Mon GR 73
Après 3 Opinel consécutifs (2007, 2009 et 2010 car en 2008 j'étais blessé et pas au départ), je n'avais pas fini le Grand Raid 73 en 2011 et 2012. En 2013, la neige avait amputé le parcours du Colombier et de 15 km. J'avais donc une certaine pression avant cette édition. Surtout après la mission confiée par Henri de sauver la génération 58.
J'étais confiant, les belles sorties aux Cabornis et au Salève, avait montré que j'avais des jambes. Heureusement, j'avais aussi la tête car pendant un moment samedi dernier, elle a largement pris le relais des jambes pour me faire avancer.
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au départ avec Mickey |
Comme d'hab' sur cette course, départ vendredi soir de Dreux, arrivée tardive dans la nuit pour 3 petites heures de sommeil. Mes parents fatigués et ma maison prêtée à Françoise, je n'ai pas pu accueillir Mickey qui passa par Lyon et s'est débrouillé pour le logement avec son épouse et sa fille. On se retrouve tout de même au départ. La météo s'annonce bonne, un souci en moins.
On galope cool ensemble pendant un quart d'heure. Puis Mickey part tranquille, au train. Logique !
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vue sur la Combe de Savoir depuis la Roche du Guet |
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du sommet de la Roche du Guet, le Pic de la Sauge et au fond un peu penché le Colombier... |
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pas le temps de s'arrêter à la table d'orientation. Mais de toutes façons, je connais le coin |
La première bosse passe bien, et, surprise, je ne double pas, sauf des gars partis trop vite. Je suis raisonnable, le but est de garder des forces pour le Colombier et il y a plus de 40 bornes avant. Comme d'hab', plein de gens sont en train de tomber la veste dans la montée, comme s'ils n'avaient pas vu le profil.. Bizarre. Au sommet, 184ème, le soleil se lève, au loin la Galopaz, le Colombier.... Je suis pressé d'y être, de repasser enfin ce sommet pas franchi depuis 2010.
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passage à la nouvelle croix de Tornery |
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de cette croix, vue sur le bassin chambérien |
Descente tranquille sur le trou de Chignin, crête de Montgelas avec la nouvelle croix de Tornery que l'on voit de Chignin en-dessous plongée sur Monthoux et arrivée plus vite que prévue sur La Thuile. Je suis 195ème environ. Je recharge camel et bonhomme et c'est parti. L'an dernier, je me souviens des doigts gelés. Là, ça va.
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photo du lac de la Thuile dans le soleil |
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vue sur la Thuile |
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ravito des Aillons |
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encore ce superbe lac de montagne |
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encore le lac magnifique sous le soleil
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Voici la Rongère et les premières rampes du pic de la Sauge.
Je connais la montée. J'y retrouve, Michel, un gars croisé sur plein de courses en Savoie. Un V3 qui monte tranquillement et descend pas mal. Il sera 1er V3 deux heures et demie (!!!) avant moi à l'arrivée ! On arrive ensemble, 183ème, en-haut du Pic de la Sauge, direction la Galopaz.
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vue sur le mac de la Thuile mais du sommet ou presque du pic de la Sauge
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de la Sauge, vue sur Chambéry
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le sommet de la Sauge approche, ça se redresse
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vue sur les Bauges depuis la Sauge |
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en-haut de la Sauge, Michel arrive derrière |
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En approchant, surprise, on s'aperçoit qu'on descend un peu pour mieux attaquer la face Sud, la plus raide, celle où je me souviens avoir coincé sous l'orage en 2007 quand on faisait le tour dans l'autre sens. J'avais téléphoné à Denis qui était vers les Côtes Gueulets. Dans la descente vers la Galopaz, Michel, très facile, me largue.
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on s'approche de la Galop' et on commence à apercevoir les coureurs qui y grimpent dré dan'l pentu |
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là on voit mieux les coureurs sur l'arête de la Galop'
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tiens, des gentianes
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à la queue leu leu, à la queue leu leu
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les bénévoles farceurs au sommet de la Galop'
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c'est bien, il y en a d'autres derrière !
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je repars de la Galop', coup d'oeil sur la crête du Mont Pelat où je serai dans quelques heures
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la Galop', c'était là-haut ! |
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tiens une autre gentiane, celle de Koch
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de la descente de la Galop', vue sur le Colombier, penché au second plan, encore loin... |
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Finalement, ce final de la Galop´ passe bien. En-haut, photos, photos, comme plein de fois avant. La descente qui suit est longue, trop pour moi. Je me fais doubler et je pointe 195ème au ravito en eau des Côtes Gueulets. J'y retrouve Danye.
