Lorsque j'ai découvert la pub du
premier Ultra trail Cote d'Azur Mercantour avec son départ sur la
promenade des anglais, j'ai tout de suite eu envie de me retrouver,
des années après mon dernier triathlon de Nice, au départ de ce
vrai défi sportif, prometteur de contrastes forts entre son départ
très glamour le long d'une plage un bel après-midi d'été et ses
moments de galère et de solitude la nuit dans les montagnes
brumeuses par des températures négatives. Je m'y voyais déjà, me
remémorant des passages de courses passées, les moments d'euphorie
la nuit, les hallucinations, les levers du jour, les siestes
chronométrées et l'arrivée enfin, moment de délivrance et
d'émotion. Mais de l'imagination à la réalité, la marche est
parfois très haute et faute de pouvoir admirer le lever du jour
j'ai du me contenter d'assister à la tombée de la nuit.
Première étape : Réussir à oindre les deux bouts
What a good promenade!
La mémoire du triathlète dans la peau
Le départ fictif est donné en pleine
chaleur avec une traversée de la ville neutralisée pour des raisons
de sécurité sur 4km jusqu'au départ réel du GR. Lorsque le départ
réel est donné tous les coureurs ont déjà beaucoup transpiré.
Sous les hourra d'une foule miniature, un faux air de côte des gardes
Direction plein nord, la route s'élève tout de suite au milieu des
quartiers périphériques, puis arrive le chemin tant attendu. Au
loin se dessine le Mont-chauve que nous allons contourner pour
arriver à Tourrette Levens premier ravito en eau. Mes dernières
expériences vomitives m'avait donné à penser que je ne buvais pas
assez régulièrement et que le fait de boire trop au ravito
précipitait l'arrivée des nausées. Alors cette fois je me suis
bien astreint à boire toutes les 10' et pendant quelques heures j'ai
bien cru que c'était la bonne solution.
Dans l'autre sens on y serait presque...
Au loin Voici Venir la Vallée du Var
Descente sur Tourrette Levens. Devant moi une copine de ''chapeau la paille'' un trailer rencontré en rando dans la vallée des Merveilles. Elle ira jusqu'au Mont Archas km 117
Première descente, vers
Tourrette, le constat est là, je n'arrive plus à me lâcher comme
avant, mais plutôt à me faire lâcher. La douleur de mon pied se
manifeste dès que l'appui devient un peu exotique et je reste
instinctivement sur la retenue. Petit à petit les rangs deviennent
claisemés et j'arrive au col de chateauneuf 15' avant la barrière
horaire. Pas terrible, la chaleur a fait son travail de sape.
Les ruines de Châteauneuf (pas en thimerais)
J'ai un
gros coup de mou dès la sortie du ravito et m'arrête pour regarder
fondre ma maigre avance. Je repart lentement. Et dire que je suis au
20e km! Un peu plus loin je m'arrête à nouveau pour siffler d'une
traite une Buckler tiède que j'avais mis en Joker dans mon sac. Ma
mise en bière arrive plus tôt que prévu. Je prend autant de
plaisir à la boire qu'à la vomir une demi heure plus tard.
L'adieu à la mer
Pendant
toutes ces pauses, je vois passer les derniers concurrents. Dans la
descente après terre forte, est-ce le pied, l'estomac ou la fatigue,
je ne cours même pas sur cette piste pourtant large. La personne
suivante qui me rattrappe occupe un poste qui commence à m'être
familier : le débaliseur. Après la Montagn'hard je commence à bien
connaitre ce travail et j'envisage de me proposer pour le faire
moi-même dès ma prochaine course en échange d'une ristourne sur
mon inscription. La nuit nous prend dans la montée du Férion, je
commence à prendre conscience que la prochaine barrière va être
chaude alors je vomis. Je rassure mon ange gardien et repart clopin
(mais pas clopant). Plus loin nous ramassons une bénévole qui tient
un carrefour dans la forêt depuis 15h de l'après-midi! La tour de
guêt altitude 1412m est le sommet de ma course et mon point
d'arrivée. Il y a là un médecin auprès duquel le serre file va
cafter et qui me supposant à moitié lyophilisé me propose de
descendre en 4x4. Je me renseigne quand même, il me reste 35' pour
faire les 5,3km jusqu'à Levens et sachant que les premiers ont fait
la descente en 30', je monte dans le véhicule la queue basse comme
le chien errant qui à accompagné le premier pendant toute
l'ascension et qu'il faut redescendre au village. A Levens je
retrouve les derniers concurrents qui m'avaient doublé et qui ont
été stoppés. Un coup de fil à Flo qui était déjà couchée et
qui descend me récupérer à Roquebilière et l'aventure se termine
là, sans trop de regrets car j'étais loin du compte.
LA RECONVERSION
Retrait des dossards du 42 km
Dès le lendemain, j'entame une
reconversion en accompagnant Flo qui rejoint l'équipe des bénévoles
au retrait des dossards du 42km à St Martin, puis dimanche matin à
6h au ravito de la colmiane Km 132 pour encourager les guerriers
survivants.
LA COLMIANE Km 132
Du mauvais côté de la table
Si près du but...
Une organisation sans faille, un parcours exigeant (45%
de finishers!) mais magnifique, une impressionnante armada de
bénévoles, l'UTCAM a tout pour devenir une grande classique.
Did
1 commentaire:
Bien que finisher tu ne soit pas, superbe CR que tu as fait là !!!!
J'adore les dernières photos ;-)
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