tranquillement aussi, et il me prend 1 mètre, 2 mètres, 3 mètres dès les premiers lacets… Je sais que irrémédiablement je ne pourrais pas le suivre ; donc je ne m’en fait pas une fixation ! Le 1^er tiers est difficile, les cuisses sont lourdes, j’essaye de « forcer » un peu sur quelques appuis et là, gastriquement, c’est compliqué… Je suis à la TOUR (au 2/3) Allez, un dernier effort dans la partie la plus pentue (je trouve), et j’arrive là haut, devant Philippe encore qui est juste derrière (je te voyais depuis un petit moment, et je voulais arriver avant lui la haut…) On descend dans la même benne, on échange rapidement, c’est compliqué pour moi.

Deuxième montée en 52’43, descente en 7’34 ! Presque rien perdu sur la descente. Je m’auto alimente encore une fois, à part un verre de Coca. J’ai l’impression que ca va. A nouveau le plat pour cette troisième montée, à nouveau des difficultés sur le 1^er tiers, jusqu’aux crampes… C’est dur, de plus en plus dur. Là encore, tu prends 1 mètre, 2 mètres, 3 mètres… Vous avez un autre niveau… C’est dur mentalement, mais je m’accroche. Je sais qu’une fois le 1^er tiers passé (le poste de secours) ca va mieux… Et je m’accroche… C’est dur… 3^ème montée en 1H03… Je m’accroche, ca redescend… en 13’20 (raté une benne) et je pars pour la 4^ème montée…

C’est de plus en plus dur, les crampes (mollets + cuisses) sont persistantes dans le 1^er tiers, je m’arrête sur un premier banc dans les marche, 1 minute, peut-être moins… C’est dur de repartir… Mais je grimpe… Je m’arrête… C’est dur, les muscles de la cuisse bougent tout seul alors que je suis assis… Mais je m’accroche, je me dis que c’est la dernière… Et je monte… 4^ème montée en 1H12 ! Je me dis que c’est fini, il reste 1H20 je crois… J’appelle ma femme, elle est en bas avec les enfants, j’arrive… Descente en 16’32, j’ai encore raté une benne mais j’en profite pour un massage des cuisses…

J’arrive en bas, ma femme est là avec les enfants (et toi ?!?) ; il reste 1H10 ; un échange rapide avec ma femme et je lui dis que j’en peux plus… Elle me dit, « allez, vas-y, tu as encore le temps… » OK, CHALLENGE, j’ai 1H10 pour monter alors que j’ai mis 1H12 juste avant…

Je repars, et là, j’économise mes muscles : petits pas, bien pousser sur les bâtons, j’évite les grandes marches… Je ne m’arrête pas ! C’est psychologique !!! Je m’accroche à me dire que je dois terminer… Et je gère ma montée avec ma montre…

Dernière montée en 1H01 ! Mieux que la 3^ème et 4^ème montée !!! Je me suis pas arrêté, je me suis pas garé pour laisser passer du monde… Et j’ai mieux gérer cette montée (l’habitude…)

Bref, c’était dur, j’ai dû faire autant de dénivelé en 6H que je n’en ai fait en 2018… 3402 mètres de D+. WHAOUH !?! J’ai jamais fait ca de ma vie…

Belle expérience, il me faudrait un peu d’entraînement je pense, mais première belle expérience.

Je pense avoir serré les dents quand il le fallait, et persisté dans l’effort…

Résumé (court) de ces montées :

1^ère montée 48’50   // 1^ère descente 16’21

2^ème montée 52’43  // 2^ème descente 7’34

3^ème montée 1H03  // 3^ème descente 13’20

4^ème montée 1H12  // 4^ème descente 16’32

5^ème montée 1H01  …

Maintenant, je dois trouver d’autres défis en attendant le MUR… J’ai le défi des 12 lacs avec Anais les 4 et 5 mai (pour nos 7 ans de mariage…   😉 ) mais… Je vais réfléchir mais encore un grand merci de m’avoir permis de découvrir cette course atypique !

Sportivement

Ronan