Je ne sais plus comment l’idée m’en est venue au printemps. Mais pour la première fois, me voilà inscrit sur la légendaire course des Templiers. Je craignais la foule, les milliers de coureurs et les soucis qui vont avec et en fait, j’ai été très agréablement surpris et conquis par une organisation parfaite, un accueil et une ambiance chaleureuse et un parcours magnifique, dur à souhait.
Avec un Denis enchaînant les coures à près de 15 à l’heure, je savais que le début de course annoncé roulant serait compliqué. Effectivement, au bout de 200 m, je ne le voyais plus. Il avait filé, à l’aise, de sa foulée puissante et aérienne. Je forçais quand même pour limiter l’écart me disant que la 2ème partie bosselée serait plus à mon avantage. Malheureusement, je vais payer ce départ rapide. Avec moins de dix entraînements depuis la TDS fin août (pour ménager mon genou) et aucune longue sortie de course, je ne pouvais raisonnablement avoir l’endurance pour courir longtemps. Je le comprendrais dans les 20 derniers kilomètres.
Les six premiers kilos ne sont pas faciles, constamment en faux-plat montant. Pour les connaisseurs, c’est la côte du dernier sou pendant 6 bornes ! Usant dès le début.
Un des deux tunnels à passer ... de nuit. Heureusement les lampes frontales étaient sorties.
Arrive le premier mur, bien raide mais trop court pour jouer vraiment. La suite, jusqu’au ravito enchaîne sentiers larges, tunnels et routes forestières vallonnées où il faut toujours courir. Dur ! dur ! J’imagine Denis creusant l’écart.
A Sauclières (km 15), le jour se lève. Catherine Poletti me reconnaît et m’encourage comme Magalie et sa copine du club des sports de Chamonix. Sympas les filles !
Le vent soufflait avant le haut du Saint-Guiral
Avec le jour arrive la longue montée en paliers du Saint-Guiral.
Un des replats dans la montée du Saint-Guiral
Je double beaucoup et j’attaque fort avec les bâtons. Le soleil déchire la brume, il va faire beau et on découvre de beaux paysages.
La brume est chassée par le vent et le soleil nous accompagne au sommet du Saint-Guiral
Sur le final, le vent souffle, des frileux mettent leur coupe-vent. Ils ne seront pas bien à 5 heures du mat’ au col de Seigne fin août ceux-là ! Pour ma part, je continue mais suis frustré car on doit rester en file indienne à cause de la végétation.
On descend, on descend et on voit le parcours qui remonte en face...
Et voilà la descente, en deux temps, sur Dourbies, où l’on peut enfin doubler au milieu des alpages et des rochers.
Remontée raide du petit vallon avant la descente sur Dourbies
On passe d’abord dans un vallon profond avant de remonter une bosse raide et de poursuivre la descente dans une forêt de châtaigniers sur des sentiers humides et glissants.
Gros ravito de Dourbies (km 39) qui fait plaisir mais petit coup au moral quand j’entends deux bénévoles discuter, “le gros de la troupe est passé”. J’ai été si lent que ça ? J’ai pris autant de ventre que ça ? Je souris et sors du ravito. A la sortie, je retrouve Danye et Flo, nos fidèles supportrices. « Denis ? non, on est là depuis une demi-heure et on ne l’a pas vu ! ». Il a vraiment dû forcer car je ne traîne quand même pas.
Gros ravito (km 48) là aussi, gros et important car le suivant est à 13 bornes.
Puis c’est parti pour la montée sur le plateau. On alterne passages cools en sous-bois et raides en prairies. Je commence à avoir les jambes dures. Je ne suis pas le seul qui accuse le coup. Je double 3 coureurs seuls, assis ou couchés dans l’herbe qui récupèrent.
Sur le plateau, je perds beaucoup de places. Les gars courent souvent, moi pas. Je ne pense plus du tout à Denis. Je pense à finir correctement ces fameux Templiers.
Il faut avant cela descendre quelques raidillons glissants (heureusement qu’ils sont secs) puis remonter sous le soleil un sentier rocheux pentu et interminable. Les jambes ont moins envie de jouer. Je me colle donc à un groupe qui m‘emmène en-haut puis me lâche sur le plateau retrouvé. Qu’ils sont longs ces 4 km de plateau.
Enfin la descente sur Cantobre. Quel raidard ! Dur ! Dur ! Surtout au moral car là les jambes n’ont plus aucun sens de l’humour. Surtout qu’on voit le ravito en bas et qu’il ne s’approche pas vite. Je ressors le leitmotiv de la journée : « Heureusement qu’il ne pleut pas ».
Je retrouve le couple Poletti dans le pré sous la falaise. « L’ai-je bien descendu ? » Michel, en montagnard averti, sourit gentiment. Au ravito, je goûte tout, c’est bon les toasts de roquefort sur pain d’épices. Mais le meilleur c’est quand un bénévole m’annonce qu’il ne reste que 8 bornes. Je croyais être à 11 du but ! Ouf ! Pour fêter ça, des supporters bretons déguisés m’offrent un verre de rosé.
On monte ainsi jusqu’à la ferme où les secouristes nous annoncent 3,8 km du terme de la course. Cela pousse mes partenaires qui partent en courant, les veinards.
Philippe
2 commentaires:
C'est quand meme plus sympa un compte-rendu avec des photos .
jprou
J'en ai fait cent trente photos pendant la course. C'est peut-être là que je perds un quart d'heure sur Denis. Mais quels souvenirs !
Philippe
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