Mon histoire d'amour ( et de désamour) avec l'Origole date de 2007 où j'avais couru avec Jean-Pierre: grâce à lui, j'étais venu à bout de cette course infernale, avec 60% d'abandons environ; en 2009, j'entraînais dans l'aventure une Mumu prête à en découdre: résultat, une place de 2° féminine en 11h59 pour 71 km; en 2010, c'est seul que j'affrontais la course, allongée de quelques kilomètres, passant ainsi à 75km; même chrono qu'avec Mumu mais en gérant ma course de manière différente.
Cette année, c'est avec mes compères Thierry et Jean-Yves, accompagnés de Sophie Dubois qu'on prenait le départ. Malheureusement, avec tout le monde présent dans la salle, je n'ai pas pu voir Nico (engagé sur le court) et Sophie H. (revancharde, si j'ai bien compris) engagée aussi sur le long.
J'ai donc décidé d'appliquer ma méthode de 2010: partir vite en courant le plus possible dans la 1° boucle; puis alterner marche/course dans la 2° boucle; puis gérer la 3° boucle en marchant beaucoup, surtout dans les Vaux de Cernay ( avec environ 900m de D+ en 15 km).
Départ rapide donc, avec les 10 premiers km "faciles"; puis, succession de belles bosses, genre "le temple d'amour", pendant 7 à 8 fois; je transpire "comme une bête" malgré le froid; mais j'ai de bonnes sensations; à nouveau un peu de portion plate, mais bien boueuse, avant de retrouver une série de toboggans; là, j'ai un peu plus de mal, mais je garde l'allure pour éviter de me retrouver dans des bouchons et perdre du temps; la fin de la 1° boucle est très très glissante et je me sens moins à l'aise.
Arrivé dans la salle, je me change en entier, du haut en bas, y compris les chaussures, je me ravitaille; Thierry, JY et Sophie D. arrivent et parlent d'abandon; je repartirai donc seul. A ce moment, Nico, tout frais, me dit que Sophie H. vient juste de repartir; quelle surprise! Moi qui croyais avoir foncé! Elle a une sacrée patate!
Je repars donc avec un petit groupe; mais ils vont trop vite pour moi; j'ai très mal à un genou; le Doliprane ne fait pas encore son effet; je me fais un peu doubler; je dois m'accrocher car je marche beaucoup et je n'ai qu'une demi-heure d'avance sur la barrière horaire. C'est vraiment très long et très dur; il y a beaucoup plus de boue que les autres fois, à cause de la pluie et de la neige de la semaine. Il y a un paquet de rigoles à sauter; on mouille les pieds à chaque fois; bon, en même temps, ça s'appelle l'Origole!
J'arrive enfin dans la salle avec seulement 6' d'avance sur la BH; je me dépêche de me changer en entier, je ravitaille à toute vitesse; mes 3 compères arrivent encore au moment où je repars; ouf, ils sont encore en course; mais ils décident de jeter l'éponge pour de bon; ils n'ont pas de plaisir et sont un peu "cramés". Je repars à 7h10 environ car les organisateurs nous ont accordé 15' de plus à cause des 2km supplémentaires de la 1° boucle.
Je pars avec Bart, un ami rencontré sur le Net et que j'avais déjà vu à l'Ecotrail; on va faire chemin ensemble pendant 12 km. Je passe devant, je donne le rythme et je cours dès que le terrain le permet; on arrive à Auffargis, juste après avoir croisé le 1° de la course: il n'a "que" 22km d'avance sur nous!!! A Auffargis, on attaque par la 1° côte de la course de Rémy Mercier, le trail d'Auffargis: là, les affaires sérieuses commencent: c'est une série de montées et de descentes à l'infini; ce n'est pas difficile car le terrain est sec, au milieu de fougères; mais que c'est long! A un moment, juste au-dessus de l'Abbaye des Vaux, Bart passe devant; je lui dis de ne pas m'attendre pour ne pas louper la dernière BH; j'ai un coup de mou.
Je me dépêche lentement! J'arrive 6' après la BH mais on me laisse repartir grâce aux 15' supplémentaires accordées.
A partir de ce moment, je sais que je vais rentrer dans les délais; je suis un petit groupe et ensemble, chacun notre tour , on prend des relais pour accélérer la marche et faire de petites courses. Avec le jour et le soleil, c'est très agréable; à 5km de l'arrivée, on nous dit qu'on a 1heure. C'est alors chacun pour soi et le groupe explose; dans Auffargis, à 2.5 km, j'ai encore 45' pour finir. Je force la marche et j'arrive complètement vidé. Sophie D. m'aide à l'arrivée; au même moment Sophie H. est appelée sur le podium; je crie car je suis vraiment heureux pour elle; elle ne semble pas avoir souffert, elle est toute fraîche!!! Si j'avais eu un peu de courage, je l'aurai rattrapée car elle arrive juste devant mon ami Bart; il m'a même dit que Sophie s'était trompée à un endroit , qu'il l'avait rappelée et qu'elle était repartie sans qu'il puisse la suivre!
Pour moi, arrivée classique: j'ai envie de vomir, de dormir, je ne peux rien avaler...
Merci à Thierry pour le trajet en voiture; j'aurai tellement voulu courir avec lui et Jean-Yves...
Merci à Théo, Mumu, Philippe, JP et les autres pour les messages d'encouragement: même si je ne réponds pas, ça me fait du bien de savoir qu'on pense à moi.
Merci à Nico, Bart, et aux super bénévoles de Jacques Polenni; RDV à l'ultra Raid 28, Jacques! Bart, on se revoit à l'Ecotrail pour ma revanche!
Aujourd'hui, je vais super bien, juste un peu mal à 2 orteils. Mais c'est ma dernière Origole sur cette distance!
Bravo à Sophie et à la super place de Nico.
Steph
ps: Nico et Sophie D. ont des photos des survivants
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire