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Maratouristes/ Dreux

vendredi 19 juin 2015

Grand Raid 73, le compte-rendu de Philippe

Le Grand Raid 73, un grand moment de ma saison de trails, le deuxième gros objectif après les 6 montées au Salève et avant l'Ice Trail Tarentaise. Mais surtout une course très difficile.
J’ai déjà pris sept fois le départ et n’ai été finisher qu’à 5 reprises. Ce n’est pas du 100%. C’est la seule course de l’année où je me dis que ce n’est pas fait d’avance. 73 km, j’en ai fait d’autres. 5000 M+ aussi. Mais là, la différence, c’est que les montées sont raides, le Pic de la Sauge que l'on grimpe depuis quatre ans, la Galopaz, le Colombier, autant de murs qui usent.
Comme d'hab', arrivée tardive à Saint-Pierre. Pascal, arrivé dans l'après-midi, sort nous accueillir sur le balcon.
prêts pour la journée dehors
Me voilà donc pour ma huitième participation en compagnie de Pascal pour qui c’est une première. Je le préviens d’entrée, « ici c’est pas les Cabornis, pas question de s’attendre, on n’est pas assez fort pour cela. Il vaut mieux suivre son rythme. » Pascal dit qu’il va être prudent et ne pas s’emballer et suivre mon rythme « expérimenté » jusqu’au Colombier. L’avenir dira qu’il n’aura pas eu besoin de rester avec moi jusqu’au Colombier. Et heureusement pour lui… 
ça va partir
Photo promo Ut4M, salut à Gilbert, photo du départ, retrouvailles avec Anne-France Julia (les « anciens » la connaissent, championne de l’Eure de cross, elle gagnait nos Runs et maratours en mixte avec Jean Boudard) et c’est parti. Pas de pluie annoncée (très bonne nouvelle) mais quelques parties bien boueuses.
Changement de parcours dès le début avec montée non pas par les Caloudes mais le col du Mont. Cela fait une plus longue crête en-haut et moins dans les vignes au début en-bas. Pas grave.
1ère bosse faite avec cette Roche du Guet
tout au fond, au deuxième plan, un peu penché le Colombier, on y sera dans quelques heures
Arrive le sommet de la Roche du Guet puis peu après le Roc et la croix de Tornery.





croix de Tornery
 On est ensemble avec Pascal, on a pris un rythme régulier, doublé tranquillement les moins rapides. Dans la courte et technique descente sur le trou de Chignin, Pascal s’échappe. Il ralentit et sans forcer je le reprends sur la crête de Montgelas. Nous voilà ensemble au ravito de La Thuile.

Pascal l'accro envoie mail et article facebook

on sort du ravito de La Thuile
On fait le plein, on respire et c’est parti. Une demi-heure plus tard, on est à la Rongère au pied du Pic de la Sauge, première grosse difficulté. 

Pascal à La Rongère

c'est parti pour le Pic de la Sauge
Pascal est 50 m devant car il a mieux descendu le petit mur qui mène sur la Rongère. La montée, c'est tout de suite en sortant du hameau. La pente se redresse, cela devient dur mais je vais bien. 
Peu après la Rongère, Pascal mène l'avancée
Pic de la Sauge, ça c'est fait !

Je rejoins Pascal à mi-pente. On finit ensemble. Photo et c'est reparti, en descente, vers le col de la Galopaz. Inévitablement, Pascal s'échappe. Après ces quelques heures côte à côte on ne se reverra qu’au ravito des Aillons … et à l’arrivée.
De la Galopaz, on voit la route du col des Prés et les voitures des accompagnateurs garés près des Côtes Gueulets

La Galopaz, sommet mythique des Bauges
Pascal me prend 50 à 100 m dans le descente au col de la Galopaz, écart qu’il gardera jusqu’en-haut de la Galopaz. Là haut, il commence à faire frais, le vent souffle, les nuages sont arrivés. Quelques photos. Pascal ne s’arrête pas et file vers la descente des Côtes Gueulets. Je sais que je ne le reverrai plus. Pas grave, je me concentre sur mon avancée. Plusieurs gars et filles me doublent. J’en double deux ! Me voilà aux Côtes Gueulets. J'espérais y trouver Danye et Henri-Noël. Mais entre l'achat de fromages et le petit déj au soleil, ils ont été surbookés.

ravito des Côtes Gueulets

Je continue au même rythme vers les Aillons, J'alterne marche rapide dès que ça monte et je trottine sur le plat et en descente. Comme c'est surtout en descente, j'avance pas mal. Sur le sentier vers les Aillons, je retrouve enfin Danye et Henri-Noël.
les accompagnateurs se concertent pour savoir qui va laisser son téléphone à Philippe en panne de portable
Et voilà le ravito, Pascal est là depuis 5 à 10 minutes. Je me restaure, je fais le plein car le prochain ravito est loin, au Mont Pelat. Pascal repart, je le suis à dix minutes. 

Pascal repart des Aillons

Je repars des Aillons, en route pour la très très longue montée du Colombier. Nos accompagnateurs vont passer l'arche d'arrivée des Aillons.
Je suis un peu tendu car je ne sais pas par où ils vont nous faire passer pour aller à Cochette, ça change tous les ans. M.... ils ont choisi le pire cette année. On monte 300 m+, ça va bien. Mais on redescend 250 m- vers la route. Moins bien. Je reprend la longue montée suivante. Je ne peux suivre les gars et filles autour de moi. Mais je m'arrête moins qu'en 2014. On sort de la forêt, il fait froid dans les alpages, le vent souffle, ça caille. Lentement, j'arrive au col de Cochette. J'observe au-dessus, pas de Pascal, il doit être loin. Des gars sont pas bien au col, ils attendent le 4x4 pour redescendre. Pas question de m'arrêter. 


col de Cochette, des coureurs appellent leur famille. J'arrête.
Pas moi.
J'attaque le Colombier. Pas une attaque genre attaque-éclair. Plutôt une attaque d'usure, car le gars PP est bien usé à ce moment. Je m'arrête souvent. Des gars le doublent, "ça va ?". Je dois avoir une sale tête. "Oui, je prends mon temps". Et je cogite. "Qu'est-ce que je fais là ? Je m'arrête ou pas ? Fait froid, je serais mieux au chaud..." Pas brillant le gars. Mais je veux mon Opinel alors je me dis "si tu t'arrêtes, Didier va gagner le classement du dénivelé, ce n'est pas la peine de faire les autres courses de l'année, la saison est finie. En plus, pour une fois qu'Henri-Noël vient me voir courir, il va être déçu. Et Danye ne va plus vouloir que je prenne tant de temps à m'entraîner, "c'est pas la peine, tu finis pas tes courses...., et l'idée de Didier qui va être meilleur grimpeur revient en boucle. Et Henri qui comptait sur moi l'an dernier pour montrer que les gars de 58 peuvent encore faire ces courses....
sommet du Colombier, vent violent, 2° petite photo et je file "doucement" dans la descente
Bref, je ne m'arrête pas (quand on veut s'arrêter on trouve toujours une bonne raison et quand on veut finir, on sait trouver les motivations...) et j'arrive finalement en-haut. 58' entre le col et le haut, mon pire score. Pascal mettra une heure pour le tour complet !!!!
La descente n'est pas brillante. Plus par la pente raide, les rochers glissants que les jambes. Je reviens à Cochette et a peine passé le col, je vois un gars vautré dans l'herbe qui joue avec son téléphone. "viens on continue ensemble. -- pas la peine, on n'aura pas la barrière du Mont Pelat. !!! " m..., il me fout la trouille, un rapide calcul et c'est vrai qu'il va falloir se dépêcher pour passer... Je n'ai pas passer le Colombier pour buter sur le Mont Pelat... 1h50 pour faire presque 9 bornes et la montée du Mont Pelat... Alors là, bizarrement, je retrouve un certain allant, je retrottine en descente et je marche bien plus fort en montée. J'avale assez vite la série de bosse avant le Mont Pelat et je passe le contrôle 23 minutes avant la barrière.

ravito du Mont Pelat, 23 minutes avant la barrière horaire. OUF !
c'est par là l'arrivée avec le col de Marocaz au fond (vue du Mt Pelat)

loin derrière le Mont Pelat, le Colombier dans les nuages avec son sommet un peu "penché"

pas chaud au Mont Pelat, faut pas traîner...
 On m'annonce 11 dossards en course derrière moi. J'apprendrai plus tard que 4 rateront la barrière dont un de très peu... Super ravito, des bénévoles disponibles, aimables, serviables. Bravo Gilbert, tu as une sacrée équipe.
Je continue sur un bon rythme, comme en 2014. Étrange ce bloquage du Colombier. 
J'appelle Danye qui m'attend avec Henri-Noël au col de Marocaz. Ils y ont vu Pascal une heure avant moi. Ils sont avec des signaleurs ayant bu pour oublier l'heure tardive, le froid, le vent... Quelle ambiance !
Puis je file vers Montlambert, ça va bien même dans la remontée pas facile à mi-parcours. Nouveau ravito en musique avec des bénévoles déguisés. 
nos accompagnateurs, Danye et Henri-Noël en compagnie des bénévoles à Montlambert
Une coureuse demande si j'ai une lampe de change. Non. Elle part quand même dans le presque noir. Vers Cruet, je double cinq coureurs et je reprends la dame, une coureuse Céleste de Belgique. Comme j'arrive vite sur elle, elle ne veut me retarder et refuse mon aide lumineuse disant qu'elle voit bien !!! Je continue donc et arrive en courant à 21h48. Ouf ! Dur ce 6ème Opinel !
C'est peut-être devenu trop dur de faire cette course en arrivant tard le soir après une semaine de boulot...

et un Opinel de plus...
Maintenant bien récupérer pour finir enfin l'ITT de mi-juillet.

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