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Maratouristes/ Dreux

jeudi 24 mai 2012

Grand Raid Dentelles-Ventoux: compte-rendu et photos de Didier


GRAND RAID DENTELLES VENTOUX

Nuit noire. Le faisceau de la frontale éclaire le monotrace. Image déjà vue, sensation connue, la nuit tous les monotraces se ressemblent. Dans 3h au plus tard, je serai douché, allongé, endormi. Plus j'y pense et plus je le déteste ce monotrace interminable. Henri en serre file indien, nous marchons silencieux. Dans ma tête je me repasse le parcours depuis le dernier PC, 12km ils ont dit avant le prochain ravito, je n'ai besoin de rien mais je suis impatient d’y arriver, c'est le dernier avant l'arrivée. C’est toujours comme ça sur les ultras, à la fin on avance étape par étape. On se remotive par tranche, les accus ne tenant plus la charge. 12km, on ne devrait pas tarder, il y a eu ce chemin puis cette longue portion de route descendante ou on a couru, puis une route forestière, l’arrivée au col de la chaîne ou nos pom-pom girls nous attendaient, puis ce fameux monotrace qui s’étire à l’infini. Ça y est ! On rejoint un grand chemin qui descend, c’est sûr le ravito est là juste en bas… Un peu plus loin croisement, j’en crois pas ma frontale, le parcours remonte à droite dans la montagne. Je serre les poings sur les bâtons, ravale en silence ma déception, t’en as voulu, t’en as. Henri, j’en suis sûr, n’en pense pas moins.

Bientôt 20 h de course, elle n'est pas terminée que nombre d'images ont déjà rejoint le rayon des souvenirs. La pluie sur la ligne de départ, dernière averse de la journée Ouf! La solitude du coureur de grand fond dès les premiers km, allez-y les gars on se reverra, moi je fais dans la dentelle (comprend qui peut)

Un aller-retour inutile dans les vignes, doute sur le balisage qui me rapproche des serre-files. Les retrouvailles avec Henri peu avant le 30e km. L’ascension du géant de Provence qui passe comme une lettre à la poste (Mais oui Philippe j’ai aimé!) L'arrivée en haut du Ventoux ouvert à tous vents avec nos supporters agitant leur bras au pied du phare.

Le sommet assailli de cyclistes frigorifiés, indifférents au passage des fantassins numérotés, tous ayant sué sang et eau pour arriver là et pouvoir dire je l'ai fait mais aussitôt balayés d'un souffle puissant comme des parasites indésirables. La descente, interminable elle aussi, avec ses lacets de pierraille puis de forêt. La traversée des gorges de Toulourenc, paradis des grimpeurs accrochés au rocher comme des tiques, y en a vraiment pour tous les goûts. Les re-retrouvailles au 80e  km avec Henri, frustré de s’être arrêté trop brutalement.
Le retour de la nuit, pas moyen de voir les dentelles de Montmirail, pas encore levées ce matin et déjà couchées ce soir! L’arrivée dans Gigondas en liesse à 1h du mat (je rigole).

Je finis en 20h27 avec une grosse ampoule sous le pied, un talon grognon qui a attendu le lendemain pour me dire sa façon de penser, mais une grosse satisfaction générale sur ma course, départ prudent et serein, bonnes sensations en côte (je me suis trouvé étonnement frais en haut du Ventoux, merci le toboggan) et une place de 59è sur 120 inscrits et 77 arrivants. Bref, une bonne répétition avant les Pyrénées ou il faudra planifier un entretien préventif des pieds pendant la course pour pouvoir rajouter 140km sans être obligé de finir sur les mains…  








Did

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pour tes pieds, faut mettre des chaussures...parce que je ne porterai pas!
belle perf, félicitations.
steph