Compte-rendu de Philippe:
3ème Grand Raid 73 et 3ème Opinel de finisher ! Si tout va bien, le service 12 pièces sera complet en 2019 !...
Cette troisième édition ne fut pas facile, les deux précédentes non plus, le GR 73 n'étant définitivement pas une course facile. En 2007, gros coup de mou dans le Colombier et la Galopaz (on tournait dans l'autre sens). En 2009, grosse canicule avec 15° à 5 h du mat' au départ et 30° au ravito des Aillons à midi. Cette année, ce fut dur mais différemment.3ème Grand Raid 73 et 3ème Opinel de finisher ! Si tout va bien, le service 12 pièces sera complet en 2019 !...
N'ayant repris que fin mars suite à mon opération, j'ai vite fait du dénivelé. J'aime ça mais j'ai aussi compris que c'est en montée que je devais limiter la casse, faute de pouvoir acquérir de l'endurance en faisant beaucoup de sorties longues en courant. Et ce sont 10.000 m que j'ai grimpés en avril, dont 5.000 m en une semaine près de Sisteron. Au retour, dans les bosses de la forêt, j'ai vu que ça allait. Cela m'a rassuré. Mais j'avais peur, avant ce GR73 de Denis et Henri. Denis surtout nous avait impressionnés, Christian et moi, lors d'une longue sortie en bike and run avec Dominique. Quelle puissance ! Quel rythme ! Et comme Henri s'entraîne toujours autant, je savais qu'il finirait fort.
Philippe avec Pascal Idenn de Argonne Nature Evasion en-haut du Colombier. Pascal, né lui aussi en 58, est organisateur du Trail du Pays de l'Argonne en Champagne, à Sainte-Ménehould exactement. Vous ne connaissez pas cette ville ? C'est là où Louis XVI en fuite a été reconnu avant d'être arrêté à Varennes. Le trail, ce n'est pas que sportif, c'est aussi culturel. Ce trail en pays d'Argonne a eu lieu dimanche 25 avril. Trois parcours, 12, 24 et 55 km, étaient au menu. Le grand circuit comportait 1200 m+. Ce compagnon de route de Philippe était pressé de savoir ce qu'avait fait son fils Romain le matin sur le Petit Savoyard. En fait, il se classe 33ème sur 332 en 2h37' pour 24 bornes. Pas mal ! Au fait, après le col de Cochette, Pascal a fini tranquillement en courant 88ème en 13h16'. 44 minutes de perdues pour Philippe en marchant !
Une seule tactique s'imposa à moi: partir vite, engranger de l'avance et tenter de tenir jusqu'au bout. Mais Denis n'allait-il pas me refaire le coup des Templiers où il était parti devant sur le long faux-plat du départ ? Non, car à Cruet, la pente est raide dès le début et il n'a pas osé. Je m'échappais donc dès les premières foulées. Et j'ai poussé fort sur les bâtons et les cuisses. Je doublais sans arrêt. A mi-pente de la Savoyarde, j'ai ralenti pour souffler mais j'ai vite remis ça jusqu'en haut. J'ai un peu récupéré en descendant au ravito de La Thuile (km 16). Mais aussitôt après, jusqu'en-haut du la Galopaz, j'ai poursuivi mon effort. 50ème en haut, j'avais doublé une centaine de gars. Ouf ! J'ai regardé la pente que je venais de monter assez vite: pas de Denis. S'il avait été là, j'aurais pris un coup au moral car j'avais bien donné, trop peut-être. J'ai eu hâte ensuite de plonger sur le ravito des Côtes Gueulets (km 30) pour m'arrêter, une minute, avec Danye et Martine. Puis je suis reparti très vite ayant peur de voir débouler Denis. Et j'attendais le coup de fil de Danye qui allait m'annoncer l'écart. Mais rien. Elle a dû oublier. Et la montée des chalets de Buffaz s'est faite moins vite, j'étais un peu secoué physiquement. En-haut, j'appelle Danye. "Denis vient juste de repartir, il est à 48 minutes de toi." !!!
Dernier ravito au Mont Pelat à 17 km de l'arrivée. En arrière-plan à gauche, le Colombier où Philippe était deux heures plus tôt.
En 30 km, c'est beaucoup mais il dû partir très sagement. Je repense alors à l'écart de Sierre-Zinal 2003 où j'avais pris 30 minutes à JP sur 12 bornes et 1500 m+. Dans la descente vers les Aillons, je trottine, un peu, et je marche, beaucoup et tonique. Il reste 40 bornes à faire et je suis déjà en phase de gestion des forces qui restent. Aie ! Aie ! Aie !
Au ravito, je vois nos supportrices, juste une minute, avant d'attaquer les 1200 m+ vers le Colombier. Elles n'arrivaient que tardivement aux Aillons parce qu'elles avaient logiquement attendu Henri qui était passé 1h10' derrière moi aux Côtes Gueulets. Je continue sans traîner me souvenant de 2007 où Henri m'avait repris 50 minutes en 25 bornes. Dans un petit groupe de 4-5 coureurs, je suis monté tranquillement au col de Cochette puis j'ai repris un gars de Champagne, organisateur d'un trail ne Argonne. J'ai fait le Colombier en causant avec lui, cool. Et en revenant au col de Cochette, il est parti (il finira en trottinant 44 minutes devant moi !) car je me suis retrouvé en affaires au téléphone à essayer de remonter le moral de Denis en perdition au pied du col de Cochette et à joindre Danye et Martine pour qu'elles viennent le récupérer.