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au ravito des Côtes Gueulets |
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un petit peu d'eau car les Aillons, ce n'est pas loin |
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et hop je repars |
Jusqu'aux Aillons, km 39, je vais bien. Sans forcer, uniquement en courant, je passe quelques gars qui ont besoin de marcher et je suis 186ème au ravito.
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arrivée aux Aillons |
Là, devant mon fan-club, Danye, Daniel et Françoise, je me tape trois délicieux bouillons. Trop bons car je ne mange presque rien d'autres. Mais le ventre plein, je repars, confiant. Connaissant la longueur, les descentes, les remontées, les parties raides et les clairières de la montée du col de Cochette, je garde un rythme régulier. Une bonne heure passe et je me sens fatigué, de plus en plus. Plus de jambes !
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je sors des arbres sous le col de Cochette, le Colombier est encore haut, encore loin... |
Je m'arrête une fois, dix fois. Rien n'y fait, ça ne grimpe pas vite du tout. Je me fais passer. En partant des Aillons, je tablais sur 2 heures pour aller en-haut du Colombier. En deux heures, je ne suis même pas au col en-dessous ! Je m'allonge. je ne vais quand même pas m'arrêter là. Sinon, comme dit Henri, ces courses ce n'est plus pour moi. Mais j'ai des jambes, je crois être en forme et je n'ai pas fait tout cet entraînement et fait faire tous ces km à Danye pour ne pas finir. Merde alors !
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une petite sieste me fera-t-elle du bien ? pas du tout... |
Je me traîne jusqu'au col de Cochette. Je ne m'arrête pas aux contrôleurs de peur qu'ils me stoppent. Et mètre après mètre, pas brillant du tout, je monte le Colombier. Je m'assois souvent. Des coureurs (euses) me passent, m'encouragent. Trois heures et demie après les Aillons, j'y arrive enfin.
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un peu de lucidité dans la montée du Colombier pour apercevoir le lac d'Annecy au loin |
Je vais jusqu´au contrôleur dix mètres avant le sommet. Il me pointe, 225ème, une photo et je plonge dans la descente. Pas la force d'aller à la croix sur le vrai sommet faire des photos du Mont Blanc !
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au sommet, ou presque du Colombier, le bénévole me photographie |
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descente vertigineuse du Colombier |
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il ne faut pas tomber du côté du névé... |
Dans la descente un peu dangereuse, je prends tout mon temps. Pas mal aux jambes mais pas de force. Je repasse Clochette et file (pas vite du tout) vers les chalets de Fulie. Cinquante mères après le col, je m'assois car je sens que j'ai un peu faim. Et là, je mange une puis deux puis trois barres. J'avais peut-être faim !!!
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avec Francis M., l'ancien Drouais |
Dans la descente Alain de Vendôme et Francis, ancien patron du Leclerc de Dreux, le monde est petit, me reprennent. On fera plus de quinze bornes ensemble.
On se met à courir régulièrement. Je peux le faire, ça va mieux. Dans la montée assez longue sur la piste de ski du Mont Pelat (km59), je peine encore, c'est pas encore le top. Ils me lâchent, je les reprends au ravito. Au ravito, 223ème, je mange bien, beaucoup, pendant qu'Alain vomit. Le vent un peu frisquet nous fait partir vite.
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Alain n'est pas au mieux au Mont Pelat
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ravito du Mont Pelat, accueillant comme partou |
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sympas les bénévoles de Monlambert |
Et là, dans cette descente de quasi 16 bornes jusqu'à l'arrivée, je vais courir presque tout le temps. Sauf dans les remontées. On arrive vite au col du Lindar puis à Marocaz.
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Alain a de plus en plus de mal à courir, ici vers Marocaz |
Là, petit contre-temps, on rate une rubalise et on fait deux cents mètres de trop. Appel à Gilbert qui nous remet sur le bon chemin. On repart et là, je n'arrête pas de courir. Je lâche mes compagnons de route (ils finiront un quart d'heure après moi) et je termine pour la première fois un Grand Raid 73 à la lampe frontale.
Ouf !
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soleil couchant sur les Belledonne |
Place à la récup puis à la préparation de l'X-Alpine de Verbier du 12 juillet, 111 km et 8600 m+, un autre défi d'importance, l'objectif de l'année.
Entre temps, le championnat du Monde de la rue de Sainte-Gemme se jouera sur le cross du Mont Blanc. Henri R. aimerait bien être devant moi. Il peut rêver !
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