JP TAR,
Après de longs mois de disette montagnarde , me revoici (enfin) sur une vraie course de montagne. Avec toutes les conditions réunies ou presque. Transport avec chauffeur , le luxe !! (merci Joel). -3 kg sur la balance , encore mieux. Et ,comme tout bon traileur qui se respecte , on est jamais vraiment prêt. Toujours un petit truc de travers histoire d’emplifier le mérite au cas ou on tape un chrono …(suivez mon regard. Ha merde c’est un miroir ). Tout blagueur que je suis , ma seule sortie de septembre aura été le mardi précédant la course , 1h07 , devant valider ma participation sur le TAR.Pas de bobo , ok , mes sorties vélo feront le reste. Enfin ,Cham te voilà , y avait longtemps !
Repas léger , couché tot , l’ambiance est encore bonne dans la chambrée. Déjà le réveil sonne. Ca bouge dans la chambre. Pas moi. Je ne sais pas si j’ai véritablement dormi. Souvenirsde mes grandes heures de trails. Dernier couché , dernier levé , dernier au p’tit dèj , j’enfile mon thermoball’s (nouvelle matière pour slip technique ) , dernier de la course .. ? Memepas peur. Je suis serein car une fois n’est pas coutume , je n’ai pas prévu de finir la course (persuadé de ne pas etre prêt pour si long et si difficile). Donc tout sera facile. Je ne le sais pas encore mais ma stratégie va échouer.
Un petit bisou maratouriste et c’est parti direction La Flégère .Je pars doucement , sans pression. Il y a beaucoup de monde et ça double , ça double. QQs minutes passent et Sophie me dépose , sereine elle aussi. Arrive Philippe à qui je vais m’accrocher car son allure me parait tenable et je me sens plutôt bien. Je devine un départ prudent de Denis tout comme un départ canon de Nico. Pour Pascal , .. ? Après La Flégèreou je rejoins Philippe , le jeu des montagnes russes m’amène un peu en avance sur Philippe au 1er ravito. On y passe quelques minutes , le temps de faire la plus belle photo maratouriste du monde (ou le contraire). Je lui fais part de mon plan d’arreter au 20ème voire 30ème km car je ne pourrai surement pas tenir. Ne vous confiez jamais à un président. Les consignes sont strictes : pas d’abandon ! Moi président ,n’accepterai aucun abandon. Moi président , je vous accompagnerai dans l’effort. Moi président , vous aiderai à finir tranquille. Moi président , blablablablabla … ( ok boss , toi président … , moi fais ce que je veux ! ). OK , on verra. On repart et Philippe , en (grosses) difficultés dans les descentes décroche rapidement. Je suis bien malgré tout et je cavale jusqu’au 20ème ou je rejoins Sophie et Pascal .Agréable surprise. Nous faisons chemins communs jusqu’au ravito suivant. Bonne grimpette , descente infernale ou je souffle un peu dans le bas pour repartir à 10h15 d’Arlevé (hein Didier)et remontée (déjà) interminable ou mes 2 compères montrentune meilleure forme que moi.
6H d’effort et je perçois mes limites. Le ravito de Moede-enterne (pour moi c’est déjà Moede-Echandon) est le bienvenu et peut-etre est-ce le moment d’arreter. Je commence à sentir la fatigue intérieure. Meme discours de mes compagnons , tu viens avec nous. Et blablabla….Je laisse pisser le mérinos (hein Philippe). OK partez devant j’arrive. Un sandwich et un riz au lait plus tard , je poursuis quelques dizaines de mètres derriere. Très difficile de profiter des descentes caillouteuses ,à mon grand regret. Ils s’éloignent tranquillement tandis que moi j’attends patiemment des chemins plus praticables pour courir. Il faut attendre d’etre un peu plus bas dans la vallée . Je peux enfin courir 4km avant le ravito suivant. J’y arrive sous une chaleur plus qu’agréable et j’en profite pour savourer un arret prolongé (me semble t-il) car je suis large au niveau de la prochaine barrière horaire au Prarion. C’est ce que je crois du moins. Il est 13h25. Au revoir Servoz. Accompagné d’un frontalier suisse , nous papotons pendant ¼ d’heure agréablement , évoquant Sierre-Zinal et autre Cristalp. Il finit par me larguer , fatigué que je suis. J’attaque donc Prarion le maudit. Quelle suée ! 3 heures de grimpette pour ainsi dire avec 2 arrets « comté ». Il m’en restait dans mon sac. Le sommet atteint , je savoure ma victoire avec délectation et la vue imprenable chamoniarde. C’est gagné. Plus que 6 bornes (quoi que je dois ressembler plutôt à 1 cyborg). Je cours , je cours , je cours espèrant allègrement passer la ligne avant 17h30 mais toujours pas de banderoles. C’est interminable et je maudis (une fois de plus) l’organisation concernant le kilomètrage. Ca y est , j’aperçois mes fidèles maratouristes(hélas Denis est là) dégainant leurs I-phones pour immortaliser mon arrivée triomphale. Il ne manque que Philippe. C’est vrai que je suis content d’en finir. Dernière bifurcation (P…de B… de M…) pour un petit tour de lac avant d’arreter le chrono. J’ai atteint mes limites et je suis pale comme un linge. Je suis au bord de l’épuisement. C’était quand meme trop long pour moi.
Une douche froide et une Remenoussa plus tard , nous remontons dans la VTOL (modifiée version 4 roues) maratouriste. Souvenirs aux anciens lecteurs du PetMar. Avec en prime aucunes effluves hircines (hein Denis) grace aunouveau concept textile « Merinos » .Re-luxe. Le repos du guerrier peut commencer.
Merci à vous pour ce w-e.
jp
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