L'abandon de Denis me facilitait la fin de course mais ôtait tout piment aux vingt derniers kilomètres. Henri était pointé à 1h40 de moi aux Aillons, il ne pouvait pas revenir si je continuais à marcher vite. Dès lors, la fin ne fut qu'une longue rando tonique dans des paysages superbes. Je me forçais à courir parfois, pas souvent. Je prenais plaisir aux ravitos où l'ambiance était toujours bonne. J'ai revu nos filles au col de la Sciaz. J'en profitais pour m'asseoir dans l'herbe une minute. Puis je me lançais dans la dernière montée, fatigante, du Charvet avant la descente interminable sur Montlambert et le final pas si plat et sans fin vers Cruet.
En entrant dans le village, je reconnais le parcours vers l'arrivée et j'accélère un peu pour passer, en vain, sous les 14 heures (14h00'05''). Je retrouve Denis très déçu et en pleine interrogation sur son alimentation en course. Henri arrive peu après (15h24'24''), content de sa course régulière.
Le premier volet de ma folle trilogie de 2010 s'est bien passé. Il reste maintenant, le vrai objectif, la Montagn'hard début juillet puis l'UTMB fin août. Trilogie folle et inconsciente sûrement. Mon premier choix a été évidemment la Montagn'hard que je n'ai pas pu finir en 2009. Puis le Grand Raid 73 chez mes parents s'est logiquement ajouté. Quand Henri, Stéphane puis Denis ont annoncé leur participation à l'UTMB, je ne pouvais pas les laisser seuls, espérant secrètement perdre au tirage au sort. Mais avec Denis dans le groupe, on ne pouvait que gagner...
Maintenant, il me reste six semaines avant la Montagn'hard. Récup' de deux semaines puis deux semaines d'entraînement et deux semaines de repos avant mon objectif de l'année. Après cela repos actif avec randonnée tout l'été pour l'UTMB. Quel été passionnant à vivre !
Philippe
Au ravito, je vois nos supportrices, juste une minute, avant d'attaquer les 1200 m+ vers le Colombier. Elles n'arrivaient que tardivement aux Aillons parce qu'elles avaient logiquement attendu Henri qui était passé 1h10' derrière moi aux Côtes Gueulets. Je continue sans traîner me souvenant de 2007 où Henri m'avait repris 50 minutes en 25 bornes. Dans un petit groupe de 4-5 coureurs, je suis monté tranquillement au col de Cochette puis j'ai repris un gars de Champagne, organisateur d'un trail ne Argonne. J'ai fait le Colombier en causant avec lui, cool. Et en revenant au col de Cochette, il est parti (il finira en trottinant 44 minutes devant moi !) car je me suis retrouvé en affaires au téléphone à essayer de remonter le moral de Denis en perdition au pied du col de Cochette et à joindre Danye et Martine pour qu'elles viennent le récupérer.
L'abandon de Denis me facilitait la fin de course mais ôtait tout piment aux vingt derniers kilomètres. Henri était pointé à 1h40 de moi aux Aillons, il ne pouvait pas revenir si je continuais à marcher vite. Dès lors, la fin ne fut qu'une longue rando tonique dans des paysages superbes. Je me forçais à courir parfois, pas souvent. Je prenais plaisir aux ravitos où l'ambiance était toujours bonne. J'ai revu nos filles au col de la Sciaz. J'en profitais pour m'asseoir dans l'herbe une minute. Puis je me lançais dans la dernière montée, fatigante, du Charvet avant la descente interminable sur Montlambert et le final pas si plat et sans fin vers Cruet.
En entrant dans le village, je reconnais le parcours vers l'arrivée et j'accélère un peu pour passer, en vain, sous les 14 heures (14h00'05''). Je retrouve Denis très déçu et en pleine interrogation sur son alimentation en course. Henri arrive peu après (15h24'24''), content de sa course régulière.
Le premier volet de ma folle trilogie de 2010 s'est bien passé. Il reste maintenant, le vrai objectif, la Montagn'hard début juillet puis l'UTMB fin août. Trilogie folle et inconsciente sûrement. Mon premier choix a été évidemment la Montagn'hard que je n'ai pas pu finir en 2009. Puis le Grand Raid 73 chez mes parents s'est logiquement ajouté. Quand Henri, Stéphane puis Denis ont annoncé leur participation à l'UTMB, je ne pouvais pas les laisser seuls, espérant secrètement perdre au tirage au sort. Mais avec Denis dans le groupe, on ne pouvait que gagner...
Maintenant, il me reste six semaines avant la Montagn'hard. Récup' de deux semaines puis deux semaines d'entraînement et deux semaines de repos avant mon objectif de l'année. Après cela repos actif avec randonnée tout l'été pour l'UTMB. Quel été passionnant à vivre !
Philippe
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